L’esprit de Vatican II
Le 11 octobre 1962, Jean XXIII ouvrait à Rome le concile œcuménique Vatican II.
Dans son discours d’ouverture, le Pape donna le ton et l’esprit des travaux :
Il est nécessaire avant tout que l’Église ne détourne jamais son regard de l’héritage sacré de vérité qu’elle a reçu des anciens. Mais il faut aussi qu’elle se tourne vers les temps présents, qui entraînent de nouvelles situations, de nouvelles formes de vie, et ouvrent de nouvelles voies à l’apostolat catholique ».
Étroite solidarité de l’Église avec l’ensemble de la famille humaine
Répondre aux appels de l’Esprit
Contexte de Vatican II
Le premier contexte fait référence à l’influence exercée par des événements lointains. Notons les racines profondes de la question du rapport Église-Etat. Les experts ont décrit le Concile comme marquant « la fin de l’époque constantinienne », allusion à la reconnaissance officielle et au statut privilégié accordés à l’Église par l’empereur romain Constantin.
Différents contextes
Évoquons le contexte de la « modernité » qui, pour l’Église catholique, va de la Révolution française à la fin du pontificat de Pie XII en 1958. La Révolution française et la philosophie qui la sous-tend ont traumatisé l’Église officielle, réfugiée longtemps dans une posture contre révolutionnaire.
Plus largement, Vatican II héritait d’aspects tels que les progrès dans les matières biblique, liturgique, philosophique, l’avènement du socialisme et du communisme... En interne, l’ombre du concile Vatican I a plané sur les débats de Vatican II, en raison de ses définitions de la primauté et de l’infaillibilité pontificales.
Le troisième contexte est la période qui commence au début de la Seconde Guerre mondiale et s’étend jusqu’à l’ouverture du concile. Ce fut l’époque de la Guerre froide, de la fin du colonialisme, le souvenir récent de l’holocauste.
Le climat optimiste des années soixante
Vatican II a été marqué par un optimisme culturel exceptionnel dans les années 60. Hommes et femmes de toutes les classes sociales se voyaient monter dans l’échelle économique. Les peuples de l’Asie et de l’Afrique en lutte pour leur indépendance, désiraient reconstruire leur société dans la justice. Ce climat optimiste donnait à penser en l’amélioration du système en place, jusqu’à une transformation radicale de la société aux yeux de certains.
L’ouverture des catholiques au monde a suscité un renouveau théologique, commencé déjà avant la Seconde Guerre mondiale (Chenu, Congar, Von Balthasar, Rahner et de Lubac...). Cet optimisme culturel a eu une influence sur l’assemblée conciliaire.