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Déclarations MMTC-MTCE



1er mai 2016 : déclaration du MMTC

 

25 octobre 2016 2016

Message du Mouvement Mondial des Travailleurs Chrétiens du 1er mai :
"Travailleurs et travailleuses du monde".
Le MMTC a la conviction que seule la participation conjointe de tous, la classe ouvrière, favorisera l’existence d’une société où règne la paix, fruit de la justice.

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde divisé

Des haines généralisées divisent les pays, les continents, les classes sociales, le syndicalisme, la politique et provoquent la criminalisation des mouvements sociaux.

Ces situations conduisent à la révolte et au désespoir. Les travailleurs subissent, sans beaucoup réagir, la perte de leurs droits fondamentaux :

  • le salaire,
  • la santé,
  • l’éducation,
  • la terre,
  • le logement,
  • le travail.

Voilà ce qu’a constaté le pape François dans les deux rencontres avec les dirigeants des mouvements populaires, y compris le Mouvement Mondial des Travailleurs Chrétiens, tenues au Vatican et plus tard en Bolivie, quand il a visité les pays d’Amérique du Sud.

Je veux chanter ma joie
A l’aube de ce jour qui voit la libération de mes amis
Je veux célébrer leur victoire à l’aube de ce jour nouveau
Lutter n’a pas été en vain ...

Du recueil de chansons chrétiennes du Brésil

Les migrations, une situation largement répandue dans le monde d’aujourd’hui

La pauvreté généralisée dans certains pays, des catastrophes provenant de diverses sources, la folie des hommes avec des guerres internes, conduisent à une migration de masse dans diverses régions de la planète, avec éclatement des familles, avec beaucoup de mots et tellement de souffrances.
Cependant, nous soutenons la cause des migrants, des personnes déplacées et des réfugiés. Au plus profond, nous voyons une situation d’oppression des plus pauvres, par ceux qui accumulent toujours plus de richesses au détriment des pauvres qui souffrent, eux qui sont les visages visibles de Jésus-Christ, le charpentier de Nazareth (cf. l’évangéliste Marc).

Le capitalisme a sa proposition de sortie de la crise

Partout dans le monde, le capital a une conception claire pour sortir de la crise : baisser les prix des produits de base (agricole, pétrole, etc.) et réduire les salaires et les droits des travailleurs pour assurer son taux de profit.
La sortie de crise, choisie par le capital, met tous les sacrifices et les pertes au compte des travailleurs pour permettre au capitalisme de continuer de fonctionner. Cela ne fait qu’augmenter la crise sociale, en développant le chômage et diminuant les droits de la classe travailleuse.
De plus, la crise économique est accompagnée d’autres crises :

  1. de l’environnement - avec la destruction irresponsable de l’environnement ;
  2. des valeurs – c’est le "chacun pour soi" qui domine, et les marchandises ont plus de valeur que la vie humaine.

Le MMTC propose la solidarité de la classe ouvrière

Le Mouvement Mondial des Travailleurs Chrétiens, une organisation de travailleurs et travailleuses, présent dans des dizaines de pays de tous les continents, collabore à l’organisation des luttes du mouvement ouvrier. Depuis cinquante ans, il a la conviction que seule la participation conjointe de tous, la classe ouvrière, favorisera l’existence d’une société où règne la paix, fruit de la justice. C’est le Royaume de Dieu qui se développe ici et maintenant et durera toujours en raison de l’Incarnation du Fils de Dieu.

Par conséquent, nous demandons instamment aux gouvernements de tous les pays de rejeter toutes les règles qui favorisent la discrimination à l’égard de la classe ouvrière, en particulier sa partie la moins préparée et la plus exploitée. Que soit mise en place une réglementation pour éliminer le travail forcé, le trafic des personnes et l’exploitation des enfants.

Nous exhortons également tous les travailleurs et toutes les travailleuses, ainsi que les organisations de la classe ouvrière, à agir individuellement et collectivement pour construire une société juste, égalitaire, fraternelle et durable.

Mouvement Mondial des Travailleurs Chrétiens (MMTC)



 


8 mars 2015 : Les femmes, bâtisseuses de réalités nouvelles

 

17 décembre 2015 2015 par Sandrine Souprayen

Déclaration du Mouvement Mondial des Travailleurs Chrétiens à l’occasion de la Journée mondiale de lutte pour le droit des femmes, le 8 mars 2015

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME

MMTC photo Journée des femmes 2015
ACO

Dans notre société patriarcale, la discrimination qui touche les femmes n’empêche pas celles-ci de lutter, de bâtir des réalités nouvelles, de faire la différence. Elles subissent la discrimination sociale, l’oppression, la pression de la famille ; elles sont maltraitées, mais s’acharnent à lutter pour un monde dans lequel elles pourront avoir leur mot à dire et mener une vie digne. Elles sont femmes, mères, amies, soeurs, compagnes, marraines, sages-femmes, tantes, grand-mères. Elles sont cuisinières, lavandières, gardiennes d’enfants, institutrices, infirmières. Des femmes présentes dans l’ensemble de la société. Des femmes qui participent et changent leur situation. Le monde regorge de ces femmes qui sont en synergie, transforment la réalité et dessinent de nouveaux chemins de fraternité. Et pourtant la situation des femmes dans le monde est loin d’être rose : 2/3 des analphabètes dans le monde sont des femmes. Les femmes représentent 60% de la force de travail de la planète, mais n’obtiennent que 10% des richesses mondiales. 1% des femmes seulement possèdent leur terre. La violence domestique est la principale cause de mortalité des femmes âgées de 14 à 44 ans.

La conquête des droits et la solidarité avec les femmes du monde du travail sont fondamentales pour trouver des chemins de justice.

