Nous nous joignons à la dénonciation de cet accord qui sous-tend un grave recul en matière des droits de l’homme.
Nous, pays de l’Union Européenne, ne pouvons pas signer un accord avec la Turquie contraire au Droit International. Un accord qui viole les conventions internationales et européennes ratifiées par les États membres et qui interdisent expressément le renvoi de personnes qui sont objet de persécution ou victimes de guerre. Derrière ces flux migratoires il y a toujours l’inhumanité d’un système économique injuste dans lequel l’appât du gain prévaut sur la dignité de la personne et le bien commun ; ou cette violence qui génère la guerre, la persécution, la faim.
Nous ne pouvons construire une Europe forteresse, avec des gens qui vivent tranquillement, mais malheureux, parce que nous ne pouvons cesser d’écouter les gémissements qui arrivent depuis le reste de l’humanité. Notre bien-être ne peut s’installer à la marge de ce que vivent d’autres peuples par-ce que le défi continue d’être dans la construction d’une Europe des personnes et non des marchés.
Le Conseil Européen des 17 et 18 mars est décisif, nous devons montrer à nos représentants que beaucoup d’organisations et de personnes ne veulent pas d’une Union Européenne qui peut violer les droits de l’homme et le droit international. Nous invitons à participer à toutes les mobilisations qui seront organisées afin d’exprimer le rejet de cette décision inhumaine.
Europe : où sont tes racines chrétiennes et humanistes ? Faisons nôtres les mots de l’Évangile : "J’ai été étranger et vous m’avez accueilli", ou nous serons complices, les uns par action, les autres par omission. Comme travailleuses et travailleurs chrétiens, nous renouvelons notre engagement pour travailler à une société juste, fraternelle et durable, en Europe et dans le monde. Avec le pape François nous manifestons que : " l’heure approche de construire ensemble une Europe qui ne tourne pas autour de l’économie mais le sacralité de la personne humaine, des valeurs inaliénables". "Nous avons à rompre la barrière d’indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l’égoïsme" (Misericordiae vultus, 15). Est-ce que l’avenir de l’humanité ne nous importe pas ? Aujourd’hui résonnent avec encore plus de force les mots que Jésus-Christ nous a laissés dans son Évangile : " je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait." (Mt 25, 40)