ACO France - Action catholique ouvrière
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Revue Témoignage



Construire la paix ici et là-bas

 

12 juillet 2023 2023 par Jean-François Courtille

Nous, membres de l’ACO, voulons être « co-créateurs d’un monde meilleur ». Cela passe par des actes de paix.

Nous, membres de l’ACO, voulons être « co-créateurs d’un monde meilleur ». Cela passe par des actes de paix. Le CCFD Terre solidaire a intitulé sa récente campagne de carême « Pour tous ceux qui rêvent de se nourrir en Paix ». Nous voulons suivre le Christ et nous soucier des plus vulnérables comme il l’a fait. C’est aussi ce que nous demande le Pape François. Notre Foi au Christ doit être notre moteur pour agir là où nous vivons aux côtés des personnes que nous rencontrons chaque jour. Avec les syndicats, les associations et notre partenaire du CCFD TS, travaillons pour construire une vraie solidarité entre les peuples ici et là-bas. Prenons le temps de chercher une vraie information. Ouvrons nos yeux. Ecoutons ceux qui souffrent et qui ont besoin de nous pour continuer à croire que la paix est possible malgré les conflits. Participons à des débats sur ce sujet. Et voyons comment, malgré le drame vécu, ces peuples, ces personnes résistent et gardent espoir en l’avenir. La faim, la dégradation des conditions de vie sont souvent les premiers effets d’une guerre. Et les plus pauvres sont les premières victimes. Chaque être humain doit se sentir frère ou sœur d’un autre humain afin de créer la paix et le « vivre ensemble » dans ce monde. Soyons créatifs et convaincants pour vivre un avenir de paix.

Nicolas Emmenecker, élu du Conseil national ACO, région Alsace

Construire la paix ici et là-bas


 


Présentation de Témoignage ACO

 

4 avril 2024

La revue Témoignage ACO, moyen d’information, rend compte bimestriellement de ce qui intéresse les lecteurs sur les questions que nous voulons porter, de ce qui ce vit dans le mouvement et de qui sont ses membres et responsables.

Revue généraliste de l’Action Catholique Ouvrière (ACO)

Revue bimestrielle de 32 pages avec des rubriques riches en informations, éléments de réflexion et images, qui s’adresse aux membres depuis 1950.

  • La page Opinion, billet d’humeur ou prise de position daté d’un des secrétaire nationaux. (Consultable en ligne)
  • Des sujets sur l’actualité traités dans un Dossier de société qui essaie/veut de donner une vue d’ensemble (au moins deux témoignages d’acteurs œuvrant dans le domaine concerné, un éclairage pour approfondir, un contexte ou un rappel historique, des repères pour aller plus loin). (Consultable en ligne)
  • Une page Bible, pour décortiquer, expliquer et imager sur plusieurs numéros un texte biblique. Ainsi qu’une Prière et un Poème (Consultable en ligne).
  • Des portraits, des témoignages, des idée culture, des visages d’Eglise, des expressions de foi, des informations sur la vie de l’ACO et ses initiatives en France ou ailleurs ou sur celle de mouvements partenaires ou proches.
  • Une page Monde pour la dimension internationale que l’ACO porte depuis son origine.
  • Sans oublier le Courrier des lecteurs pour qu’ils puissent s’exprimer, questionner et interpeller la rédaction ou les lecteurs.
Témoignage ACO peut aussi servir d’outil pour les révisions de vie, partages, rencontres élargies, célébrations, prières...


Témoignage ACO contribue grandement au financement de l’ACO.



 


Un Témoignage ACO 612 sur le thème du O de Ouvrier

 

5 janvier 2024 par Jean-François Courtille

« Le O de Ouvrier » : c’est le dossier du numéro 612 de Témoignage ACO, arrivé dans les boîtes aux lettres des abonnés entre Noël et le Nouvel An.

Les puissants qui nous gouvernent et parfois aussi les médias prétendent que le monde ouvrier a disparu. Or, il n’a sans doute jamais regroupé autant de personnes dans des métiers et des situations professionnelles très diverses. Ce dossier donne la parole à un certain nombre de ces « ouvriers » d’aujourd’hui, dont le rôle est si essentiel et le visage si souvent effacé.

Vous retrouverez ainsi le récit de la lutte des femmes agents d’entretien de la centrale de Civaux (86) ; les témoignages de Guy-Sylvain Dan, chaudronnier à Billère (64), et d’Antoine Brethomé, prêtre ouvrier, à propos de la ligne de production 4 à la papeterie de Condat (24) ; le récit des luttes menées, avec le soutien de tout un territoire, par les salariés de Vallourec à Tarbes et de Toupnot à Lourdes (65).

Vous pourrez aussi lire le point de vue de Daniel Bertho et de Pierre Flament sur l’enjeu de conserver le O dans Action catholique ouvrière. Enfin, vous lirez avec intérêt le regard historique sur le monde ouvrier porté par un professeur émérite d’histoire à Paris I, Michel Pigenet.

Vous découvrirez aussi dans les autres rubriques du journal l’interview du réalisateur Robert Guédiguian à propos de son film « Et la fête continue » ; l’initiative des membres du relais des engagés politiques de l’ACO Lille Métropole et le témoignage de Raymond et Manette. Comme à chaque numéro, nous vous partageons les échos de la vie ouvrière ou ecclésiale en France et dans le monde, les moments forts de la vie du mouvement, ainsi que des poèmes, prières ou portraits, un éclairage biblique et quelques propositions culturelles.

N’hésitez pas à faire connaître autour de vous ce numéro de Témoignage ACO.
Vous pouvez aussi commander des exemplaires du journal ou vous abonner en contactant le secrétariat de l’ACO aux coordonnées suivantes : 01 42 36 36 11 – courriel : secretariat chez acofrance.fr



 


Un Témoignage ACO sur le thème de la santé

 

22 novembre 2023 2023 par Jean-François Courtille

« Peiner au service de la santé » : c’est le dossier du numéro 611 de Témoignage ACO. Le journal est accompagné d’un Parlons-en sur le thème de l’engagement syndical.

La santé est l’une de nos préoccupations majeures. Mais que connaissons-nous du travail et de la vie des personnes qui s’engagent au service de notre santé ? Que percevons-nous de l’évolution du système de santé dans notre pays ? Témoignage ACO donne la parole à plusieurs personnes : Armelle, psychomotricienne ; Elie, Richard, Brieuc et Louis, étudiants en kinésithérapie ou en ostéopathie ; Chantal, médecin retraité d’un Centre de santé municipal ; Anne-Marie, Françoise, Véronique et Raphaël, une famille de soignants ; Sophie, infirmière à domicile ; et Bruno, retraité de la santé.

Vous découvrirez aussi dans les autres rubriques du journal l’interview de la sociologue Monique Pinçon-Charlot, l’initiative des habitants du quartier de Planoise à Besançon et l’expérience menée par une association au service de la scolarisation des enfants tsiganes. Sans oublier les échos de la vie ouvrière ou ecclésiale en France et dans le monde, les échos de la vie du mouvement, les poèmes, prières ou portraits, et quelques propositions culturelles.