Dans plusieurs pays du monde, les femmes s’organisent avec d’autres mouvements et organisations pour commémorer l’importance de leur lutte pour un monde juste et sans violences à l’égard des femmes. Un monde dans lequel elles auront droit à une vie digne et ne devront pas subir l’oppression ou la répression. Au sein du Mouvement Mondial des Travailleurs Chrétiens (MMTC) des hommes, des femmes et des jeunes issus de tous les milieux et de toutes les catégories professionnelles organisent un éventail d’actions de lutte à l’image de ces femmes de New York qui sont descendues dans la rue le 8 mars 1857. Souvent les femmes assument une responsabilité comme chefs de famille et sont les premières à subir directement l’impact d’un système capitaliste pervers et oppressant. Un système qui conduit beaucoup de jeunes filles et adolescentes à quitter leur famille, un système qui oblige ces femmes à laisser leurs enfants au pays pour rechercher une vie meilleure. Souvent elles finissent dans la rue et, de ce fait, meurent prématurément.

8 mars 2015

Dans bon nombre de pays, les femmes travaillent de l’aube au crépuscule dans des conditions inhumaines, dans les champs, l’économie informelle, dans la précarité. De nombreuses femmes travaillent aussi dans le secteur industriel même si elles sont peu qualifiées pour ce secteur. Les travailleuses de l’industrie sont fréquemment exposées aux produits chimiques et sont donc souvent victimes de maladies professionnelles.

Toutes trouvent un espoir dans la formation qu’impartissent les mouvements de formation ou les groupes de promotion de l’économie sociale et solidaire.

Soulignons la volonté de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), toujours attentive aux violences subies par les femmes et cherchant des solutions ensemble avec d’autres organisations, d’améliorer la qualité de vie des femmes, en particulier des travailleuses domestiques et de celles qui évoluent dans le secteur informel de l’économie. Nous savons que ces dernières années, des avancées ont été constatées dans la qualité de vie des femmes de plusieurs pays grâce au fait qu’elles se sont organisées. Pourtant, malgré les avancées, nous savons aussi qu’une femme est assassinée ou victime de violence chaque seconde dans le monde. C’est souvent le fait du conjoint qui n’accepte pas que la femme travaille, soit indépendante et sorte ainsi de l’oppression. Malgré le chemin parcouru et les formations développées, le MMTC poursuit son action pour l’équité des genres, ensemble avec tous ses mouvements membres partout dans le monde et les organisations fraternelles, permettant ainsi de trouver des solutions viables fondées sur la réalité de chaque femme travailleuse.

MOUVEMENT MONDIAL DES TRAVAILLEURS CHRÉTIENS - 23 Février 2015



 


Accord Union Européenne - Turquie sur les personnes réfugiées

 

15 mars 2016 2016 par Sandrine Souprayen

Le Mouvement des Travailleurs Chrétiens d’Europe, qui représente 20 mouvements de 15 pays de l’Union Européenne et de la Suisse, exprime son refus le plus énergique du « préaccord » de entre l’Union Européenne et la Turquie sur les personnes réfugiées.

Communiqué du MTCE avant la rencontre du Conseil Européen (17 et 18 mars 2016)

Communiqué MTCE Accord UE Turquie

Nous nous joignons à la dénonciation de cet accord qui sous-tend un grave recul en matière des droits de l’homme.
Nous, pays de l’Union Européenne, ne pouvons pas signer un accord avec la Turquie contraire au Droit International. Un accord qui viole les conventions internationales et européennes ratifiées par les États membres et qui interdisent expressément le renvoi de personnes qui sont objet de persécution ou victimes de guerre. Derrière ces flux migratoires il y a toujours l’inhumanité d’un système économique injuste dans lequel l’appât du gain prévaut sur la dignité de la personne et le bien commun ; ou cette violence qui génère la guerre, la persécution, la faim.

Pape François

Nous ne pouvons construire une Europe forteresse, avec des gens qui vivent tranquillement, mais malheureux, parce que nous ne pouvons cesser d’écouter les gémissements qui arrivent depuis le reste de l’humanité. Notre bien-être ne peut s’installer à la marge de ce que vivent d’autres peuples par-ce que le défi continue d’être dans la construction d’une Europe des personnes et non des marchés.
Le Conseil Européen des 17 et 18 mars est décisif, nous devons montrer à nos représentants que beaucoup d’organisations et de personnes ne veulent pas d’une Union Européenne qui peut violer les droits de l’homme et le droit international. Nous invitons à participer à toutes les mobilisations qui seront organisées afin d’exprimer le rejet de cette décision inhumaine.
Europe : où sont tes racines chrétiennes et humanistes ? Faisons nôtres les mots de l’Évangile : "J’ai été étranger et vous m’avez accueilli", ou nous serons complices, les uns par action, les autres par omission. Comme travailleuses et travailleurs chrétiens, nous renouvelons notre engagement pour travailler à une société juste, fraternelle et durable, en Europe et dans le monde. Avec le pape François nous manifestons que : " l’heure approche de construire ensemble une Europe qui ne tourne pas autour de l’économie mais le sacralité de la personne humaine, des valeurs inaliénables". "Nous avons à rompre la barrière d’indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l’égoïsme" (Misericordiae vultus, 15). Est-ce que l’avenir de l’humanité ne nous importe pas ? Aujourd’hui résonnent avec encore plus de force les mots que Jésus-Christ nous a laissés dans son Évangile : " je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait." (Mt 25, 40)



 


MMTC : Message pour le 8 mars 2016

 

1er mars 2016 2016

La journée pour la reconnaissance des droits des femmes est plus que centenaire et a comme projet la lutte pour construire une société avec moins d’exclusion.

Journée internationale des femmes

Message du MMTC pour la Journée international des Femmes 8 mars 2016

La femme fait le charme de la vie et est la lumière qui ne doit jamais disparaître : son absence plonge dans une obscurité que nul ressource énergétique ne peut remplacer, même en plein jour.

Cette femme qui enchante c’est la femme mère ; la femme bien-aimante et la bien-aimée, et sans aucun doute, la plus grande création de la terre.

