Chaque jour j’étais heureux, je voyais la lumière J’entendais les conversations, les changements d’horaires, Des rencontres prévues ou bien vite reportées Les ordres du jour, qu’on ne finit jamais : J’étais bien, je servais, utilité j’avais. Que m’est-il arrivé ? Je suis dépossédé.
Aujourd’hui, je suis triste, on m’a mis au rancard, Tout juste si je ne finis pas confiné, au placard. À cause de qui, de quoi, me direz-vous ? Puis-je vraiment ne le dire qu’à vous ?
Je vais crier au monde la présence de l’intrus, Ce satané virus, vraiment bien mal venu ; Ce sournois minuscule, insidieux, ridicule, Capable de mettre à terre, les forts et leurs émules.
Méfiez-vous les amis, il se cache, il vous nuit. Demain peut-être hélas, il prendra votre vie. De bonnes mesures-barrière, faites votre défense, Que nous ayons la joie d’être en votre présence.
Bientôt, vrai, quand j’y pense, pour ma réouverture Nous aurons le feu vert de la sous-préfecture ; Et mes pages jaunies reprendront leur envol Et de joie nous pourrons chanter la carmagnole.
Je reverrai alors, assidus sur leurs chaises Tous les copains ouvrir leur agenda à l’aise. Des projets pleins la tête, ils referont le monde, Bousculant les défis, sans esbroufe ni faconde.
Je peux encore servir, même usé, écorné, J’ai quelques dates encore, que je peux honorer. Et je serai heureux de passer le flambeau À l’agenda prochain, que l’avenir soit beau !
1er mai 2020