Témoignage ACO 611 est accompagné d’un Parlons-en consacré à l’engagement syndical. Vous pourrez l’utiliser pour organiser des rencontres de réflexion sur ce thème qui rejoint l’actualité sociale chargée de cette année.



 


Quel avenir pour l’industrie automobile ?

 

27 octobre 2023 2023 par Lionel Lecerf

Un modèle est à inventer pour garantir les emplois dans le secteur automobile et préserver la planète.

En 1891, la Panhard & Levassor Type A fut la première voiture à moteur à essence produite en série. En 1914, l’industrie automobile enregistrait une progression de 3 600 % ! Aujourd’hui, ce secteur d’activité ne cesse de progresser et de performer.
Alors que 80 % des trajets s’effectuent en voiture ou en camion, doit-on continuer à produire plus selon le modèle en place ? Quels choix permettraient de préserver la planète déjà mise à mal par les errances des dernières décennies ?
L’amélioration des transports en commun avec la restauration du ferroviaire pour tous, personnes et marchandises, est l’un des leviers de cette réforme urgente.
Il faut aussi remodeler l’industrie automobile et accompagner les sous-traitants, notamment les PME, dont le métier est appelé à changer radicalement avec une formation permanente efficace. Faute de quoi nous assisterons à des faillites en séries. Et les licenciements engendrés toucheront d’abord les salariés les plus précaires. On estime que 100 000 emplois seraient concernés d’ici 2030.
A l’ACO, nous soutenons les travailleurs en lutte et affirmons que le travail est un droit : il doit permettre à chacun de vivre décemment aujourd’hui et dans les générations futures.
Lionel Lecerf



 


La paix pour le monde

 

20 juillet 2023 2023 par Jean-François Courtille

Nous, membres de l’ACO, voulons être « co-créateurs d’un monde meilleur ». Cela passe par des actes de paix. Chaque être humain doit se sentir frère ou sœur d’un autre humain afin de créer la paix et le « vivre ensemble » dans ce monde. Soyons créatifs et convaincants pour vivre un avenir de paix.

Construire la paix ici et là-bas

Nous, membres de l’ACO, voulons être « co-créateurs d’un monde meilleur ». Cela passe par des actes de paix. Le CCFD Terre solidaire a intitulé sa récente campagne de carême « Pour tous ceux qui rêvent de se nourrir en Paix ». Nous voulons suivre le Christ et nous soucier des plus vulnérables comme il l’a fait. C’est aussi ce que nous demande le Pape François. Notre Foi au Christ doit être notre moteur pour agir là où nous vivons aux côtés des personnes que nous rencontrons chaque jour.

Avec les syndicats, les associations et notre partenaire du CCFD TS, travaillons pour construire une vraie solidarité entre les peuples ici et là-bas. Prenons le temps de chercher une vraie information. Ouvrons nos yeux. Ecoutons ceux qui souffrent et qui ont besoin de nous pour continuer à croire que la paix est possible malgré les conflits. Participons à des débats sur ce sujet. Et voyons comment, malgré le drame vécu, ces peuples, ces personnes résistent et gardent espoir en l’avenir. La faim, la dégradation des conditions de vie sont souvent les premiers effets d’une guerre. Et les plus pauvres sont les premières victimes.

Chaque être humain doit se sentir frère ou sœur d’un autre humain afin de créer la paix et le « vivre ensemble » dans ce monde. Soyons créatifs et convaincants pour vivre un avenir de paix.

Nicolas Emmenecker, élu du Conseil national ACO, région Alsace



 


La jeunesse éclaire le monde

 

21 décembre 2022 2022 par Jean-François Courtille

L’espoir de l’avenir est incarné par les jeunes, partout dans le monde. Ce dossier leur est dédié.

Récemment, les jeunes ont été stigmatisés, notamment lors des confinements. Pouvoirs publics et médias pointaient leur supposée désinvolture. C’était oublier le calvaire enduré par de nombreux jeunes. D’abord, ceux qui suivaient des formations, privés de cours en présentiel et souvent isolés. Ensuite, beaucoup de jeunes actifs étaient parmi les « premiers de corvée » : livreurs, personnels de santé ou des sociétés de nettoyage, salariés du commerce, etc. De nombreux jeunes, en France et dans le monde, vivent les difficultés de formation, la précarité professionnelle, les problèmes pour se loger, s’alimenter, se soigner. Et pourtant, la jeunesse éclaire le monde. Le plus bel exemple récent nous est offert par les jeunes de l’Iran, qui osent affronter, avec une audace inouïe, l’un des régimes les plus féroces du monde. Les jeunes s’organisent à l’échelle internationale, comme le montre l’exemple de la CIJOC. Ils s’engagent dans des associations, parfois dans les syndicats ou les partis. Conscients de la fragilité de la planète, ils interpellent les adultes pour combattre le réchauffement climatique. Nous devons les aider à faire grandir l’espoir dont ils sont porteurs. Pour l’avenir de toute l’humanité.

Jean-François Courtille



 


Le service public en danger

 

31 août 2022 2022 par Jean-François Courtille

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de janvier-février 2022 au format PDF.

Janvier-février 2022

Sommaire

  • Acteurs :
    • La Poste, service public ?
    • "Etre utile à la collectivité"
  • Eclairage : Les services publics dans le collimateur des modernisations libérales
  • Position : Le numérique dans les services publics
  • Mémoire : Aux sources du statut général des fonctionnaires
  • Repères
Dossier : Le service public en danger

Le service public

La notion de service public est essentielle dans notre quotidien. Pouvoir déposer son enfant dans une crèche avant de partir travailler en toute tranquillité, bénéficier de soins dans un centre hospitalier, être assuré d’avoir son courrier dans les meilleurs délais, trouver les informations et les aides nécessaires dans sa mairie constituent une toute petite partie du large éventail des possibilités que le service public nous apporte.
Derrière toutes ces missions, ce sont des hommes et des femmes, portés par des valeurs de solidarité et d’intérêt général, qui œuvrent au quotidien pour être au service de chacun. Ils étaient présents pendant les périodes de confinement et de crise sanitaire. Face aux désorganisations, aux conditions incertaines, ils ont répondu par des mesures exceptionnelles pour assurer un semblant de vie normale. Mais qu’en est-il quand tout se dégrade ? quand les procédures, la rentabilité et les lois de la finance, voire le manque de moyens, de reconnaissance viennent entacher les missions ? Le service public perd ainsi tout son sens, il devient tableur Excel, mesures économiques, course contre le temps, découragement, frustrations, manque de moyens.
Le pape François affirme : « Se mettre au service des autres, voilà le vrai pouvoir ». Cette conviction ne devrait-elle pas être le vecteur du service public au service du bien commun ?
Sylvie Mérigard



 


Nous sommes tous migrants

 

17 mai 2022 2022

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de novembre - décembre 2021 au format PDF.

