Photo : une vue de la ville de Besançon où a eu lieu le partage élargi – Crédit JFC
Pour préparer cette rencontre, une équipe ACO, composée exclusivement de retraités, a souhaité s’emparer de la question du travail décent à partir des documents proposés par la Mission ouvrière, l’ACO et la JOC, à l’occasion de la Journée mondiale du travail décent le 7 octobre. Un moyen de remettre la question du travail au coeur des réflexions de l’équipe à travers ce que vivent les travailleurs, entre autres les enfants des membres de l’ACO, dans leur vie professionnelle. Une centaine de personnes ont été sollicitées pour remplir l’enquête proposée sur le travail décent et 22 ont répondu.
Voici d’abord quelques éléments d’analyse présentés lors de la rencontre par Christiane, de l’ACO. Les 22 questionnaires retournés concernent à parts égales des hommes et des femmes.
25 % sont âgés de 46 à 54 ans.
25 % de 65 à 74 ans.
23 % de 36 à 45 ans.
56 % des réponses concernent des personnes qui sont en activité professionnelle et 30 % sont des retraités.
« C’est quoi un travail digne pour vous ? »
16 personnes, soit 73 % disent que c’est un travail qui a du sens et qui permet de s’épanouir. 14 personnes, soit 64 % disent que c’est un travail qui permet de gagner sa vie. 91 % des personnes ayant répondu estiment que leur dignité est respectée dans leur travail mais elles regrettent les salaires qui stagnent, les conditions de travail qui se dégradent, les relations parfois difficiles avec leur hiérarchie et le peu d’aide reçue.
« Qu’est-ce qui fait progresser la dignité au travail ? »
59 % de ces 22 personnes placent les syndicats en première place, suivis par les instances représentatives du personnel, puis les associations - les élus et les partis politiques arrivent en dernières places. 77 % des participants disent que leurs conditions de travail leur permettent de vivre en bonne santé grâce, entre autres, au temps partiel, aux aménagements ergonomiques sur le lieu de travail, etc… Mais certains souffrent de douleurs physiques, ont une charge mentale énorme, des salaires trop faibles, des difficultés à trouver du temps pour eux, pas assez d’aides…
Puis, la parole a été donnée à des témoins sous forme de table ronde
Autour de la table : A, 42 ans, maman de 2 enfants (22 et 15 ans), agent de la fonction publique territoriale en tant qu’aide-cuisine en lycée. C, 48 ans, maman de 3 enfants (20, 18 et 12 ans), médecin du travail au sein d’une association de service de prévention et santé au travail inter-entreprises. E, 42 ans, papa de 2 enfants (12 et 7 ans), conducteur de poids lourds et engins dans le Bâtiment et les Travaux Publics. Et enfin, N, 40 ans, maman de 2 enfants, gendarme.
Ces quatre participants ont accepté de témoigner. Le hasard a fait que tous les quatre reconnaissent qu’ils ont un travail décent : des conditions de travail qui respectent la réglementation, un salaire correct, de bonnes relations avec leurs collègues et la hiérarchie et une certaine confiance dans l’avenir de leur profession. Ce qui correspond assez bien à la définition donnée par le Mouvement Mondial des Travailleurs Chrétiens (MMTC) du travail décent : « la promotion de la justice sociale et d’une économie pour la vie n’est possible que si chaque homme et chaque femme accèdent à un travail décent. C’est-à-dire à un emploi, une rémunération appropriée, la sécurité au travail et des conditions de travail saines ».
Ce n’est hélas pas encore le cas pour beaucoup de travailleurs ici et ailleurs dans le monde.
D’après les notes de Michel Siron