« Après la pluie vient le beau temps... ». C’est souvent ce que l’on se dit quand tout va mal. Chez nous, en Bretagne, on dit aussi « il repleut... ». Et depuis plusieurs mois, on a l’impression qu’il pleut et qu’il repleut tout le temps et pas seulement en Bretagne ! Guerres, catastrophes climatiques, drames familiaux et bien d’autres choses encore... Hausse des prix, mal logement, loi immigration, réformes en tout genre et encore et encore... Pas facile de se réjouir car on a l’impression de ne pas voir le bout du tunnel. Jésus aussi l’a vécu son Carême, ses moments de doute, de manque et de privation.
Regardons les belles choses
Et pourtant le revoilà, le soleil des beaux jours, l’envie de sourire à son prochain, de rire, de chanter, d’aller vers les autres. La voilà, la fin du Carême et enfin la résurrection qui nous fait croire à la possibilité d’un autre monde plus humain et plus fraternel ! Alors, saisissons-le, ce moment furtif où tout est possible et ouvrons les yeux. Regardons dans nos quartiers, dans nos entreprises, dans nos familles, toutes ces belles choses qui nous appellent à nous réjouir. Admirons ces femmes qui, en bas des tours, se regroupent pour proposer des activités aux enfants de leur quartier, en éloignant ainsi le danger des dealers et de leur trafic malsain. Soutenons toutes ces personnes qui se battent au quotidien pour donner un toit aux migrants désespérés et leur permettent de vivre dignement dans notre pays des Droits de l’Homme en les accompagnant dans leurs démarches. Applaudissons ces travailleurs en ESAT qui se battent pour être reconnus en tant que salariés à part entière avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres...
Réjouissons-nous de toutes ces personnes qui s’engagent pour le bien commun en préférant l’intelligence collective et l’action commune plutôt que l’individualisme ambiant. Ne voyons-nous pas là des signes de Jésus le ressuscité ?
Oser suivre les traces de Jésus
Ainsi, selon Saint Marc (16,9-15) « ressuscité le matin, le premier jour de la semaine, Jésus apparaît d’abord à Marie Madeleine ... Celle-ci partit annoncer la nouvelle à ceux qui, ayant vécu avec lui, s’affligeaient et pleuraient. Quand ils entendirent que Jésus était vivant, ils refusèrent de croire. Après cela, il se manifesta sous un autre aspect à deux d’entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne. Ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus.
Enfin, il se manifesta aux Onze eux-mêmes pendant qu’ils étaient à table : il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leur cœur parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient contemplé ressuscité. Puis il leur dit : « allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile dans toute la création ».
Et si nous aussi, nous osions suivre les traces de Jésus, en allant au-devant de ceux qui n’ont rien et en leur offrant un peu de réconfort, en nous engageant sur notre quartier, notre commune, en nous mettant au service des autres pour un monde juste et fraternel. Inutile de vouloir déplacer des montagnes : une multitude de petites collines peut être bien plus utile et efficace.
Karine Cornily