L’Evangile des Béatitudes, dans Matthieu 5, ressemble à une promesse de bonheur, alors que c’est une affirmation de bonheur, pour … dès maintenant !
Un bibliste a traduit « heureux » par « en marche », ce qui donne, bien sûr du mouvement, mais aussi ouvre le sens.
Heureux, en marche, les pauvres de cœur : ceux qui ont un cœur de pauvre, qui ne possèdent pas, qui mendient le regard, la parole, de l’autre, de l’Autre.
Heureux, en marche, ceux qui pleurent : Celle, celui, qui se laisse toucher, rejoindre par une détresse.
Heureux, en marche, les doux : ce sont ceux qui accueillent les situations et les personnes dans l’écoute et la présence, sans d’abord faire de discours pour se rassurer.
Heureux, en marche, ceux qui ont faim et soif de la justice : ce sont les militants des droits humains, dont ceux du travail et ceux des étrangers.
Heureux, en marche, les miséricordieux : ceux qui cherchent à comprendre avant de juger, de condamner, et qui laissent une ouverture au pardon.
Heureux, en marche, les cœurs purs : ils sont sans détours et sans calculs, ils sont lumineux.
Heureux, en marche, les artisans de paix : ce sont des utopistes de l’amour qui utilisent les armes du droit et de la dignité.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : ce sont nos maîtres.
C’est notre baptême qui nous fait « saints », il n’y a pas de morale de perfection dans cette appellation. Notre baptême nous faits enfants de Dieu, une façon de reconnaître la dignité que Dieu nous donne. Ce qui a fait dire au fondateur de la JOC : « Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde, car il est aimé de Dieu ! » Voilà pourquoi nous sommes saints, car aimés de Dieu. Une manière de se reconnaître enfant de Dieu, et de le vivre aujourd’hui, nous fait accéder à la sainteté.
Le pape François, dans son texte sur l’appel à la sainteté, définit celle-ci comme « la vraie vie, le bonheur pour lequel nous avons été créés ». Cette sainteté n’est pas à rechercher dans l’exceptionnel et le merveilleux. Elle n’est rien d’autre que la charité, dont la solidarité et justice, pleinement à l’œuvre et manifestée dans nos vies.
Il dénonce 2 ennemis subtils de la sainteté : une spiritualité désincarnée, qui cherche à tout comprendre et à tout dominer, une connaissance de Dieu purement intellectuelle, sans vie, sans âme, sans charité. L’autre ennemi : une foi sans pratique, mais aussi une pratique sans foi. C’est-à-dire une mise en œuvre du souci de l’autre, mais qui ne ramène pas au Christ et qui n’émane pas du Christ.
C’est dans la relecture et la pratique du Voir, Juger (Discerner), Agir, que nous donnons sens à notre pratique en ACO, en la reliant à Jésus-Christ, source et but de notre sainteté.
BONNE FÊTE Á VOUS TOUTES et TOUS SAINTS !
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