Cependant, les femmes cherchent encore leur place dans le monde.Elles peuvent exercer une activité politique avec grande efficacité, car elles sont, tout d’abord, des êtres humains, avec des bras, des jambes, une tête avec la capacité de penser comme tout le monde sur la planète Terre.
Devant de telles conditions et limites, elles ne se découragent pas, n’abandonnent pas la lutte :
- Lorsque qu’elles souffrent toutes les formes d’exclusion et d’oppression ;
- Quand leur enfant souffre de faim, de froid, ou de l’absence de l’étreinte signe d’affection maternelle ;
- Lorsque qu’elles sortent de chez elles afin de gagner le pain quotidien à la sueur de leur front-
- Quand elles sortent pour s’organiser avec d’autres femmes dans la lutte contre la prostitution et l’abandon social, pour mettre fin à la violence contre les femmes - presque toujours causée par le sexe opposé, souvent les maris et les compagnons – et, ainsi, contribuer à la construction d’un monde plus juste, plus solidaire et plus fraternel, où les filles (enfants) et les jeunes (adolescents) peuvent vivre leur enfance et l’adolescence en toute sécurité, accueillis et aimés.

Il faut nous rappeler ici la situation toujours préoccupante des femmes qui survivent dans les pays les plus pauvres de la planète. Au XXI e siècle, les femmes africaines sont 175% plus susceptibles de mourir en couches que les femmes dans les pays développés, selon le rapport des Nations Unies. En 2000, sur les 529.000 décès des mères à l’accouchement, enregistrées, 95% étaient des femmes africaines. De nombreux décès se produisent à cause du retard à reconnaître les problèmes, en raison de la difficulté de la mère pour se rendre à un hôpital, ou pour recevoir un service de qualité.

Comme Mouvement Mondial des Travailleurs Chrétiens, nous croyons en Dieu Père-Mère qui a créé la femme et l’homme à son image et les a créés pour être des compagnons de la création.
Nous demeurons fermement dans notre mission comme une Église, au côté des femmes travailleuses se donnant tous les moyens pour faire avancer la justice.



 


Le Mouvement des Travailleurs Chrétiens d’Europe (MTCE) soutient la marche européenne pour les droits des réfugiés

 

25 octobre 2016 2016

Le 27 février prochain, les citoyens se mobiliseront pour exiger le passage sécurisé et la protection des droits humains des réfugiés arrivant dans l’Union européenne.

Cette crise de la solidarité avec les réfugiés est un défi pour l’Europe à laquelle nous devons répondre avec ces mobilisations et notre solidarité concrète.

C’est pour cela que, comme travailleurs chrétiens à travers l’Europe, nous nous unissons et soutenons ces mobilisations et appelons l’Eglise et la société civile afin qu’elles soutiennent ces appels.

Certains sont déterminés à construire une « forteresse européenne » qui ne prendra pas en compte la réalité du reste de l’humanité. Il est temps que l’Europe prenne conscience que sa politique migratoire est contraire aux droits humains qui devraient être la référence universelle.

Comme travailleurs chrétiens, à la suite de Jésus Christ, nous sommes appelés à défendre la dignité de toute personne, dans toute situation, et à construire ainsi une société juste fraternelle et durable avec toute personne de bonne volonté.



 


Séminaire de Strasbourg du MTCE

 

19 janvier 2016 2016

Réunis à Strasbourg du 27 au 30 octobre 2015 les mouvements membres du Mouvement des Travailleurs Chrétiens d’Europe ont rédigé deux déclaration, l’une sur le revenu de base et le problème des réfugiés, l’autre sur la COP21.

Du travail digne dans une économie solidaire

DECLARATION FINALE DU SEMINAIRE ET DE L’ASSEMBLEE GENERALE DU MOUVEMENT DES TRAVAILLEURS CHRETIENS D’EUROPE

Le séminaire du Mouvement des Travailleurs Chrétiens Européen (MTCE) tenu à Strasbourg du 27 au 30 octobre 2015 s’est terminé par une déclaration finale sur deux problématiques : le revenu de base universel dans le cadre du travail digne dans une économie solidaire et la question actuelle des refugiés.

Le revenu de base
Dans certains pays, le débat à propos du revenu de base n’est toujours pas entamé. En revanche, dans d’autres, il est assez avancé. Par revenu de base nous comprenons un revenu minimal qui permet aux personnes de rester au-dessus du seuil de pauvreté et vivre dignement. Ce droit ne doit pas être associé au travail rémunéré ou professionnel.

Par ailleurs, l’application d’un revenu de base éviterait la stigmatisation des personnes qui pour une raison ou une autre n’ont pas accès au marché du travail. Nous devons œuvrer également à faire comprendre à ceux qui rejettent ce revenu de base que son application ne contribuera pas à rendre les personnes qui en bénéficieraient non productives pour la société. Nous considérons que le revenu de base est une mesure indispensable aujourd’hui puisque dans de nombreux cas, le travail rémunéré ne produit pas les revenus nécessaires pour vivre dignement.

Nous constatons que la société actuelle évolue vers un nouveau paradigme technologique qui, dans la manière dont est organisée la société, ne fournit plus un emploi à tous.

La crise actuelle a conduit de nombreuses entreprises à réduire leur personnel tout en obligeant leurs travailleurs à prester plus d’heures supplémentaires à certains moments. Il existe aussi un grand nombre du chômeur de longue durée qui ont un sentiment de vivre sans dignité en raison de leur situation. Les personnes ont le droit de vivre dignement et d’être libres de choisir leur travail.

Pour ce faire, il faut pouvoir assurer une source de revenus suffisante. La solution passerait donc par l’application d’un revenu de base financé à travers une redistribution des richesses.

Comme mouvements de travailleurs chrétiens, nous devons suivre les évangiles et les divers documents du Magistère de l’Eglise : doctrine social, encycliques, etc. Il faut savoir que Jésus a toujours mis la personne au centre. En tant que représentants du Mouvement des travailleurs chrétiens d’Europe nous devons revendiquer la primauté morale de l’être humain sur le capital. Le revenu de base répondrait donc aux besoins qui découlent des trois piliers fondamentaux du Magistère sociale de l’Eglise : la dignité de la personne, le bien commun et la destinée universelle des biens.

