Après avoir travaillé aux ponts et chaussées de Dôle (Jura), puis comme secrétaire de direction dans une entreprise privée, Françoise rejoint son mari muté dans le secteur d’Apt en Vaucluse. Elle s’accorde une pause professionnelle avec la venue de son deuxième enfant. Réussissant son concours d’entrée à l’hôpital d’Apt, elle va pendant 30 ans assumer des fonctions la conduisant, en fin de carrière, au poste de responsable des ressources humaines pour la gestion des médecins et de secrétaires médicales. Très professionnelle, elle n’a cependant rien oublié de sa solidarité acquise dans sa jeunesse avec la JEC et la JOC, puis exprimée dans son engagement d’élue aux parents d’élèves FCPE. Comme "dame catéchiste", elle réalise que le "mélange des genres" forge son ressenti et son ouverture d’esprit. A l’hôpital, cette solidarité s’exprimera avec la CFDT des hospitaliers comme élue au comité paritaire, puis avec l’UNSA au conseil d’administration de l’hôpital.
A la retraite, Françoise s’engage en politique, la revue de l’ACO du Vaucluse l’interroge :
Françoise, une vie d’engagée peut-elle inévitablement développer une conscience politique ?
En tout cas la mienne s’est développée au travers de rencontres riches, mais aussi perturbantes et déstabilisantes, eu égard aux problèmes parfois aigus que les personnes vivent et sur lesquels tu dois chercher des solutions. Bien des fois tu piétines et tu butes : les chemins sont truffés de pierres ! Mais il faut toujours avancer en s’accrochant à ses valeurs personnelles, éthiques, de justice. Je ne renonce jamais quand il s’agit de défendre l’idée que nous serions plus heureux si nous travaillions ensemble pour l’ensemble. La foi, elle, transpire !
Aux dernières élections municipales, tu as accepté d’être sur la liste du maire sortant socialiste et tu as été élue. Quelles sont tes premières impressions dans ce début de mandat ?
Les obligations municipales, c’est un autre genre ! D’autres rencontres ! L’équipe comporte des sortants de la précédente mandature et le sens du partage a du mal à prendre ! N’étant pas prête à faire de la figuration, je m’investis beaucoup et participe à de nombreux groupes de travail, en dehors de mes missions d’élue. Cela me permet de croiser les informations, de comprendre le fonctionnement et de m’intéresser au travail des autres élus. J’apprends beaucoup et je reçois beaucoup.
Tu es membre de l’équipe ACO d’Apt. Comment vois-tu au sein de l’équipe ce vécu d’élue ?
Nous échangeons sur mon engagement et le vécu de chacun, avec ses différences, nous permettant de rester fidèle à l’esprit de l’évangile. La révision de vie, je la vis au quotidien, au rythme des participations aux réunions de travail, des dossiers à faire évoluer pour le bien collectif et aussi, peut être plus encore, des insatisfactions. Mais il faut rester "droit dans ses bottes" ! Je sais pouvoir compter sur l’aide de tous les membres de l’équipe. Dans cette équipe, les différences sont un atout précieux.
Enfin, dans ta paroisse, comment a été perçu ton engagement en politique ?
Assurant le secrétariat de la paroisse une fois par semaine, le père Aurad, curé d’Apt, connaît bien mon opiniâtreté, de même que les membres intervenants sur la paroisse à des titres divers. En fait je ne sais pas trop comment "on me voit", mais est-ce important ? Ma règle : rester moi-même.
Propos recueillis par Daniel Rauch