Novembre-décembre 2021

Sommaire

  • Acteurs :
    • « Il faut vivre les choses pour pouvoir en parler »
    • Bath demandeur d’asile
  • Eclairage : Promouvoir le développement intégral des migrants
  • Position : Au bout du crayon, une main qui signe !
  • Mémoire : Les catholiques espagnols en France au temps du régime franquiste
  • Repères
TACO 603_Dossier

Nous sommes tous migrants

Les images ont hanté nos esprits à l’aube de l’hiver : 27 migrants ont été engloutis par les eaux froides de la Manche, entre France et Angleterre. Ces personnes avaient quitté leurs pays pour chercher un avenir meilleur en terre britannique. Le visage de la jeune fiancée kurde qui ne rejoindra jamais son amoureux fait songer à celui d’une autre fiancée. Elle parcourait son pays il y a 2000 ans, dans des conditions précaires, avant de donner le jour à un enfant nommé Jésus. Ce dossier sur le thème des migrants prend une résonance très forte aujourd’hui. En Action catholique ouvrière, beaucoup d’entre nous ont des ancêtres venus de pays étrangers. Nous avons en mémoire les travailleurs italiens, polonais, espagnols, portugais, nord-africains, vietnamiens ou sahéliens qui ont contribué à la prospérité de la France au XXème siècle. Aujourd’hui, ceux qui viennent d’Orient, d’Europe de l’Est, d’Inde ou d’Afrique sub-saharienne apportent à leur tour leur force de travail dans les secteurs où la main d’œuvre est rare et souvent exploitée : bâtiment, restauration, nettoyage. Français ou étrangers, nous sommes tous des travailleurs, partageant la même dignité. Et nous sommes tous liés à cette humanité qui, de Néandertal à Sapiens, a grandi au fil des migrations.



 


Luttes sociales dans le monde

 

18 novembre 2021 2021

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de mai-juin 2021 au format PDF.

Mai-juin 2021

Sommaire

  • Acteurs :
    • Les luttes syndicales en Inde
    • Solidarité avec les travailleurs birmans
  • Eclairage : Défendre les droits des travailleurs, ici et là-bas
  • Position : Les travailleurs français solidaires
  • Mémoire : Quand les syndicalistes français soutenaient les mineurs britanniques
  • Repères
Dossier_601_Luttes sociales dans le monde

Luttes sociales dans le monde

Inde, 26 novembre 2020. 10 syndicats appellent à une grève générale. Objectif : s’opposer à des mesures antisociales prises par le pouvoir très autoritaire du président Modi (facilitation des licenciements, atteintes aux droits syndicaux…). 250 millions de personnes manifestent ce jour-là. Énorme, mais finalement peu médiatisé en France. C’est l’occasion de nous rappeler que plusieurs endroits de la planète sont régulièrement concernés par des luttes, des grèves, des manifestations… Au cœur de ces actions, des revendications sociales, le refus des mesures de libéralisation de l’économie, la défense des services publics…
La crise sanitaire est intervenue dans un contexte de montée des colères sociales qui s’est accélérée au lendemain de la crise financière des subprimes en 2008. En 10 ans, le nombre de mouvements sociaux a ainsi doublé dans le monde. Algérie, Iran, Chili, États-Unis, Hong-Kong, sans oublier les Gilets jaunes chez nous… Et récemment, la Colombie, l’Inde donc, mais aussi le Mali, Cuba… Des mobilisations aux formes et contenus nouveaux associant revendications sociales et exigences démocratiques, de défense des droits humains etc. Et si l’enjeu du mouvement ouvrier d’aujourd’hui était de favoriser l’émergence d’un nouvel internationalisme ? Les crises (sociales, sanitaire, environnementale…) sont mondiales. Pourquoi pas les luttes ?



 


Parlons chômage !

 

28 juillet 2021 2021 par Rédaction ACO

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de mars-avril 2021 au format PDF.

Mars-avril 2021

Sommaire

  • Acteurs :
    • Chômage… comment tenir debout
    • Accompagner les demandeurs d’emplois
  • Éclairage : La place des chômeurs dans notre société aujourd’hui
  • Position : Accompagner en Seine et Marne
  • Mémoire : La JOC et les comités de chômeurs
  • Repères
Parlons chômage ! Dossier 600

Parlons chômage

La pandémie liée à la Covid apporte son lot de conséquences y compris pour les personnes privées d’emploi. Les licenciements, la fin des petits boulots pour certains, l’absence de contrats intérimaires, la difficulté de retrouver un travail dans cette période incertaine… nombre de personnes ont vu leur vie bousculée, heurtée par la perte d’un revenu et un avenir incertain.
La promesse d’une réforme de l’assurance chômage plus juste imaginée par le gouvernement actuel n’est pas tenue. À partir du premier juillet, les allocations chômage devaient baisser de façon très importante et les modes de calcul revus à la baisse. Mais l’action des syndicats a donné un répit de quelques mois. Les travailleurs en situation de précarité et les personnes déjà affaiblies dans leur parcours de vie seront fragilisées. C’est injuste et violent pour celles et ceux qui vivent cette situation. Comment alors dans ces conditions retrouver une certaine dignité, une confiance en soi et ne pas s’enfermer dans un isolement ?
L’écoute, le vivre ensemble et le partage sont des dons essentiels pour redonner une estime de soi aux personnes privées d’emploi. Soutenir, accompagner, être présent, nous avons en ACO ces savoirs faire, ces savoirs être pour aider ces copains à imaginer une sortie et à se tenir debout pour avancer dignement.



 


Climat, environnement - combats d’aujourd’hui

 

28 juillet 2021 2021

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de mai-juin 2020 au format PDF.

Mai-juin 2020

Sommaire

  • Acteurs :
    • Le rural, la planète… Des défis énormes
    • Repenser notre modèle métropolitain
  • Eclairage : La clameur de la terre et la clameur des pauvres
  • Position : Urgence sociale et climatique, même combat !
  • Mémoire : Quand les appels écologiques nous invitent à dégager nos sources
  • Repères
596_Dossier

Edito

Depuis une trentaine d’années, les français perçoivent directement les conséquences de l’action de l’homme sur l’environnement notamment avec les effets du changement climatique (canicules, tempêtes, inondations, pollution, biodiversité touchée…). D’ailleurs, divers sondages montrent que l’écologie est une de leurs préoccupations majeures.

De nombreux collectifs se mobilisent au niveau politique, syndical, sociétal… tant à l’échelon local qu’international, pour mettre en place une économie respectueuse de l’humanité et de l’environnement, pour aujourd’hui et les générations futures.

Dernièrement, la convention citoyenne pour le climat a fait des propositions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 dans « un esprit de justice sociale ». Certaines de ces propositions seront soumises à référendum, d’autres feront l’objet de projets de loi spécifiques.

Dans une autre mesure, les enfants de l’ACE, avec leur résolution « Meilleur qu’hier », interpellent sur l’alliance entre écologie et justice sociale, sur la relation entre le bien-vivre des habitants du monde et le bien-être de leur planète.

Pendant le confinement, nous avons redécouvert le silence, la faune et la flore reprenant ses droits, une moindre pollution, une consommation plus locale…
Aujourd’hui, où en sommes-nous ?

Dossier coordonné par Murielle Bécel



 


ENGAGES POUR UN MONDE SOLIDAIRE

 

23 juillet 2020 2020

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de mars-avril 2020 au format PDF.