Les mouvements membres du MTCE constatent que le revenu de base est au centre de leurs réflexions et de leurs préoccupations à propos des travailleurs. Les menaces qui pèsent actuellement sur l’emploi décent et la vie digne requièrent des réponses politiques concrètes.
Nous voulons changer la situation avec tous les travailleurs, qu’ils soient européens ou d’ailleurs. Notre salut à tous passe par la solidarité.
Les mouvements membres proposent cette réflexion à leurs membres, souhaitent se joindre aux réseaux qui défendent le revenu de base dans leurs pays et veulent transmettre ce concept aux organisations sociales, syndicales et politiques, à travers un dialogue direct ou par les membres de nos mouvements qui y réalisent un engagement.
En tant que MTCE nous souhaitons nous coordonner avec des organismes européens afin que ce débat soit mis à l’ordre du jour des structures politiques, syndicales et ecclésiales, et suggérons que le MMTC puisse porter le débat auprès d’organismes mondiaux travaillant dans les domaines politique, ecclésial et syndical.

Les refugiés

L’Europe est actuellement confrontée à une situation complètement nouvelle pour la plupart de ses citoyens : Beaucoup de nos pays sont submergés par une véritable migration des peuples. Renforcée par les horreurs perpétrés en Afrique et au Moyen-Orient, ce flux de réfugiés sans cesse croissant se poursuit sans relâche. Et quand ces hommes et femmes portés par un espoir formidable, atteignent finalement leur destination, ils doivent faire face non seulement à leur propre traumatisme, mais également à une bureaucratie exagérée, à des temps d’attente et des conditions inhumaines, des conditions de logement et des soins de santé pauvres, au rejet par des parties de la population et, selon certains rapports, aux violences de la part de l’exécutif.
En fin de compte, ce drame des réfugiés représente un défi pour toute l’Europe : Est-ce que l’héritage chrétien de ce continent, auquel des personnalités du domaine ecclésiastique, social et politique font constamment référence, est-il à même de faire face à ces défis ? A cette occasion, il faudrait prononcer un remerciement surtout envers ceux, qui sans relâche – et souvent sur une base volontaire - aident à fournir à ces hommes et femmes une image chrétienne et humaine de l’Europe, en laquelle ils ont mis leur espoir.
En dehors de toutes les difficultés mentionnées, ces hommes et femmes délaissés dans l’incertitude, ont droit au bienêtre au même titre que nous. Bienêtre que nous considérons comme un acquit – ils ont droit à des soins primaires suffisants, afin qu’ils puissent non seulement récupérer leur dignité et leur humanité, mais qu’ils puissent également avoir la chance de regarder leur futur jadis incertain avec une confiance nouvellement acquise.

Declaration finale seminaire Strasbourg

Appel du MTCE aux négociateurs de la COP21

Le « mouvement des travailleurs chrétiens d’Europe (MTCE) » s’adresse aux négociateurs de la COP 21 à Paris et invite les dirigeants politiques à promouvoir activement la mise en œuvre d’un accord sur le climat qui soit véritablement juste, contraignant et transformateur.
"L’environnement humain et l’environnement naturel se détériorent en commun, et nous ne serons pas en mesure de résoudre la destruction de l’environnement, si nous ne prêtons pas attention aux causes liées au déclin humain et social ... Aujourd’hui, nous sommes contraint d’admettre qu’une approche véritablement écologique engendre toujours une approche sociale, dont les débats sur l’environnement tiennent compte du facteur justice, afin d’entendre la plainte des pauvres autant que celle de la terre. »(LS pas. 48 et 49)
Par ce message central, à savoir le point de vue de l’hémisphère Sud et l’idée d’une « écologie holistique » (LS para. 10), Pape François reprend la préoccupation centrale du « Mouvement des travailleurs chrétiens d’Europe (MTCE)". Surtout dans le cadre de notre coopération internationale au plan d’action du « Mouvement mondial des travailleurs chrétiens », les développements dramatiques pour les populations dans l’hémisphère sud, la destruction de l’environnement et les dépendances qui engendrent des conditions inhumaines, deviennent visibles. Le message central de "Laudato si" est : la pauvreté et les questions environnementales sont inséparables. La question de la justice et la question écologique sont les deux faces de la même médaille.
De par les modes de production en vigueur, les relations financières mondiales et ce mode de vie de la consommation et de l’utilisation des ressources, la vie sur cette terre est de plus en plus menacée. Les conséquences de l’économie capitaliste se reflètent également dans la pollution et le changement climatique. Les victimes sont surtout les pauvres dans le monde, auxquels un avenir vivable est dérobé, parce qu’ils n’échappent pas au changement climatique, à la pollution de l’air et aux pénuries d’eau dans le monde. Alors que les pays riches - principale cause du changement climatique – utilisent des ressources matérielles pour se protéger, la discrimination dans les pays pauvres augmente. Les sécheresses, les inondations et les dégâts de tempêtes, la montée du niveau de la mer et la salinisation des eaux souterraines sont quelques conséquences qui mettent les pays pauvres face à des problèmes insolubles.
En tant que MTCE, nous mettons la croissance économique générale en question, parce que afin d’éradiquer la pauvreté, il faut développer ce qui profite aux pauvres. Les discussions concernant un développement durable donnent une place de plus en plus importante aux attentes de croissance critiques, qui sont associés de façon significative à des mots-clés comme économie post-croissance, économie sociale et économie solidaire. Beaucoup d’approches, projets et entreprises poursuivant l’idée d’une économie solidaire, sont déjà d’application dans l’hémisphère Sud, en particulier en Amérique latine.
Afin de réaliser des progrès concentrant la problématique du changement climatique et de la lutte contre la pauvreté, une coopération mondiale et des institutions et structures internationales efficaces sont nécessaires. Seulement ensemble, la communauté internationale parviendra à éradiquer la pauvreté dans le monde grâce à la solidarité et la justice. Pour ces raisons, des accords internationaux, comme un accord sur le climat, sont essentielles.

