Que sera demain
pour l’enfant qui vient de naître ?
Des bras se tendront-ils pour l’accueillir,
des mains pour le chérir ?
Que sera demain
pour le jeune en quête d’avenir ?
Verra-t-il devant lui des portes s’ouvrir ?
Osera-t-il les franchir ?
Que sera demain
pour le mal-aimé, l’opprimé ?
Trouvera-t-il sur son chemin des frères pour le libérer ?
Que sera demain
pour l’étranger, l’émigré, l’exilé ?
Qui lui offrira
un coin de terre où poser le pied, un toit pour s’abriter ?
Que sera demain
pour l’affamé errant de par le monde ?
Qui lui offrira un coin de table
et lui apprendra à cultiver son jardin ?
Qui l’aidera à pétrir son pain ?
Que sera demain
pour les peuples en guerre ?
Embarqués dans la même galère,
où puiseront-ils sagesse et courage
pour se reconnaître
habitants du même village ?
Que sera demain
pour les banlieues de nos cités ?
Qui en fera
des havres de paix, de beauté,
de fraternité ?
Que sera demain
pour les croyants divisés ?
Sauront-ils découvrir sous un même visage
celui qu’ils nomment
Dieu, Allah, Eloïm, l’Eternel ?
Sauront-ils voir en tout homme
un frère bien-aimé ? •
Augustin Lebreton,
Regards d’amour (éd. Siloe, janv. 2002)