Mars-avril 2020

Sommaire

  • Acteurs :
    • Avoir une vie digne
    • Pour une émancipation humaine et sociale
  • Éclairage : Les révoltes de la dignité
  • Position : Cultiver la paix du quartier à la planète
  • Mémoire : Petite histoire de frontières
  • Repères
595_Dossier_Engagés pour un monde solidaire

Edito

ENGAGES POUR UN MONDE SOLIDAIRE
Depuis plusieurs mois, un évènement nous fait prendre conscience que notre monde doit faire face, de manière collective et solidaire, à des défis de grande ampleur. Cette crise sanitaire et sociale est lourde d’enseignement. Elle nous révèle que nulle frontière ne protège des plus grands dangers mais aussi que notre monde est encore en proie aux égoïsmes nationaux. L’autre enseignement de cet évènement c’est que la destruction de notre environnement, le saccage des écosystèmes à des fins économiques et mercantiles ne font que multiplier les risques de telles épidémies.
Tout ceci rejoint cette autre réalité, celle d’un système économique qui à travers le monde produit les mêmes ravages sur l’emploi, la santé des travailleurs, les conditions de vie. Ces derniers mois encore, des femmes et des hommes se sont mobilisés dans de nombreux pays. Entre un libéralisme qui broie l’homme et des systèmes politiques qui continuent à mettre beaucoup de personnes sur le côté, une révolte de la dignité s’exprime.
En 1864, des ouvriers de toute l’Europe se retrouvèrent pour fonder l’Association internationale des travailleurs. Ils avaient conscience de participer à une lutte commune. Serons-nous encore capables, de nous engager à leur suite, de nous inscrire dans une même lutte par-delà les frontières… ? nos rêves sont-ils encore à l’échelle du monde ?
Dossier coordonné par Sylvain Knittel



 


Méditer, prier : rester humains

 

23 juillet 2020 2020

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de janvier-février 2020 au format PDF.

janvier-février 2020

Sommaire

  • Acteurs :
    • Prière et méditation, une double articulation
    • Aux Grands voisins, la prière se fait rencontre
  • Eclairage : Prier en milieu populaire
  • Position : l’ACAT : un combat soutenu par la prière
  • Mémoire : Madeleine Delbrêl : devenir un Évangile vivant
  • Repères

Edito

Et si vous méditiez ? Et si vous vous posiez ? L’espace public fait, depuis quelques années, l’objet d’invitations à méditer, à prendre le temps de se reconnecter à « soi », à ses « valeurs », à « faire le vide » ... Dans un monde saturé de bruits et stress en tout genre, c’est comme si l’apaisement et le silence étaient à reconquérir.
L’univers chrétien n’échappe pas, lui aussi, à ces attentes et ces recherches marquées par l’intériorité et l’importance du corps. Certains redécouvrent des traditions plus anciennes. D’autres associent et enrichissent leur prière traditionnelle de pratiques venues d’Orient. Des cultures et des pratiques se croisent, se métissent… Signe des temps ? Marqué par l’accélération, la course effrénée aux profits et à la rentabilité, le système social a tendance à déconnecter l’humain de ce qu’il est en profondeur. En réaction, la méditation et la prière ne redeviennent-elles pas des havres nécessaires ? A condition qu’elles ne servent pas à « adapter » les souffrants de notre société aux logiques du capital (la méditation fait ainsi son entrée dans les entreprises pour prévenir le burn-out…) ou en faire un « placebo ».
Et si, finalement, revenir au sens profond de ces pratiques spirituelles était aussi une manière de voir dans la méditation et la prière, non seulement un havre mais surtout la recherche d’une autre manière d’être au monde, tout autant apaisée que vivifiante ?



 


Municipales : prendre sa place !

 

14 avril 2020 2020

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de novembre-décembre 2019 au format PDF.

novembre-décembre 2019

Sommaire

  • Acteurs :
    • S’investir pour les autres : un acte normal
    • Employés communaux : action !
  • Éclairage : Municipales : tout faire pour éviter la crise des vocations
  • Position : Des convictions qui engagent
  • Mémoire : La commune, lieu d’engagement et de mixité sociale
  • Repères

Edito

Les élections des conseillers municipaux et communautaires vont se dérouler au mois de mars 2020 dans un contexte fragilisé. L’augmentation des inégalités, les tensions sociales, les réformes qui affaiblissent les plus précaires augmentent d’autant plus la méfiance des citoyens vis-à-vis de nos politiques. Ces élections ont pourtant un impact sur notre vie quotidienne et à tous les moments de notre vie. La commune est le lieu de concentration de tout ce qui nous préoccupe et fait notre vie : la garde des enfants, les loisirs et le bien-être, la possibilité d’avoir un logement digne, la préservation de l’environnement, la santé ou l’accès aux différents services publics.
Construire et s’inscrire dans un projet au service de l’intérêt collectif et d’un bien vivre ensemble est bien de notre responsabilité. Que cela passe par le vote, le soutien ou l’implication, nous ne pouvons pas être simplement spectateurs de la construction de notre avenir mais devons être acteurs des décisions qui nous concernent.
"Ne pensons pas que la politique soit réservée aux seuls gouvernants", a déclaré le pape lors de la 52e Journée mondiale de la paix. "Nous sommes tous responsables de la vie de la cité, du bien commun et la politique est aussi bonne dans la mesure où chacun fait sa part au service de la paix".



 


Paix et justice sociale - Les 100 ans de l’OIT

 

10 avril 2020 2020

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de septembre-octobre 2019 au format PDF.

Septembre-octobre 2019

SOMMAIRE

  • Acteurs :
    • 100 ans de lutte pour un monde plus juste et plus égalitaire
    • Place des organisations syndicales à l’OIT
  • Eclairage : Assurer la dignité du travail
  • Position : Un mouvement de travailleurs chrétiens à l’OIT
  • Mémoire : Bâtir la paix
  • Repères

EDITO

Cette année 2019 marque les 100 ans de l’Organisation internationale du travail (OIT). Née au lendemain d’un conflit majeur l’OIT a voulu répondre au défi de la paix par la recherche de la justice sociale.

Aujourd’hui de nouveaux acteurs économiques ont pris une place majeure. Ces multinationales qui s’affranchissent grandement des lois et ont le loisir de choisir les régimes fiscaux les plus avantageux marquent aussi la question du travail par l’exploitation des ressources et des personnes.

A côté de cela, dans un monde où l’économie mondialisée est de plus en plus basée sur la concurrence entre les travailleurs et les états on assiste à un retour inquiétant du nationalisme qui, comme à chaque fois, se nourrit de la misère et de la précarité.

Cent ans après, la mission de l’OIT reste d’une étonnante actualité. Mais dans ce cadre, quelle parole pour les organisations syndicales ? quelle place également pour l’Église ?

Avec ce dossier nous espérons que vous découvrirez une organisation centrale dans la lutte pour la dignité du travail, la justice sociale et la paix universelle.



 


Accompagner les étapes de la vie, en Église

 

9 avril 2020 2020

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de Juillet-août 2019 au format PDF.

Juillet-août 2019

Sommaire

  • Acteurs :
    • Chemin de vie, chemin de chercheuse
    • Dans l’espérance
  • Eclairage : Des rites pour assumer les passages de la vie
  • Position : Des petits déjeuners de la foi savoureux
  • Mémoire : De l’héritage à la proposition
  • Repères

Edito

De tout temps, les sociétés humaines ont proposé des rites initiatiques ou rituels de passage liés aux étapes de la vie de l’individu : puberté, mariage…
De même, les étapes de la vie chrétienne sont liées à l’évolution de notre vie humaine.
« Comme être social, l´homme a besoin de signes et de symboles pour communiquer avec autrui, par le langage, par des gestes, par des actions. Il en est de même pour sa relation à Dieu. » (Catéchisme de l´Eglise catholique, n° 1146).
De la naissance à la mort, l’Église est présente. Elle accueille les joies et accompagne les souffrances. Elle aide à cheminer, chacun à son rythme, dans la découverte de Dieu.
« On ne naît pas chrétien, on le devient », disait Tertullien, premier Père de l’Eglise d’Occident.
Pour marquer plus particulièrement certaines étapes de la vie humaine, la vie chrétienne est jalonnée par les sacrements : le baptême, la confirmation, l’eucharistie, le mariage, l’ordre, la réconciliation, le sacrement des malades…
Chaque sacrement comporte trois dimensions : un signe que l’on voit ; une parole que l’on entend et un symbole que le signe et la parole expriment. Ils sont « signe visible d’une réalité invisible ». A travers eux, c’est le Christ lui-même qui agit et nous rejoint dans tous les moments de notre vie.

Les pages de ce dossier vous invitent à découvrir des expériences d’accompagnement dans des moments forts de la vie.



 


Un travail décent pour tous

 

10 juillet 2019 2019

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de mai-juin 2019 au format PDF.

Mai-juin 2019

Sommaire

  • Acteurs :
    • Heureuse salariée du commerce
    • Plateformes numériques - nouvelles servitudes
  • Éclairage : Le travail pour l’Église
  • Position : Éthique sur l’étiquette_faire pression sur les multinationales
  • Mémoire : Le 7 octobre pour la KAB
  • Repères
Dossier : Un travail décent pour tous

Edito

Le travail décent
A l’occasion du 7 octobre 2018, avec les membres du Secrétariat nous sommes allés à la rencontre de passants, près du centre commercial parisien Les Halles, pour sensibiliser à la journée mondiale pour le travail décent. J’ai été marquée par le nombre de personnes incapables de définir : décent ou digne…
Un travail est décent lorsqu’il permet à la personne qui l’effectue de mener une vie digne, soit de répondre à ses besoins essentiels et à ceux de sa famille. Si l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a introduit son concept en 1999 et le promeut depuis comme un programme, l’Église catholique a œuvré la première dans cette direction dès le début du 20è siècle, comme vous le verrez dans les pages Éclairage.
L’OIT dispose ainsi que le travail décent se compose de 4 éléments : l’emploi (revenu équitable, bonnes conditions de travail, égalité de traitement et de chance entre tous, perspectives de développement personnel...) les droits (libertés syndicale, d’expression, lois du travail existantes et respectées, pas de travail forcé, de discrimination, de travail des enfants...), la protection (sociale, protection contre le chômage...) et le dialogue (social entre gouvernement, employeurs et salariés).
Éléments indispensables à la création des meilleures perspectives de progrès social et de développement.
Dossier coordonné par Elisabeth Peralta



 


Quelle Europe pour demain ?

 

4 avril 2019 2019

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de Janvier-février 2019 au format PDF.

Janvier-février 2019

Sommaire

  • Acteurs :
    • Renouvellement du parlement européen : et l’Europe sociale ? Jean-Pierre Bobichon
    • Ryanair : mobilisation européenne
  • Eclairage : Les élections européennes
  • Position : L’Europe que nous voulons
  • Mémoire : Organisation des travailleurs en Europe
  • Repères
DOSSIER 588 Quelle Europe pour demain ?

Edito

Une Europe à construire
La construction de l’Europe est née par la volonté de créer un espace de paix et de stabilité. Aujourd’hui, parler d’Europe, c’est essayer de comprendre ce système complexe où la technocratie l’emporte sur les objectifs initiaux. Tout n’est que question d’intérêts économiques, de budgets à respecter, de normes rigoureuses qui nous enferment dans des règles établies sous peine de tomber sous le coup d’une sanction. Dans son contexte mondial, l’Europe veut augmenter sa croissance, produire plus et gagner plus, mais à quel prix ?
Ne peut-on pas rêver d’une Europe pacifique avec ce mélange des savoirs et des cultures ? Une Europe qui serait soucieuse de la dignité des personnes en faisant respecter les droits fondamentaux. Une Europe qui placerait comme prioritaire la solidarité et la lutte contre la pauvreté, qui apporterait une réponse globale et commune pour la transition écologique et sociale. Une Europe accueillante qui ne se servirait pas de la Méditerranée comme un cimetière à ciel ouvert ou qui ne condamnerait pas les hommes qui tendent la main aux migrants. Une Europe qui donne espoir aux jeunes afin qu’ils puissent profiter des programmes Erasmus, des voyages et des rencontres.
Cette Europe c’est à nous de la construire, dialoguons et votons. Ce dossier nous y aidera.
Sylvie Mérigard



 


Les enjeux de la bioéthique

 

4 janvier 2019 2019

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de novembre-décembre 2018 au format PDF.

Novembre-décembre 2018

Sommaire

  • Acteurs :
    • Don d’organes : dire notre espérance au cœur des débats
    • Vivre la vie jusqu’au bout... (Jalmalv)
  • Eclairage : La bioéthique : quels enjeux ? Roger Gil
  • Position : La gauche face aux enjeux bioéthiques
  • Repères
Les enjeux de la bioéthique

Edito

Les enjeux de la bioéthique
« La fin de vie de maman a été douloureuse et je me suis posé beaucoup de questions » dit Fabienne. Confrontée comme elle dit « à la souffrance des hommes et des femmes », une infirmière exprime quant à elle, sa conviction que « chaque personne a le droit de vivre et de mourir dans la dignité ». Des mots, des paroles qui rappellent que la bioéthique, avant d’être un enjeu moral ou philosophique est d’abord une réalité sociale, exprimée et située depuis la vie concrète. C’est justement pour cette raison que nous pensons essentiel que chacune et chacun d’entre nous puisse témoigner et donner son avis, en particulier dans le monde ouvrier. Comme le soulignait le théologien Xavier Thévenot, ces questions ne se limitent pas aux compétences des biologistes et autres scientifiques, mais « ont aussi des dimensions culturelles, politiques, économiques, juridiques, religieuses… qui légitiment tout à fait le regard de l’anthropologue, du philosophe, de l’économiste, de l’homme politique, du juriste, du théologien… et surtout de celui qu’on appelle de façon dédaigneuse “ l’homme de la rue“ » (1). Dans un contexte social où nombre d’activités voient le critère humain s’effacer derrière ceux de l’impératif technique et du profit financier, inviter à agir en pleine conscience sur des enjeux touchant au vivant est certainement la réponse la plus appropriée. C’est l’objet de ce dossier.

(1) « La bioéthique » Editions Le Centurion

Bruno Cadez



 


L’engagement à l’école

 

7 novembre 2018 2018

Consultez ou téléchargez le dossier de Témoignage ACO de Septembre-octobre 2018 au format PDF.

Septembre-octobre 2018

Sommaire

  • Acteurs :
    • Un métier d’engagements
    • Des ponts entre élèves et professionnels
  • Éclairage : Une politique éducative afirmée
  • Position : Pour une réelle mixité scolaire
  • Mémoire : Les parents dans l’école
  • Repères
Dossier : L’engagement à l’école

Edito

L’engagement à l’école

L’engagement devrait être privilégié et encouragé dans la vie scolaire de chaque élève par les établissements scolaires, les professeurs, les personnels éducatifs, les pouvoirs publics, les mairies mais aussi par les parents. Il est nécessaire de favoriser cet engagement en incitant les jeunes à s’impliquer dans des responsabilités pour les Conseils de classe ou de la vie lycéenne, les tutorats mis en place dans certains établissements, les associations ou les initiatives qui favorisent et développent le bien-vivre dans les établissements.
Nous devons nous-mêmes les considérer comme des citoyens, entendre leurs préoccupations et leurs besoins. Nos enfants et nos petits-enfants ne sont pas des “clients” que l’on doit considérer à grand coups de réformes et de statistiques pour satisfaire une économie qui doit s’inscrire dans un budget bien défini. Non, au contraire, nous avons tout à gagner en donnant aux enfants toutes les chances et les moyens de devenir des acteurs et des citoyens épanouis, engagés. Ils seront ensuite en capacité d’initier les réflexions et les débats pour susciter le désir d’agir ensemble, de lutter contre les inégalités sociales et de construire une société bienveillante. Prenons notre part de responsabilité, aidons-les à grandir en nous engageant à notre tour à leurs côtés !

Dossier coordonné par Sylvie Mérigard



 


Rencontre nationale 2018

 

23 août 2018 2018

Tous les textes de la Rencontre nationale sont dans l’onglet "Rencontre nationale".
Vous trouverez donc uniquement l’édito dans cet article.

Juillet-août 2018

EDITO

Face à la réalité sociale actuelle,
l’ACO a fait le choix de poursuivre
sa Priorité votée à Angers en
2014, mettant Les personnes, les
travailleurs en situations de fragilité et
de précarité au coeur de son projet missionnaire.
Le travail vécu en forums a
voulu donner le souffle de la continuité,
en particulier avec les travailleurs
en situation de handicap, les employés
et les privés d’emploi, les migrants et
les retraités, mais aussi en appelant à
être acteur dans les enjeux de santé et
de vie en quartiers populaires. De nouvelles
invitations pour le mouvement
et ses membres sont regroupées dans
le texte Nos différences valent plus que
tout l’or du monde ; avec tous les oubliés
tissons nos solidarités !
Si la Priorité est une attention particulière,
nous avons aussi voulu proposer
une résolution qui est à la fois
un appel et un envoi. La résolution
Avance au large et jetez vos filets est
une invitation faite à tous les membres
de l’ACO à rejoindre les réalités de la
classe ouvrière, des milieux populaires
d’aujourd’hui, et à faire de notre mouvement
un espace de libération. En
région, les délégués ont travaillé les
premières pistes d’actions ; à chaque
équipe, secteur, diocèse de continuer
à s’avancer au large.
Quatre motions d’actualité proposées
par les CD ont été votées. Elles
portent sur la marche des migrants, la
Palestine, la loi ELAN et les services
publics. À ces textes se joint la nouvelle
composition du Conseil national,
élu à Saint-Étienne.
Enfin, le texte Responsabilité, accompagnement
et ministères au service de
l’ACO, est un document de référence,
travaillé pour tenter d’éclairer les réflexions
et besoins
présents à l’ACO,
autour de ces questions.

Sylvain Knittel

Edito dossier 585

Secrétaire général



 


Un couple engagé : Raymond et Manette

 

5 janvier 2024 par Jean-François Courtille

« Entre, tu es ici chez toi ! »… C’est ainsi que Raymond et Manette accueillent, rayonnants et les bras ouverts, celui ou celle qui frappe à leur porte. Arrivés de Moselle dans le Perche en 2018 pour se rapprocher de leurs enfants, ils ont très vite tissé des liens avec leur voisinage et rejoint l’équipe d’Action catholique ouvrière locale.

Né au Luxembourg en 1938, Raymond arrive en France dès l’âge de deux ans. Fils d’ouvrier – son père travaillait dans les mines de fer de l’ARBED* - il y entre à son tour à 14 ans comme apprenti. Devenu ajusteur-mécanicien, il y restera jusqu’à sa retraite. Seule consigne paternelle dès le départ : « Tu prends ta carte au syndicat (la C.G.T.) et quand les copains votent la grève, tu suis le mouvement ! ». Cette consigne fut bien respectée.

Une histoire d’amour qui naît au sein de la JOC

Benjamin d’une famille de huit enfants, Raymond grandit dans la tradition religieuse de l’époque. Au retour de 28 mois d’armée - il a 22 ans - un prêtre, Henry Cossart, le prend en stop et lui propose de rejoindre le foyer local des Jeunes où se réunit la Jeunesse ouvrière chrétienne. Il se rend alors à une première réunion publique organisée par ce mouvement. Le thème : « Comment organiser nos loisirs et partir en vacances ? »
Nés en 1942 en Meurthe-et-Moselle, Manette et son frère jumeau viennent doubler la fratrie. Manette n’a que trois ans lorsque son papa, mineur lui aussi, décède. Son certificat d’étude en poche, elle deviendra employée de maison. A 18 ans, Manette adhère, elle aussi, à la JOC. C’est là qu’elle entrevoit la possibilité de devenir éducatrice. Elle le sera… jusqu’à son mariage.
En 1964 la JOC organise à Strasbourg le Rallye européen où sera proclamé le Statut du « jeune travailleur » en Europe. Parmi les 30 000 jeunes rassemblés au stade de la Meinau : Raymond et Manette. L’événement fera naître dans le cœur de nos deux tourtereaux des idées de « programme commun ». Ils se marient en 1968 et auront deux enfants. Ils rejoignent l’ACO de Villerupt.

Un goût commun pour la solidarité

Tous deux partagent le goût de la solidarité, d’avancer ensemble, tous ensemble ! D’où leur engagement au CCFD-Terre solidaire, dans la vie associative et celle de la cité – Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV), Amnesty international et parents d’élèves pour Manette, conseil municipal (six mandats sur trois communes), pour Raymond.
En 2022, le CCFD du Perche accueille Toavina, un partenaire CCFD-Terre solidaire de Madagascar. Nos deux amis se portent aussitôt volontaires pour l’héberger durant cinq jours… Qu’importe la fatigue ! On verra également Raymond, alerte, aux manifestations percheronnes contre la réforme des retraites.
La désespérance que provoque le chômage, les fins de mois difficiles qui poussent une certaine jeunesse à détruire ce qui lui est essentiel, les inquiètent. « Une seule réponse : continuer à s’engager dans les syndicats et en ACO ! », disent-ils.

L’Action catholique ouvrière du Perche se nourrit de l’éternelle jeunesse du cœur dont ils témoignent. Merci, Raymond et Manette, pour la sagesse, la paix et l’humour qui vous habitent et que vous partagez si bien.

Thierry Dubois

* Aciéries Réunies de Burbach-Eich-Dudelange.



 


« Le regard humain de l’ACO nous a fait du bien »

 

27 octobre 2023 2023 par Jean-François Courtille

Patrick Brun, avec Vincent Labrousse, Yann Augras et d’autres, fut l’un des leaders syndicaux de l’entreprise GM&S de la Souterraine dans la Creuse(23)* qui a conduit avec les salariés.es une lutte homérique face aux pouvoirs publics, à Renault et Peugeot, pour maintenir et développer leur entreprise. Une lutte, pour partie victorieuse, qui se poursuit aujourd’hui à travers les décisions de justice. Il relit pour nous le soutien que lui ont apporté les militants.es ACO du diocèse de Limoges.

« La première fois que nous avons vu venir les militants chrétiens de la Mission Ouvrière, via l’ACO, pour nous soutenir, nous avons été surpris. Agréablement surpris. Puis, chaque visite, chaque partage nous faisait non seulement plaisir, mais nous réconfortait malgré notre humanité blessée par cette volonté de casse industrielle ». Ainsi s’exprime sans détour et posément Patrick Brun, ancien GM&S, président du Comité Social et Economique de l’équipementier automobile LSI, le repreneur du site de La Souterraine, et délégué syndical CGT.

La lutte a révélé des personnalités

Le militant se veut aussi un homme de foi adepte, entre autres, du pèlerinage de Magnac Laval pour la Pentecôte. « Vous savez, poursuit-il, nombre d’entre nous priait. J’ai vu des personnes, auxquelles je ne pensais pas, se mettre debout. Nous avons été surpris de découvrir des intelligences cachées émerger et se mettre au service du collectif, des plus fragilisés. Malgré la dureté de la lutte des personnalités se sont révélées ».

Un témoignage chrétien émancipateur

Quant aux visites et aux partages avec les militants.es ACO « leur présence humble, leurs échanges, nous ont aidés à réfléchir sur notre lutte. Leurs expériences spirituelles et leurs regards humains nous ont accompagnés et fait du bien ». La visite de Mgr Bozo sur le site industriel fut aussi une belle surprise pour un bon nombre d’entre eux. « Son écoute bienveillante des témoignages de vies, des réalités complexes de l’entreprise et les échanges qui s’ensuivirent en ont étonné positivement plus d’un » témoigne-t-il. Il faut dire que la présence, durant des années, de prêtres ouvriers a marqué les esprits, y compris parmi les non croyants, d’un témoignage chrétien émancipateur au plus près de la vie de ces salariés.

Pour ceux qui s’interrogent sur la dimension supposée contradictoire d’être chrétien et engagé syndical, Patrick Brun témoigne : « Jésus Christ a sa place dans mon cœur et dans mes prières. Lutter pour le respect de la dignité humaine fait partie de la vie et de ma foi ».

Jean Philippe TIZON
Diacre permanent
Animateur du comité diocésain de l’ACO

* « Témoignage ACO » a relaté à maintes reprises dans ses colonnes la lutte et les partages de ces salariés.es.
* Article paru pour partie dans l’édition diocésaine « Le Sillon »

Illustration : Patrick Brun



 


Enseignant et citoyen du monde

 

30 août 2023 2023 par Jean-François Courtille

Guillaume Hoibian, 56 ans, est professeur d’histoire et géographie dans un lycée de Seine-Saint-Denis. Responsable du SNES dans son lycée, il milite au Réseau Education Sans Frontières et participe au Collectif Pour une histoire de l’UNEF !

« Je n’imagine pas une vie sans engagement au service des autres ». De l’UNEF* et la FRUF** au SNES*** et au Réseau Education Sans Frontières, en passant par le Parti communiste et l’UEC****, Guillaume a un riche parcours militant. Installé avec son épouse à Fontenay-sous-Bois (94), père de 2 enfants, il enseigne l’histoire et la géographie au lycée Flora Tristan de Noisy-le-Grand (93). « Un établissement passionnant avec une population mixte au plan social ». Guillaume Hoibian est responsable du SNES dans son lycée. Il a fait grève et manifesté contre la réforme des retraites. Il s’investit avec ses collègues dans le Réseau Education Sans Frontières. « Nous aidons les élèves sans papiers qui le souhaitent : aller avec eux à la sous-préfecture, rédiger des courriers… Un engagement concret qui produit souvent de bons résultats ». Mais Guillaume scrute avec inquiétude la future Loi Asile et Immigration.

Une histoire familiale militante

Guillaume Hoibian est le fils d’un pasteur ouvrier de l’Eglise réformée de France, devenue l’Église protestante unie de France, aumônier de prison, co-fondateur de l’ARAPEJ***** et de la FARAPEJ. Sa mère, cadre infirmière, a été directrice de maison de retraite dans la Drôme. Elle a milité un temps au Parti socialiste. Sa sœur militait au sein de la Jeunesse communiste. « Ce contexte familial a été stimulant. J’ai adhéré au Parti communiste en 1986 après avoir passé mon Bac. Je ne suis pas croyant mais je m’intéresse à la religion ». Guillaume s’inscrit en droit à l’université de Nanterre. Il est logé à la cité universitaire du campus. Il rejoint aussi l’UNEF, la FRUF puis l’UEC et participe au mouvement de décembre 1986 contre le projet Devaquet. « Une expérience militante extraordinaire, formatrice ». En 1988, il devient responsable national de la FRUF et entre au bureau national de l’UNEF. Il s’installe dans la résidence universitaire d’Antony. « Nous avons organisé une grève des loyers et gagné la rénovation d’une partie de la Cité U de Nanterre ». En 1990 il part au service militaire. A son retour Guillaume reprend des études d’histoire à Paris I. Il décroche sa maîtrise puis réussit le CAPES. Il quitte le PC en 1994 mais garde une sensibilité de gauche.

Passionné par son métier

Il enseigne 1 an dans un collège puis est affecté dans un lycée de Noisiel. « J’ai ensuite passé 16 ans au lycée Van Dongen à Lagny-sur-Marne. C’est là que j’ai adhéré au SNES ». Enfin, il postule pour le lycée Flora Tristan où il travaille aujourd’hui. « Je suis passionné par mon métier d’enseignant ». En 2021, il est recontacté par des anciens de l’UNEF ex-Renouveau à l’occasion des 40 ans de la fondation du syndicat. Il participe depuis au Collectif Pour l’Histoire de l’UNEF !, préparant un livre avec Frédérick Genevée aux éditions Arcane 17. « Le Collectif recueille les archives du syndicat, dispersées après la fusion des 2 UNEF. J’ai ainsi revu ou découvert des anciens et anciennes et surtout refait de l’histoire en explorant les archives ». Guillaume Hoibian se définit comme un humaniste engagé : « j’essaie de réfléchir aux défis qui se posent à nous aujourd’hui ».