Declaration MTCE Cop 21

Sylvain Knittel



 


Du travail digne dans une économie solidaire

 

19 janvier 2016 2016

La France et en particulier Strasbourg, ville européenne, a la joie d’accueillir le séminaire et l’Assemblée Générale du Mouvement des Travailleurs Chrétiens Européens (MTCE) du 27 au 30 octobre 2015.

Strasbourg (France) 27 - 30 octobre 2015

L’ accueil de travailleurs de 9 pays

Des représentants de Suisse, d’Espagne, d’Angleterre, d’Allemagne, du Sud Tyrol, d’Autriche, de République Tchèque, de Belgique, du Portugal et de France, se sont rassemblés pour traiter « du travail digne dans une économie solidaire ».
Les mouvements ont pu s’accueillir, accueillir leurs diversités mais aussi tout ce qui les rapproche pour faire vivre l’Évangile auprès des travailleurs.

Porter un regard sur les différentes formes de travail

Première journée de la rencontre ce mardi était tout d’abord le moment d’un accueil de toute cette richesse. Puis ce fut l’occasion de porter un regard sur les différentes formes de travail dans notre société : un travail salarié de plus en plus précaire, un travail bénévole pour la collectivité et le travail « familiale » avec sa surreprésentation féminine et son inégalité dans les tâches à assumer.

Pour un travail digne dans une économie solidaire

Témoignages et regards croisés venant d’Allemagne, de France et de Catalogne ont permis de prendre conscience que le travail est toujours, à l’heure actuelle, vu sous l’angle économique et non social. Comme le montre la non prise en compte de tout ce qui n’est pas un travail salarié, un travail professionnel.
Cette première journée fut le Voir d’un séminaire construit à la manière d’une révision de vie.

Merci à l’ACO de Strasbourg et d’Alsace

L’ACO remercie d’ores et déjà l’investissement de ses membres de Strasbourg et d’Alsace pour l’accueil et l’organisation matérielle de cette rencontre.

Sylvain Knittel



 


Séminaire international de la LOC du Portugal

 

29 septembre 2015 2015 par Sandrine Souprayen

La LOC/MTC - Ligue des ouvriers catholiques / Mouvement des travailleurs chrétiens du Portugal a organisé du 4 au 7 juin 2015 un séminaire sur le sujet : « Quel développement durable, avec du travail pour tous, avec une répartition des biens dans la justice et de la solidarité ? ». Des représentants d’autres mouvements européens dont l’ACO France étaient présents.

« Le travail en tant que réalisation humaine et développement social et durable »

Du 4 au 7 juin 2015 s’est tenu à Alfragide - Amadora un séminaire de formation promu et organisé par LOC/MTC - Ligue des ouvriers catholiques / Mouvement des travailleurs chrétiens, avec la participation des membres de Base-Fut, CFTL, FIDESTRA, CIFOTIE, JOC, LOC/MTC et de la Pastorale ouvrière du Portugal, KAB Allemagne, ACO, HOAC, USO et H+D Espagne, KAP République tchèque, ACO France et EZA - Centre européen pour les affaires des travailleurs, sur le sujet : « Quel développement durable, avec du travail pour tous et avec une répartition des biens dans la justice et dans la solidarité ? »

La séance d’ouverture a compté sur la présence du coordonnateur de LOC/MTC, José Paixão, de l’évêque auxiliaire de Lisbonne, Mgr. Joaquim Mendes et du vice-président d’EZA, Josep Calvó. Le coordonnateur de LOC/MTC a salué les participants nationaux et étrangers, ainsi que les organisations qu’ils représentent. Il a fait un bref résumé de la crise au Portugal et a souligné certains objectifs du séminaire. Le vice-président d’EZA a parlé des activités d’EZA, de la situation européenne et de l’importance de ces séminaires. L’évêque a adressé aux participants un message d’encouragement et de solidarité de l’Église à l’égard des mouvements de travailleurs chrétiens pour leur engagement et leur dévouement généreux face aux enjeux éthiques du travail humain.
Les autres sessions ont compté sur la participation des conférenciers suivants : Rogério Roque Amaro, économiste et professeur de sciences sociales et humaines, Armando Farias, sociologue et dirigeant de CGTP, José Fernando Almazán, ingénieur civil et président de HOAC Espagne et Elísio Estanque, sociologue et professeur à l’Université de Coimbra.

La première session a conduit à une réflexion sur le rôle du travail dans l’accomplissement de l’être humain, sur sa contribution au développement social et à la dignité des travailleurs et de leurs familles, mais aussi sur ce que nous devons changer au niveau de la notion actuelle de travail et au niveau de l’organisation de la société. Mais cette session a également permis d’énoncer les défis posés aux chrétiens pour que, dans leur capacité critique et selon les valeurs de l’Évangile, ils remettent en question la société dans laquelle nous vivons, qui ne tient compte ni de la dignité, ni de la justice, ni de la solidarité, ni de la fraternité, et trouvent des raisons pour participer activement à la construction d’une société plus juste, durable et humaine.

Séminaire international LOC Portugal

Aujourd’hui, nous vivons dans un modèle économique et social inhumain, plein de contradictions et peu pratique, dans lequel la vie des gens dépend entièrement de l’emploi, mais à qui, en même temps, refuse l’accès à l’emploi et, par conséquent, à la vie elle-même. Un modèle où le salarié est un instrument de production jetable, comme sa propre existence d’ailleurs. Il s’agit d’un modèle économique et social qui favorise l’individualisme, la dépendance du consumérisme, l’appauvrissement, les inégalités, le chômage, la déresponsabilisation des États dans leurs fonctions de régulation et de protection sociale, le discrédit dans lequel sont tombées les organisations gouvernementales, les partis politiques, les syndicats et, voire même, les démocraties. Il s’agit effectivement d’une économie qui tue, comme nous le dit le Pape François, dans son Exhortation apostolique, la joie de l’Évangile, où le seul dieu est l’argent, le profit et l’accumulation de richesse, sans respect de la vie et de la nature.

