Retraite : le temps de l’engagement ?
La retraite : un acquis essentiel du mouvement ouvrier, libérant du temps pour enfin se consacrer à des activités totalement choisies. Certains retraités parlent même de « nouvelle vie ». Mais cela va-t-il toujours de soi ? Pas si simple. Quand l’activité salariée a permis de prendre sa place dans la société, où se trouve celle-ci quand sonne l’heure de retraite ? Beaucoup veulent continuer à apporter leur pierre au bien commun, ou se décident à le faire à ce moment-là. Pour autant, cette « nouvelle vie » demeure un acquis à défendre à l’heure où le droit à la retraite est remis en cause par des reculs de l’âge du départ ou bien encore par le gel des pensions. De nombreux retraités sont en effet contraints de poursuivre une activité salariée, en raison d’une pension trop faible. Ceci alors que l’on sait que les retraités jouent bien souvent un rôle important dans l’activité des associations ou encore dans les conseils municipaux, par exemple.
Mais, au-delà de l’utilité sociale, l’enjeu n’est-il pas d’abord citoyen ? Celui de permettre que chacune et chacun ait sa place dans la société, soit actrice et acteur de sa vie. Un enjeu qui touche aussi au développement de la personne. Des études montrent en effet que, si l’isolement et la perte brutale de repères (comme l’activité salariée), peuvent avoir des conséquences dramatiques s’ils sont laissés sans réponse, d’autres en revanche insistent sur le lien entre engagement et bien-être, estime de soi et bonne santé. Autrement dit, s’engager aurait presque quelque chose de vital. Quel que soit l’âge.
Bruno