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      Paul, militant à ATD Quart Monde

Paul, militant à ATD Quart Monde

Ingénieur dans l’industrie cosmétique, Paul Maréchal s’est engagé comme volontaire permanent avec l’association ATD Quart Monde. Une expérience qui lui a fait découvrir les talents et l’humanité des personnes les plus pauvres.


« Viens et suis-moi ». Cette phrase de Jésus au jeune homme riche a été comme un électrochoc pendant mes études d’ingénieur. Elle m’a mis devant une forme de responsabilité, un choix qui a orienté toute ma vie. « Te suivre, certes, mais pour aller où ? » : mes années d’école m’ont permis de découvrir des engagements très divers : cours en prison, soutien scolaire, scoutisme, puis je suis parti 2 ans comme professeur au Cameroun.

L’intelligence des personnes vivant la pauvreté

En rentrant en France, j’ai ressenti le besoin de « faire mes preuves » et suis devenu ingénieur dans l’industrie cosmétique. Parallèlement, j’ai rejoint ATD Quart Monde. Cela m’a donné l’occasion de m’engager avec des personnes en grande pauvreté et de découvrir les leviers fantastiques d’action développés par ATD, dans sa recherche de ne pas faire POUR, mais AVEC les gens : nous arriverons à éradiquer l’extrême pauvreté si nous prenons en compte l’expérience, les savoirs, l’intelligence des gens qui la vivent. C’est ainsi que sont nés le revenu minimum d’insertion - devenu RSA, la couverture maladie universelle, le projet « Territoires zéro chômeurs de longue durée »…
J’ai aussi découvert la proposition du volontariat permanent d’ATD : les volontaires permanents, issus de tous les milieux et de plus de 40 pays, se consacrent à temps plein à l’engagement avec des repères importants : disponibilité là où on a besoin de nous, vie simple, envie de se laisser transformer et d’apprendre des personnes en grande pauvreté, travail en équipe. Après 4 années passionnantes dans l’industrie, j’ai fait le pas et suis devenu volontaire permanent.
De cette période, je me souviens d’une femme en très grande exclusion. Elle disait « j’ai perdu ma dignité le jour où l’on a placé mes enfants ». Elle avait sombré au plus profond, face au déni de sa dignité de personne et de mère. Et pourtant, de chez elle, on voyait un fil qui passait chez la voisine : elle lui donnait l’électricité. Malgré la souffrance et le rejet, elle restait actrice face au dénuement de la famille voisine.

Des gestes de solidarité marquants

En 2003, avec mon épouse, nous avons rejoint l’équipe du Guatemala et avons contribué à son action pour l’accès de tous les enfants à une éducation de qualité. J’ai aussi animé l’atelier de peinture des jeunes vivant et travaillant dans la décharge publique. J’ai là encore été marqué, transformé, par les gestes de solidarité de personnes entre elles. Les jeunes de la décharge, le lieu le plus inhumain que j’ai vu, partageaient un bout de pain naturellement, simplement, lors de l’atelier de peinture. Cette manière évidente d’être solidaire au quotidien, j’en ai été témoin très souvent. J’ai réalisé pendant ces années à quel point permettre que tous les enfants et les jeunes puissent développer leurs talents et être acteurs de leur vie et de la société était l’un des moteurs déterminants de mon engagement.
Alors, effectivement, l’appel « viens, suis-moi » a toujours une résonance particulière en moi. Petit à petit, il m’a entraîné à la rencontre de personnes dont l’humanité est bafouée, méprisée. J’ai pu comprendre qu’en agissant ensemble, des changements étaient possibles, et que ces rencontres étaient sans doute le cœur même de notre humanité, où peut-être le Christ nous invite.

Paul Maréchal

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