La deuxième session a conduit à une réflexion sur l’origine et l’importance de l’action collective des travailleurs, en particulier l’action syndicale, qui, dans les moments d’adversité profonde, a contribué à la conquête des droits sociaux et du travail toujours en vigueur, et qui sont aujourd’hui menacés. Cela ne devrait pas nous amener à penser que la définition actuelle et l’organisation du travail humain est immuable, mais plutôt nous encourager à trouver de nouvelles solutions qui garantissent à chacun le droit à un emploi et à une vie décente. Il faut également nous mobiliser et participer à la vie civique et politique, dans les organisations de travailleurs et de la société, pour la défense de la convention collective en tant qu’instrument de progrès et de paix sociale. Le dialogue social qui accompagne la convention collective a une dimension qui va bien au-delà du lieu de travail, puisque l’action collective des travailleurs a joué un rôle fondamental dans la conquête et la consolidation des droits de protection sociale et de conciliation du temps de travail et de la famille. Mais ces droits ont également permis la valorisation des salaires, la mise en œuvre du salaire minimum, la réglementation des heures de travail, la protection de l’emploi, de la maternité et l’amélioration des conditions de santé et sécurité au travail.

Séminaire international LOC Portugal

La troisième session a conduit à une réflexion sur le rôle des organisations chrétiennes de travailleurs, et des chrétiens individuellement, à l’égard des travailleurs et d’autres organisations civiles qui sont sur le terrain, en particulier en montrant l’image de l’être humain révélé par Jésus-Christ et la doctrine sociale de l’Église. La réflexion a également porté sur les raisons qui existent pour remettre en question cette société qui a configuré la personne de manière à déformer notre humanité et sur le besoin d’envisager autrement l’être humain afin de lutter contre l’appauvrissement et la déshumanisation.

Dans la quatrième session, nous avons cherché à élargir les horizons et nous avons pris conscience de ce qui se passe dans d’autres pays européens tels que la République tchèque, l’Allemagne, la France, l’Espagne, ainsi que des nombreuses situations dans le monde qui génèrent l’émigration. En outre, nous avons été confrontés à de nouvelles notions de travail, comme celle du « 24/7 », ce qui veut dire disponibilité totale, être connecté en permanence au travail.

Dans la cinquième session, nous avons essayé de comprendre comment agir d’une manière organisée dans la société, dans les décisions collectives, en renforçant la transparence pendant ce cycle que nous vivons en Europe. Mais nous avons également analysé comment être les constructeurs d’une démocratie participative et pas seulement représentative, comment mettre les nouvelles technologies au service de la participation démocratique.

Conclusions :
Étant bien entendu qu’il existe des alternatives au modèle économique actuel, qui refuse une place pour tout le monde, il est impératif de poser les questions suivantes : Comment pouvons-nous garantir les droits sociaux et le droit à la vie elle-même ? Quels sont les changements que nous voulons pour la société et l’économie ? Quel est l’engagement chrétien que nous voulons prendre ?

1. Le débat et l’échange d’idées, où les travailleurs sont les protagonistes, permettent un apprentissage fondamental pour l’exercice de la démocratie participative, pour la connaissance de leurs droits individuels et collectifs, en renforçant d’importants liens de coopération, d’unité et de solidarité entre les travailleurs, entre les générations et entre les peuples, les préparant de façon plus consciente à l’action.

Séminaire international LOC Portugal

2. La société doit accepter d’autres dimensions du travail comme étant un travail : le travail domestique et de tous ceux ayant des personnes à charge, le travail bénévole et celui qui est partagé dans les réseaux de voisinage, et pas seulement les formes de travail subordonnées à la logique du marché du travail et à la productivité. Il y a plusieurs expériences de partage de travail et de moyens économiques visant la création de l’auto-emploi et l’autonomie qui méritent d’être étudiées, valorisées et soutenues, car ce sont les façons rencontrées par les travailleurs pour éviter l’exclusion sociale et du travail à laquelle ils étaient destinés et à vivre en communauté les problèmes qui les touchent. Dans un scénario de destruction et de délocalisation des entreprises, ainsi que de prolifération de la précarité, les organisations de l’économie sociale apparaissent comme des exemples positifs où il s’avère possible de penser et d’organiser la société en fonction des personnes et pas du profit. Il y a aussi des exemples positifs d’entreprises, socialement et environnementalement responsables, qui ont choisi des modèles de gestion qui ne favorisent pas les aspects plus négatifs de l’économie de marché, mais qui intègrent plutôt les valeurs d’humanisation du travail, des relations établies avec leurs clients/utilisateurs et qui font la promotion du développement durable de la communauté environnante. C’est le cas de la société Metro Transportes do Sul, que nous avons visitée, qui est née d’un besoin de fournir un service public de qualité à la population, dans ce cas, un service qui rapproche les personnes, qui est respectueux de l’environnement, qui a une certaine sensibilité sociale et n’est pas polluant.

Séminaire international LOC Portugal

3. Les mouvements des travailleurs chrétiens se soucient de la situation sociale de précarité et de la pauvreté de nombreux travailleurs et cherchent des solutions pour l’avenir. Il faut poursuivre le débat sur les questions structurelles à la vie des travailleurs, telles que la conciliation du travail et de la famille, la qualité de l’emploi, le chômage des jeunes, l’éducation et la formation, la migration ou la garantie d’un minimum de protection sociale, indépendamment d’avoir travaillé ou non, pour assurer la possibilité d’une vie digne. Nous avons aussi constaté le besoin d’avoir un regard plus global qui ne se limite pas à la réalité portugaise ou européenne.

