En regardant le monde, il y aurait de quoi nous décourager et être dans le doute sur l’avenir, voire d’éprouver une certaine angoisse pour demain et de perdre confiance en l’humain. Cette période est remplie de tant d’incertitudes, notamment au niveau géopolitique mondial, avec les risques d’utilisation d’arme nucléaire ou même les prémices d’une Troisième guerre mondiale. Le monde du travail a aussi son lot d’inquiétudes, liées entre autres à la crise politique dans notre pays et en Europe, avec un très fort endettement, des salariés inquiets pour leur avenir, des menaces de licenciements qui s’annoncent. Nous pouvons relever aussi des problèmes environnementaux fondamentaux avec des conséquences dramatiques plus nombreuses et plus violentes. La faim et la pauvreté dans le monde ne sont toujours pas résolues, bien que selon les Organisations Non Gouvernementales, une juste répartition permettrait de nourrir et faire vivre dignement le monde entier.
« Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde »
Notre foi est mise à rude épreuve, certains jours. Il nous arrive de douter mais aussi d’être très inquiets pour l’avenir de nos enfants et nos petits-enfants. Nous ne voulons pas leur laisser un monde sans espérance et sans perspectives. Nous venons de célébrer Noël il y a quelques semaines. Saisissons l’espérance qui nous est offerte… Une invitation à contempler la lueur de l’aurore qui nous libérera de la nuit et de nos peurs, qu’elles soient réelles ou imaginaires. L’espérance est une force et non pas seulement un sentiment d’optimisme. L’espérance nous ouvre un chemin, nous rassemble car nous n’espérons jamais seul, c’est un don offert par Dieu et destiné à être reçu… Un cadeau qui est mis entre nos mains : « En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples « Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde » (Matthieu (5, 13-16).
Par nos engagements très diversifiés, politiques, syndicaux et associatifs, chacun(e)est impliqué. Soyons convaincus que l’avenir est plus grand que toutes les analyses négatives sur la situation du monde, que, par nos luttes collectives, nous sommes co-créateurs d’un monde meilleur. Il est nécessaire d’améliorer la manière de faire de la politique. Et peut-être se diriger vers des chemins nouveaux, vers une politique plus participative permettant la transformation, nous fédérer vers la fraternité. Entendons les travailleurs, tenons compte de leurs revendications et propositions : ils sont les forces vives et rien ne pourra être réalisé sans eux. Transmettons nos expériences et laissons la place aux jeunes qui veulent construire leur avenir. Aidons-les à relever les défis climatiques et écologiques, car ce sont eux l’avenir. Osons la relation avec fraternité et humilité. N’ayons pas peur de se sentir désarmés ou « petits », nous sommes tous des témoins, là où nous sommes, tels que nous sommes.
Le défunt Pape François, en ce début de l’Année jubilaire, invitait "chaque personne, chaque peuple et chaque nation à avoir le courage de franchir la Porte, à devenir des pèlerins de l’espérance, à faire taire les armes et à surmonter les divisions ! ».
Pascal Eigenmann
Réfléchir ensemble
Quels sont mes motifs d’inquiétude et mes raisons d’espérer aujourd’hui ?
En quoi les orientations de l’ACO et le message du Pape peuvent nous inciter à refuser fatalisme et pessimisme ?
Quelles actions semblent possibles, avec d’autres personnes, avec des collectifs, pour co-construire un monde meilleur ?