Après 10 ans d’austérité, nous voyons une progression rapide des familles qui travaillent et malgré tout sont pauvres. Le travail est de plus en plus précaire : « l’économie des petits boulots » (gig economy), c’est-à-dire avoir deux boulots, faire des doubles journées et des heures supplémentaires pour payer les factures.
Dans ma région du Nord de Londres, 25000 enfants vivent dans la pauvreté. Dans cette région, le nombre de familles dépendant de la banque alimentaire pour se nourrir a augmenté de 73% depuis 5 ans.
Dans le quartier où je suis conseiller travailliste, il y a une école secondaire où 50% des élèves ont droit aux repas gratuits, parce que leur famille est pauvre. Pour 48% d’entre eux, l’anglais est une seconde langue. Dans un système éducatif mené par des désirs de grande réussite, on laisse une école comme celle-là se débattre et échouer.
Agir avec… porte des fruits
Avec trois camarades, nous encourageons le travail et les valeurs de cette école qui croit que tous ses étudiants ont droit à l’égalité des chances et à la dignité.
Nous avons impliqué dans un travail d’équipe, une communauté dépassant le cadre de l’école. Elle travaille à atténuer, autant que faire se peut, les inégalités et les handicaps de leur situation.
Ainsi, nous avons monté une ferme communautaire où élèves et adultes, ensemble, cultivent les légumes pour l’école et la communauté de proximité. Cela leur permet d’apprendre la culture des plantes et leurs valeurs nutritives. Nous avons aussi créé une apiculture bio, d’après les écrits de l’Abbé Emile Warré.
Peu à peu, nos étudiants ont assez de confiance en eux pour s’affirmer face aux adultes sur la réflexion et l’action face au réchauffement climatique.
Nous sommes témoins de leur découverte progressive qu’en travaillant ensemble, en apportant sa petite contribution, quelle que soit son importance, les choses peuvent s’améliorer. Et qu’il vaut mieux agir avec d’autres plutôt qu’à leur place. Ainsi, ils construisent une communauté...
Rien de bien révolutionnaire dans tout cela. Mais, le résultat est la transformation de ceux qui sont impliqués. Nous avons ainsi vu la solidarité progresser dans la communauté. Beaucoup de bonnes volontés se sont engagées.
Comme Jésus nous l’a appris
Parmi eux, trois personnes m’ont inspiré. Ce sont mes camarades : Fred, Mary et Amy. Nous avons découvert des valeurs partagées. Nous avons réfléchi à notre engagement dans ces actions. Trois d’entre eux sont croyants, un ne l’est pas. Et pourtant, nous avons pu lire l’Évangile ensemble, pour voir que toute sa vie, Jésus a fait preuve d’une compassion sans limite pour les pauvres et les opprimés. Il n’a pas fait un idéal de la pauvreté. Au contraire, son souci était que personne ne soit en manque. Il incitait les gens à partager leurs possessions matérielles. Mais ceci n’est possible que s’il existe une communauté d’entraide, que ce soit au niveau régional ou mondial.
En 2009, l’ACO a accueilli l’assemblée générale du MMTC à Nantes. Grâce à l’action de nombreux bénévoles, les délégués des quatre continents ont pu se rassembler pour partager leurs engagements et raffermir leur foi grâce aux partages. Ils ont acquis la conviction qu’il n’est pas nécessaire de venir d’un pays riche pour apporter le changement. Par l’action collective, même humble, nous expérimentons la présence du Christ. Notre engagement avec les autres nous inspire confiance pour construire ensemble un monde plus juste.
Paul Edwards
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