4. Il est urgent de créer une culture et un mode de vie alternatif, de réorganiser la vie humaine et notre sens de l’humanité. Nos options pour le développement durable doivent accueillir la vie des plus pauvres pour que, à partir de là, nous puissions construire la société. Les pauvres sont pour nous, chrétiens, le chemin de Jésus-Christ, le chemin de la conversion. Nous devons les mettre au centre de nos préoccupations, accueillir et partager des modes de vie et d’action qui nous humanisent et développent des expériences de communion des biens, de réciprocité, afin de vivre des relations interpersonnelles avec nos amis et compagnons, de vivre la dignité qui nous rend protagonistes de nos vies en tant que fils de Dieu.

5. En tant que chrétiens, nous continuerons à exiger de la société qu’elle repense l’économie, la politique et le caractère spirituel du travail et du repos, des arts et des affections. Car c’est la notion de la personne humaine qui est concerné. Nous devons défendre le droit au travail, les moyens et les conditions pour l’action collective des travailleurs, où les syndicats ont un rôle clé, qui auront autant ou plus de succès s’ils sont axés sur les travailleurs plus pauvres et défavorisés, sans droits, dont les migrants et les femmes sont un exemple.

Le séminaire a compté sur le soutien financier d’EZA - Centre européen pour les affaires des travailleurs et de l’Union européenne.
Équipe exécutive nationale de LOC/MTC



 


MMTC : Message du 1er Mai 2015

 

20 mai 2015 2015 par Sandrine Souprayen

Un travail décent et juste pour tous, quels que soient la couleur de peau, le sexe, la religion ou le pays d’origine de la personne, c’est ce pourquoi se bat le Mouvement Mondial des Travailleurs Chrétiens (MMTC) avec l’ensemble de ses Mouvements

Bâtissons une société juste fraternelle et durable

Depuis l’année 1889 (instauration du jour de la fête du Travail le 1er mai), de nombreux travailleurs et travailleuses dans tous les coins du monde défilent dans les rues le 1er mai afin de commémorer l’affrontement grâce auquel les syndicalistes à Chicago ont réussi à obtenir des conditions de travail plus dignes et meilleures, et pendant lequel plusieurs manifestants ont été tués. Avec cet appel, le MMTC veut rappeler combien les choses ont peu changé dans certaines parties du monde depuis cette époque et combien il est nécessaire de continuer à s’engager activement pour améliorer la situation.

Malgré les nombreuses déclarations et revendications pour un travail digne, mentionnées par exemple dans les encycliques sociales des Papes, dans beaucoup de publications du BIT (OIT/ILO) et dans nombreux autres documents, l’exploitation et les conditions de travail semblables à l’esclavage sont encore courantes.

Dans les pays pauvres, la plupart des gens travaillent sans la moindre règlementation concernant la durée du travail, la sécurité au travail et la rémunération.

C’est le cas d’une femme de ménage au Mali, employée dans une famille aisée, à qui on avait promis de verser son salaire à la fin de l’année. Le moment venu, on lui a dit qu’elle avait cassé tellement d’objets (verres, vaisselle), qu’il ne restait plus d’argent de son salaire pour être rémunérée. Elle travaillait 7 jours par semaine et devait être disponible à tout moment. En fin de compte, elle avait travaillé toute une année pour rien. Cet exemple est représentatif de la situation de nombreuses personnes dans le monde entier. Les mouvements membres du MMTC rendent publiques ce genre de situations, les enregistrent dans les instituions de l’Etat (police) et encouragent les victimes à se mobiliser pour une amélioration de leur situation.

Message MMTC 1Mai 2015

Dans de nombreux pays, la règlementation a complètement disparu, les employés devenant alors travailleurs “indépendants”, tout aussi dépendants qu’avant, mais avec très peu de droits. C’est le cas, par exemple, des livreurs qui doivent acheter leur propre véhicule en assumant tous les risques. Ils conduisent souvent plus de 10 heures par jour et arrivent à nourrir leur famille avec difficulté. Quand la voiture tombe en panne, ils sont obligés de contracter un emprunt, ce qui les rend encore plus dépendants qu’avant.

Mais le plus grand scandale reste le fait que des millions de personnes se retrouvent exclues du marché du travail.

Malgré leurs efforts intenses, ces personnes n’arrivent pas à trouver un emploi. En Europe du sud, la moitié des jeunes est partiellement au chômage. Ceux qui veulent avoir un emploi doivent souvent subir des mauvaises conditions de travail ou partir habiter dans un autre pays.

On sait qu’en Asie, en plus des bas salaires, il y a des blessés graves en ce qui concerne la sécurité au travail. Dans nombreuses usines la protection incendie est inexistante et dans les teintureries, les employés travaillent souvent les jambes nues dans des liquides chimiques.

Au Pérou, des travailleurs essaient d’empêcher la création d’une mine qui risque de provoquer d’énormes dommages environnementaux et dont l’exploitation ne rapporterait que de bas salaires. L’entreprise américaine a donc engagé une procédure de justice contre l’Etat, car celui-ci avait signé un accord de protection des investissements et devra donc payer un dédommagement au Groupe. Au nom de cette compagnie, le gouvernement péruvien envoie actuellement la police contre les travailleurs, dont certains ont perdu la vie lors des manifestations. Est-ce cela la justice ?

Encore beaucoup d’autres exemples pourraient être cités ici.

Les profits et l’argent sont beaucoup plus importants que la nature et la dignité des gens.

Les multinationales n’éprouvent pas le moindre intérêt pour les hommes qu’ils voient uniquement, soit comme des producteurs (travailleurs), soit comme des consommateurs (qui achètent des biens). Ce que dit le Pape François sur cette économie :

“Tout comme le commandement « Tu ne tueras point » fixe une limite claire afin de préserver la valeur de la vie humaine, aujourd’hui, nous devons dire Non à une économie de l’exclusion et de l’inégalité de revenus. Une telle économie tue. C’est scandaleux qu’on ne parle pas de l’histoire d’un vieil homme qui est obligé de vivre dans la rue et qui meurt gelé, et qu’une chute (ou baisse des prix des actions) de 2 points dans le marché boursier fasse la une”. (Evangelii Gaudium Nr.53).

