Ils viennent nous rappeler le commencement, où Dieu crée par sa Parole.
Puis, il y a la mise à l’épreuve de la foi d’Abraham, la sortie de l’esclavage du peuple hébreux, qui alors mit sa foi dans le Seigneur. Puis Isaïe compare Jérusalem à une femme dont l’époux est le Seigneur de l’univers ; un époux qui désaltère celles et ceux qui ont soif.
Le prophète Baruc appelle à écouter les commandements de vie. Le prophète Ezéchiel nous dit que le Seigneur nous prendra du milieu des nations, nous rassemblera et nous conduira, et qu’il nous donnera un cœur nouveau. Saint Paul nous affirme que si nous sommes unis à Jésus par une mort qui ressemble à la sienne, « nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne. »
Et enfin, l’Evangile de Luc nous montre les femmes, premières au tombeau, premières à entendre l’annonce, premières à la transmettre aux Onze et à tous les autres. Mais ceux-ci ne les croyaient pas. Celui que nous appelons « Dieu », Celui que Jésus appelle son Père et notre Père, vient à nous par des chemins surprenants, divers et multiples.
Pâque se révèle à travers ces récits, ces chercheurs et témoins de la Vie. Le Rabbin de La Rochelle nous a dit un jour que traduire c’était trahir, en nous invitant à lire la Bible dans son langage originel.
Les équipes d’Action catholique ouvrière pratiquent la relecture, lecture dans le texte de la vie, pour cerner, discerner et se nourrir du travail de l’Esprit Saint dans la vie de tous les jours, à son travail, dans ses engagements associatifs ou syndicaux, dans ses relations de voisinage, etc.
Ainsi en ACO, les adhérents deviennent des militants quand, ensemble, ils mettent en pratique cette écoute et ce regard approfondi sur la vie ordinaire, et qu’ensuite ils agissent là où ils vivent pour faire bouger les choses. C’est la spiritualité de la vie ordinaire comme le dit et en témoigne Madeleine Delbrel dans les années 50, en choisissant de vivre en quartier populaire, en équipes de femmes, travaillant et accompagnant les plus précaires, tout en dénonçant les injustices.
La relecture, plus précisément le VOIR, JUGER, AGIR, comme on nomme la démarche en Action catholique, ouvre des possibles, des passages, quand les situations semblent fermées, bloquées.
Jésus, dans sa vie publique, rencontre des personnes, souvent sur le bord de la route du fait de leur handicap, de leur position sociale, de leur nationalité, de leur genre, etc., et les remet debout en les appelant à porter leur fardeau et à prendre la route. Les syndicats et autres organisations sont des lanceurs d’alerte comme les prophètes anciens et nouveaux, ils dénoncent l’injustice sociale et environnementale.
Ils sont dénigrés, comme Jésus l’a été par les autorités.
Un détenu m’a dit : « La prison m’a sauvé la vie ! » Il a pris le temps de relire sa vie et le Seigneur l’a rencontré là. Il a découvert la foi.
Le ressuscité à ouvert la porte, le jubilé de l’espérance nous le rappelle.
Belle fête de Pâques !
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