Une plaque provisoire a été inaugurée ensuite rue du Dragon, là où des familles, soutenues par Droit au Logement et par Mgr Gaillot, avait squatté des locaux inoccupés, obtenant gain de cause et faisant enfin appliquer la loi pour les sans-abris. Nous avons défilé entre la place Saint Germain des Prés et la rue du Dragon, en passant par la rue de Rennes, conduits par les musiciens de la Compagnie Jolie Môme.
Au préalable, sur la place Saint Germain des Prés, de nombreux témoignages ont été apportés par les personnes et les associations présentes, dont celui de l’ACO et celui de Jean-Claude Auguin, au nom des prêtres ouvriers. Un dazibao éphémère, préparé par un ami basque, Pablo, a permis aux participants d’écrire un message. Jean-Claude Amara, porte-parole de Droits Devant !, Laurent Grzybowski, de Témoignage Chrétien et plusieurs musiciens ont animé l’après-midi. La Chorba a proposé des gâteaux et des rafraichissements. Ce rassemblement hétéroclite et joyeux a étonné les passants sur cette place Saint Germain des Prés, entre l’église, le café des deux magots et le magasin de Louis Vuitton. Un moment de grâce inoubliable vécu avec de nombreuses associations, dont l’ACO, le CMR et la JOC, et des personnes de tous horizons. Le neveu de Jacques Gaillot était présent aussi, comme un trait d’union entre tous les participants.
Voici le texte de l’intervention effectuée par l’ACO lors de cet hommage public.
Les militants de l’Action Catholique Ouvrière gardent des images fortes de Jacques Gaillot. Il fut à nos yeux un témoin du Christ et un témoin d’humanité auprès des personnes les plus oubliées. Nous retenons deux événements qui nous ont particulièrement marqués.
Janvier 1995 : trois jours après la révocation de Jacques Gaillot par Jean-Paul II, plusieurs milliers de personnes défilent dans les rues d’Évreux, le département où il était évêque, faisant plusieurs fois le tour de la ville. Cela a été l’une des plus grosses manifestations connues à Evreux avant celles contre la réforme des retraites de 1995 et de 2023. Et cela montrait à quel point Jacques Gaillot était aimé dans son diocèse où il a exercé sa mission pendant 13 ans.
Printemps 2018 : Jacques Gaillot rend visite à deux détenus de la Centrale de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées. Il s’agit de Georges Ibrahim Abdallah, plus ancien détenu de France, et de Ibon Fernandez, un détenu basque atteint de la sclérose en plaques. Voici ce que Jacques nous a déclaré devant la prison. « Tous les ans, j’accomplis mon pèlerinage auprès d’un Basque et de Georges Ibrahim. Ce sont des hommes debout qui continuent de résister, de lutter, cela fait plaisir. Ils me donnent une leçon. Toute ma vie, j’ai été voir des prisonniers, et je m’en porte bien ».
Jacques Gaillot nous a révélé à sa manière un visage du Christ, humble et proche, attentif et souriant.
Découvrez aussi une vidéo de la pose de la plaque Jacques Gaillot rue du Dragon par Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement :