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Fidélité

 

3 février 2015 2015 par Sandrine Souprayen

De nos jours, nous avons bien souvent tendance à restreindre la fidélité au seul domaine de la vie de couple. Pourtant, ce mot vibre d’une joyeuse polyphonie chatouillant une époque chargée d’un pragmatisme à sens unique.

Etre fidèle, c’est oser

Etre fidèle, ce n’est certainement pas s’enfermer dans de vieilles méthodes mais, appuyé sur ses valeurs, « partir du réel pour aller vers l’idéal (1) ». C’est, en ayant conscience de la réalité, ne pas être dans le renoncement, mais fidèle à ce peuple qui, dans une espérance de changement, avait accordé sa confiance.
Etre fidèle, c’est aussi renouveler nos manières de lutter.
C’est se laisser bousculer par une jeunesse qui se ressaisit de nos valeurs de solidarité, de partage, de bien commun… et ouvre de nouveaux fronts. Oui, être fidèle, c’est faire du neuf au service de l’essentiel.
Etre fidèle, c’est respecter la Terre qui nous est confiée et qui porte nos pas dès nos premiers jours. Prenons au sérieux les combats pour notre « sœur Terre Mère (2) », arrêtons d’en faire un objet de spéculation, ne l’utilisons pas comme une simple réserve de matière première. Une occasion nous en sera tout particulièrement donnée à nous, Français, lors de la Conférence sur le changement climatique COP 21 en décembre prochain à Paris.
Etre fidèle, finalement, c’est oser. Oser une espérance qui nous parle de juste et de dignité. Oser être présent auprès des personnes, des travailleurs en situations de précarité, de fragilité, eux qui subissent de plein fouet la brutalité d’un libéralisme toujours insatisfait.

Une fidélité prophétique

C’est lorsqu’elle est prophétique que l’Eglise est fidèle. Lorsqu’elle ose sortir d’elle-même et prendre la parole pour dénoncer ce qui dévisage l’Homme. Espérons, en cette nouvelle année, voir notre Eglise de France endosser cette dimension prophétique et dénoncer le chômage qui déshumanise, une économie qui ne voit les travailleurs que comme une variable d’ajustement, ces lieux de travail où l’on essore les personnes pour ???… Le prophète c’est celui qui dénonce mais aussi celui qui annonce un monde de justice, un monde où chacun a du prix et non un prix.
Cette fidélité, c’est aussi celle de Dieu envers son peuple. « J’ai entendu la plainte des fils d’Israël réduits en esclavage par les Égyptiens, et je me suis souvenu de mon alliance » (Ex 6,5). Une fidélité qui va jusqu’à la promesse d’une libération. Une fidélité concrète et incarnée.
Pour l’ACO, cette fidélité fait partie de notre identité, fidélité à Dieu et à la classe ouvrière. Une fidélité qui se conjugue au présent, qui se renouvelle à chaque instant car elle se vit avec et pour les femmes et les hommes d’aujourd’hui.
Pour conclure, je vous souhaite bien sûr une bonne année, mais je vous souhaite surtout de la faire bonne, cette année, car elle ne le sera pas sans nous, sans nos luttes, sans nos combats au sein de la classe ouvrière.



 


Retrouver notre chemin intérieur

 

8 avril 2015 2015

Faire un édito, c’est figer un instant l’actualité et s’y inscrire avec ce qui fait l’instant T de notre mouvement. Or, deux sensations s’entrechoquent dans mon esprit, la souffrance, la désillusion, le découragement ambiant de cette rentrée et la joie d’avoir vécu notre Rencontre nationale, rassemblés en peuple.

Dans le contexte actuel, la stigmatisation des chômeurs nous révulse, coincés dans une réalité économique où le plein emploi est plus que jamais inaccessible, où avoir un CDI devient un Graal ; pourquoi agiter encore plus de division ? Plus facile de diviser que répondre au défi ?

L’assurance chômage est le retour de la cotisation de chaque salarié, pas un droit illégitime. Insidieusement, cette sensation d’être englués dans des contraintes économiques qui nous font glisser vers toujours plus d’insécurité et plus de flexibilité, nous amène à penser que, désormais, plus rien ne sera stable. Me vient alors à l’esprit le choc de la phrase de Laurence Parisot, alors patronne du MEDEF : « La vie, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi, la précarité est une loi de la condition humaine ».

Dessin de rue

Tous les extrémismes sont issus du lent détricotage de cette stabilité, forgée par des hommes de bonne volonté.

Alors tout est dit ? Nous serions alors irrémédiablement condamnés à la déconstruction de tous les repères stables qui fondent notre modèle économique et garantissent aux hommes, aux femmes, aux enfants une vie sereine où chacun libéré de l’oppression, peut donner à sa mesure le meilleur de lui-même ?

Chemin de vie

Ce qui nous divise, c’est le diable (diabolon), ce qui nous unit, c’est le symbole (symbolon), ce qui nous rassemble, c’est l’amour. En ACO, nous pensons que NON, rien n’est irrémédiablement fichu.
Alors voyons ce qui nous rassemble : toutes ces solidarités vécues à quelque niveau que ce soit, quel chemin l’ACO propose pour arriver jusqu’à cette envie de solidarités ?

Ce qui nous rassemble, c’est l’amour

Nous pensons que tout commence avec des espaces où les copains qui vivent ces exclusions peuvent prendre la parole. Notre priorité est au cœur de ce peuple. Cela peut sembler banal mais c’est au cœur de ces partages, fête de Noël en Mission Ouvrière, où le regard fraternel posé sur l’autre lui fait découvrir la capacité qu’il a, que nous avons, à redonner sens à nos vies, à revivre, à ressusciter pour ne pas dire re-susciter.
Il ne s’agit pas de bons sentiments ; c’est toute une démarche, celle de se laisser atteindre par l’autre différent de moi, de reconnaître en lui certaines de mes propres fragilités, de mes traversées de désert qui nous font entrer dans un chemin de conversion car, comme le dit St Paul dans la 1ère lettre aux Corinthiens (15,36) :

Insensé, ce que tu sèmes ne reprend pas vie, s’il ne meurt auparavant.

C’est toute la force de ce chemin de vie, de solidarités, de fraternité avec nos frères que nous propose le Christ ressuscité. Cela nous demande de quitter nos certitudes, mais c’est ce que nous permet notre mouvement, aller là où nous ne pensions pas. C’est à travers toutes ces rencontres, guidés par notre priorité, qu’ensemble, en peuple divers mais rassemblé, que nous pourrons relever le défi de solidarités communes.

Réfléchir ensemble

  • Partageons ce que nous constatons du contexte actuel.
  • Comment sommes-nous en lien avec d’autres face à ce constat ?
  • Prenons le temps de relire le texte de la Priorité. Que nous dit-elle d’actions à entreprendre, ou déjà entreprises ?
  • À travers la lecture du texte de St Paul, éclairons-nous sur les étapes de notre vie de croyants.


 


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