Vers la fin de l’automne, assis près du chalet,
le doyen fatigué, toujours bien guilleret,
racontait les récits dont sa mémoire est pleine,
souvenirs des beaux jours, comme des soirs de peine.
Son regard et ses mains parlaient comme sa voix.
Il avait avec lui son vieux bâton de bois.
Ils avaient traversé tous les deux, tant de vallées
et ne se quittaient plus, le soir, à la veillée.
Il sait que les saisons ne durent que des mois.
Le souffle en lui s’essouffle, en montant vers la croix.
Et la fuite du temps peut donner la tristesse.
Mais son cœur garde en lui la plus belle promesse.
Qui regarde la vie, avec beaucoup d’amour,
trouvera des merveilles, à chaque carrefour.
Qui traverse l’hiver, voit le printemps éclore.
Dans l’attente du jour, on recherche l’aurore.
Il fera jour demain, comme après le sommeil.
L’avenir donnera le plus beau des réveils.
Comme le blé semé, la vie monte en promesse.
La moisson portera l’éternelle jeunesse.
Marcel Perrier
“Feuilles d’automne” 2015 L’Edelweiss