Le début de l’été, c’est la période privilégiée pour les bilans, couplés ou non avec le barbecue ou repas de fin d’année. Que ce soit en équipe, en responsabilité de conduite, en Comité de secteur/ diocésain, voire ailleurs ou personnellement, il est bon de ’jeter un œil’ en arrière. Prendre le temps de repasser, relire ce qui s’est écoulé depuis la rentrée. Prendre conscience du chemin parcouru, de ce qui a été porteur ; entrevoir comment et avec qui continuer.
Défaut de justice sociale
Parce que si l’été induit ’naturellement’ un changement de rythme, les raisons de rester vigilants ne manquent pas. L’emploi, la croissance, les taux d’intérêts représentés par des courbes, ne vont toujours pas dans le bon sens ou dans les bonnes proportions, comme une rengaine. Dans le concret de la vie, les conséquences bien réelles marquent profondément la vie des Travailleurs, des familles, des collectivités locales, des institutions chargées de nous protéger. « Vous êtes en train de perdre tout ce qu’on avait gagné », ai-je entendu récemment, lors d’un partage à Besançon. Pessimisme ou réalité ?
Les attentats de janvier et la forte mobilisation pour défendre la liberté d’expression et le vivre ensemble ont induit des prises de conscience. Pourtant, qu’en est-il de la fraternité, la tolérance, l’accueil ? En prenant la route pour atteindre la ’belle bleue’, les estivants se laisseront-ils transformer par le souvenir des milliers de migrants pour qui il n’est plus question de vie ou de mort ? Les peurs semblent toujours plus fortes que les valeurs humaines. Quels sont pourtant les fondements du Royaume auquel nous collaborons et dont nous avons à témoigner dans la joie ?
Des questionnements parmi d’autres qui malheureusement ne sont pas repris à la mesure des manquements, au minimum d’éthique, à la FIFA, à Matignon…
Détente, ressourcement, plénitude
Rythme différent bien que plus forcément commun… avantages pour certains, inconvénients pour d’autres. Alors congés, vacances ou pas, avec ou sans délocalisation ou dépaysement, que cet été nous puissions prendre le temps nécessaire au repos, à la fraternité, à l’amitié, à la rencontre, au partage, à la lecture, à la culture, à la distraction, au rêve, à l’évasion… celui qui permet de se ressourcer, de chercher un sens à la frénésie qui peut s’emparer de nos vies, de notre monde. Pas celui de la fuite ou de l’oubli, non. Celui qui, à l’invitation de l’apôtre Pierre, dans sa première lettre, permettra de garder « l’esprit éveillé sur les réalités pour les discernements nécessaires et à mettre notre espérance en la vie », puisque nous sommes disciples du Christ.
Bel et bon été de récupération et ressourcement à tous et à chacun, sans oublier ceux qui travaillent.
Elisabeth Peralta
le 11 juin 2015