Laissons-nous inspirer par notre Pape. Les mouvements du MMTC se battent pour que toutes les personnes soient considérées, avec leur dignité et leur âme, comme des créatures de Dieu, et qu’elles ne soient pas seulement matière disponible pour les plus riches et puissants. Défendons des règles mondiales qui permettent une vie décente.

« Rassemblons-nous et luttons pour 
- Un salaire juste 
- Dignité, fraternité et solidarité
En bref : Bâtissons une société juste, fraternelle et durable. »

MOUVEMENT MONDIAL DES TRAVAILLEURS CHRÉTIENS - 2 Avril 2015



 


MTCE : lutte contre le chômage, libre-échange et migrations

 

8 avril 2015 2015 par Sandrine Souprayen

L’assemblée du Mouvement des Travailleurs Chrétiens d’Europe -MTCE- tenue à Lisbonne du 16 au 19 octobre 2014 s’est terminée par une déclaration finale sur deux problématiques aussi brûlantes que l’Accord commercial transatlantique entre les États-Unis et l’Union Européenne, ainsi que l’opération policière « Mos maiorum » contre les migrants.

Déclaration finale de l’Assemblée du Séminaire du Mouvement des Travailleurs Chrétiens d’Europe - Lisbonne octobre 2014

La Coordination européenne a par ailleurs réaffirmé ses engagements à lutter contre le chômage.

Lutter contre le chômage

Durant son séminaire annuel, le Mouvement des Travailleurs Chrétiens Européens a partagé la réalité actuelle du chômage dans plusieurs pays présents à Lisbonne. Cette réalité a montré combien est alarmante la situation pour les nombreux chômeurs ainsi que les petits signes d’espérance qui existent dans nos environnements. Malgré la crise actuelle de chômage à travers l’Europe, nous croyons qu’il y a du travail pour tous. Nous rappelons que la priorité du travail est au dessus du capital (Laborem Exercens). « L’argent doit être au service de l’homme et non l’inverse ».

En conséquence, il est nécessaire que les gens qui ont un emploi soient éveillés à ce que le travail est quelque chose de plus que l’emploi.

Cependant, les emplois créés doivent être décents ; en outre, tous ont droit à un revenu minimum garanti indépendamment s’ils ont un emploi ou non.

Pour renverser cette situation, nous proposons les actions suivantes :

- Un programme commun en Europe destiné à la création d’emplois. Un programme qui met fin aux mesures d’austérité favorisant les dépenses et les investissements publiques qui créeront des millions de nouveaux emplois et du travail décent pour tous. Cette création d’un travail décent contribuera à bâtir des vies dignes plutôt que précaires et encouragera les gens à contribuer pleinement à la société.

- Nous voulons aussi continuer à promouvoir la journée annuelle du travail décent, le 7 octobre. Le travail décent doit être central dans l’agenda politique de l’Union Européenne.

Non à une économie qui tue ! Non à la TTIP !

Pendant ce séminaire, notre coordination a approfondi son regard critique dans ses complaintes sur l’Accord Transatlantique de Commerce et d’investissement en partenariat entre les Etats Unis et l’Union Européenne (TTIP) en regard de la vie des travailleurs européens.

En conséquence, elle a exprimé un refus de cet accord ainsi qu’un appui à ECI « Stop TTIP », demandant la suspension des négociations entre les l’Union Européenne et les Etats-Unis.

Cet accord affectera sérieusement les droits sociaux en Europe, les normes sécuritaires pour les consommateurs et l’environnement sain. Bien plus, c’est faire la promotion accélérée de la privatisation de la santé et de l’éducation, services qui doivent rester publics. Nous craignons que les droits des travailleurs soient nivelés même davantage parce que les Etats-Unis, par exemple, n’ont ratifié que deux des huit règlements de base de l’OIT (Organisation Internationale du Travail). Le MTCE rejette la création d’arbitrage privé comme méthode de résolution des conflits puisque c’est contraire à la loi publique du commerce international. De plus le libre marché creuse la division sociale parce qu’il ne fixe pas des règlements pour la protection des plus pauvres, des exclus, accroissant ainsi les iniquités sur toute la planète. Nous disons "non" à une économie d’exclusion, à une économie qui tue.

Notre refus retentissant à l’opération policière : « Mos maiorum »

Le MTCE a suivi de près cette opération policière contre les migrants sans papier à travers l’Europe et nous affirmons notre forte désapprobation de telles mesures inhumaines qui écrasent la dignité des migrants et violent leurs droits humains les plus stricts.
Cette macro opération qui a commencé le 13 octobre et se déroulera jusqu’au 26, a pour but d’identifier ces migrants sur la base de leur profil racial, ce qui est totalement illégal et nous déshumanise.

Cette opération ne donne rien mais confirme que la politique de l’immigration de l’Union Européenne est insoutenable quand on sait que chaque année 20.000 migrants meurent.

Ce fait nous rejoint bien dans le cri de « honte » du pape François dans Lampusa Shame.

Dans ce contexte nous sommes alertés et inquiets des discours de partis de droite qui parlent ouvertement contre les migrants et publient des messages qui criminalisent « les autres parce qu’ils sont différents ». Certains sont déterminés à construire une « forteresse européenne » qui ne prendra pas en compte la réalité du reste de l’humanité. C’est le temps pour l’Europe de réaliser que cette politique de l’immigration est contraire aux droits humains qui devraient être le modèle universel.

Comme travailleurs chrétiens à la suite de Jésus-Christ, nous sommes appelés à défendre la dignité de toute personne, dans toute situation et à construire ainsi une société juste fraternelle et durable avec toute personne de bonne volonté.

Lisbonne octobre 2014



 


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