Depuis plus de 40 ans, le CCFD-Terre Solidaire est engagé auprès d’acteurs des sociétés civiles palestinienne et israélienne agissant en faveur d’une paix juste et durable entre les peuples.
Un cri d’alarme
Aujourd’hui, nous sommes les portes voix du cri d’alarme de nos partenaires palestiniens et israéliens plongés, depuis maintenant deux semaines, dans un cycle d’horreur et de violences inédites. En amont du débat parlementaire qui se tiendra à l’Assemblée nationale et au Sénat, les 23 et 24 octobre prochain, nous tenions à vous faire part d’un certain nombre de messages pour nourrir cet important débat démocratique.
Les bombardements israéliens ont atteint un niveau jamais connu jusqu’ici, tuant déjà près de 4 000 personnes, en grande partie des civils, parmi lesquels plus de 1 500 enfants. Les attaques du Hamas d’une extrême violence perpétrées en Israël ont fait 1400 victimes, en grande partie des civils et 203 personnes sont aujourd’hui retenues en otages par le Hamas dans la Bande de Gaza.
Le CCFD-Terre Solidaire condamne fermement l’offensive du Hamas qui constitue un crime de guerre et visent à semer la terreur au sein de la population israélienne.
Devoir d’humanité et de défense du droit international
Toutefois, le droit à la défense tel que l’exerce aujourd’hui Israël s’apparente à un droit à la vengeance à travers une punition collective de deux millions de Palestiniens qui ne sont pas partie au conflit. Aujourd’hui, ne pas appeler à la cessation des hostilités revient à cautionner cette violence extrême et à ne pas reconnaître qu’une vie palestinienne vaut autant qu’une vie israélienne. La seule issue à cette tragédie en cours est la fin immédiate des hostilités et la libération des otages. La France doit en être le porte-voix par devoir d’humanité et de défense du droit international.
Par ailleurs, à la réponse d’urgence doit s’accoler une réponse politique pour une cessation pérenne des hostilités. Cela doit passer par une mobilisation ambitieuse de la communauté internationale pour relancer le processus de paix qui prenne pleinement en compte les causes profondes de ce conflit. Ces causes sont connues et ne peuvent plus être ignorées. Ce sont 56 ans d’occupation du territoire palestinien, 16 ans de blocus de la Bande de Gaza et un système d’apartheid qui prive les Palestiniens d’une égalité en droit et en dignité.
S’attaquer aux causes profondes
Le statu quo n’est plus tenable. La France et la communauté internationale doivent faire preuve de courage politique et de responsabilité en s’attaquant à ces causes profondes. La justice doit être la feuille de route de l’action diplomatique française. Sans justice, ni égalité, nous ne serons que les témoins tristes de la violence et de la haine entre les deux peuples, israéliens et palestiniens.
Le débat qui aura lieu au sein de l’Assemblée nationale et au Sénat est une occasion pour les parlementaires d’infléchir la position de la France pour contribuer à ce que cette guerre soit la dernière.
Photo : le mur de Cisjordanie, près de Bethléem, l’une des frontières entre Israël et la Palestine - Crédit JFC