C’était un matin de printemps
J’étais sorti de chez moi
Et j’avais repris la route pour rejoindre le chantier.
Sur le côté j’aperçois un homme dans son champ.
Il approchait son visage de la terre qu’il travaillait.
Il regardait, peut-être même il écoutait
Si, ce qu’il avait semé, faisait éclater
La fine couche de terre en surface.
Pousse fragile qu’il ne faut pas écraser.
Ce n’est pas en restant dans son salon que l’homme
Voit la semence grandir dans son jardin.
Sortir de chez soi.
Sortir de sa chapelle, de son église, de son équipe.
Aller sur ces lieux où les hommes vivent.
Les rejoindre dans leur lieu de travail.
Là où ils luttent, là où ils espèrent : zones industrielles, chantiers…
Et là, approcher son visage pour voir les graines d’Evangile
Apparaître au grand jour : gestes de solidarité, cris de dignité…
Coller son oreille à cette terre ouvrière.
Laisser résonner en nous les bruits des hommes au travail.
Et dans ces bruits, entendre les murmures de Dieu.
Et même si cette terre semble aride et désertique
Notre simple présence, même silencieuse
Demeure une semence de Bonne nouvelle
Antoine Brethomé, prêtre ouvrier, Lormont (Gironde)