Jean-François Courtille

*Union Nationale des Etudiants de France
**Fédération des Résidences Universitaires de France
***Syndicat National des Enseignants de Second degré
****Union des Etudiants Communistes
*****Association Réflexion Action Prison et Justice. La FARAPEJ est la fédération nationale des ARAPEJ



 


Guillaume Warmuz du stade de foot à l’aumônerie de l’hôpital

 

12 juillet 2023 2023 par Jean-François Courtille

Guillaume Warmuz, ancien gardien de but de Lens, Marseille, Monaco, Arsenal et Dortmund est aujourd’hui aumônier de trois EHPAD sur Le Creusot.

Témoin 608


 


Paul, militant à ATD Quart Monde

 

21 décembre 2022 2022 par Jean-François Courtille

Ingénieur dans l’industrie cosmétique, Paul Maréchal s’est engagé comme volontaire permanent avec l’association ATD Quart Monde. Une expérience qui lui a fait découvrir les talents et l’humanité des personnes les plus pauvres.

« Viens et suis-moi ». Cette phrase de Jésus au jeune homme riche a été comme un électrochoc pendant mes études d’ingénieur. Elle m’a mis devant une forme de responsabilité, un choix qui a orienté toute ma vie. « Te suivre, certes, mais pour aller où ? » : mes années d’école m’ont permis de découvrir des engagements très divers : cours en prison, soutien scolaire, scoutisme, puis je suis parti 2 ans comme professeur au Cameroun.

L’intelligence des personnes vivant la pauvreté

En rentrant en France, j’ai ressenti le besoin de « faire mes preuves » et suis devenu ingénieur dans l’industrie cosmétique. Parallèlement, j’ai rejoint ATD Quart Monde. Cela m’a donné l’occasion de m’engager avec des personnes en grande pauvreté et de découvrir les leviers fantastiques d’action développés par ATD, dans sa recherche de ne pas faire POUR, mais AVEC les gens : nous arriverons à éradiquer l’extrême pauvreté si nous prenons en compte l’expérience, les savoirs, l’intelligence des gens qui la vivent. C’est ainsi que sont nés le revenu minimum d’insertion - devenu RSA, la couverture maladie universelle, le projet « Territoires zéro chômeurs de longue durée »…
J’ai aussi découvert la proposition du volontariat permanent d’ATD : les volontaires permanents, issus de tous les milieux et de plus de 40 pays, se consacrent à temps plein à l’engagement avec des repères importants : disponibilité là où on a besoin de nous, vie simple, envie de se laisser transformer et d’apprendre des personnes en grande pauvreté, travail en équipe. Après 4 années passionnantes dans l’industrie, j’ai fait le pas et suis devenu volontaire permanent.
De cette période, je me souviens d’une femme en très grande exclusion. Elle disait « j’ai perdu ma dignité le jour où l’on a placé mes enfants ». Elle avait sombré au plus profond, face au déni de sa dignité de personne et de mère. Et pourtant, de chez elle, on voyait un fil qui passait chez la voisine : elle lui donnait l’électricité. Malgré la souffrance et le rejet, elle restait actrice face au dénuement de la famille voisine.

Des gestes de solidarité marquants

En 2003, avec mon épouse, nous avons rejoint l’équipe du Guatemala et avons contribué à son action pour l’accès de tous les enfants à une éducation de qualité. J’ai aussi animé l’atelier de peinture des jeunes vivant et travaillant dans la décharge publique. J’ai là encore été marqué, transformé, par les gestes de solidarité de personnes entre elles. Les jeunes de la décharge, le lieu le plus inhumain que j’ai vu, partageaient un bout de pain naturellement, simplement, lors de l’atelier de peinture. Cette manière évidente d’être solidaire au quotidien, j’en ai été témoin très souvent. J’ai réalisé pendant ces années à quel point permettre que tous les enfants et les jeunes puissent développer leurs talents et être acteurs de leur vie et de la société était l’un des moteurs déterminants de mon engagement.
Alors, effectivement, l’appel « viens, suis-moi » a toujours une résonance particulière en moi. Petit à petit, il m’a entraîné à la rencontre de personnes dont l’humanité est bafouée, méprisée. J’ai pu comprendre qu’en agissant ensemble, des changements étaient possibles, et que ces rencontres étaient sans doute le cœur même de notre humanité, où peut-être le Christ nous invite.

Paul Maréchal



 


Contre vents et marées, assurer la mission

 

2 septembre 2022 2022 par Jean-François Courtille

Olivier est professeur des écoles et directeur à Fécamp, en quartier populaire. L’école de son enfance ! Un vrai choix.

Chaque matin, je salue le personnel et mes collègues. Pour moi, nous formons une seule équipe, même si nous dépendons de deux administrations. Et croyez-moi, ce n’est pas évident pour tous !
8h00, le téléphone sonne, signe d’incertitude. En général, tout se passe bien. Mais régulièrement, il faut gérer l’urgence : un remplacement, une fuite, une panne, des dégradations, la colère d’un parent... Pas un matin ne se ressemble.
8h20 : j’accueille les élèves. Depuis deux ans, tout est bouleversé. Masque, test, désinfection : des gestes pas faciles à faire respecter sans le soutien des parents.

Mon quotidien est complexe à appréhender. 80 % de mon travail est de l’imprévu. Combien de fois ai-je listé les tâches à effectuer pour les retrouver le soir inachevées, pris dans le tourbillon des aléas de la journée ? Infirmier, plombier, électricien : tant de casquettes ne rendent pas toujours le travail épanouissant. Pourtant je tiens. Parce que les relations humaines en valent le coup, que le travail avec les partenaires de l’école m’enrichit.

C’est dur d’apprendre le décès d’un parent ou un placement d’enfant. Mais c’est bon d’être remercié pour l’écoute offerte et l’accompagnement dans ces épreuves. C’est dur de lire des accusations diffamatoires dans la presse locale. Mais c’est bon d’être soutenu par l’équipe pour rétablir la vérité. C’est dur de manquer de moyens, de reconnaissance. Mais c’est bon, entre directeurs, de se soutenir, se conseiller. J’aimerais trouver un lieu d’écoute au travail. Ah oui, ça existe : un numéro vert… Sans parler de l’absence de médecine du travail.
Heureusement, jusqu’ici, chaque « c’est dur » a trouvé son « c’est bon », rendant acceptable ma fonction. Mais pour encore combien de temps ?

Mes engagements m’offrent un autre regard sur le monde, j’y parle « travail » autrement, j’y jette mes filets, j’y élargis l’espace de ma tente. ACE, JOC, vie du village, CFDT, collectif Solidarité Bosnie-Herzégovine… Autant de lieux de partage, de dialogue, d’action. Sans oublier Virginie, Luc, Camille et toute la famille !

Oui, je crois dur comme fer à ma mission de service public. J’y mets en œuvre mes convictions et les valeurs qui me façonnent :
Je crois à la dignité. Elle m’invite à être à l’écoute de chaque enfant et adulte, sans jugement, pour leur permettre de grandir, de s’émanciper.
Je crois en la solidarité. Elle m’invite à proposer un projet collectif autour de l’école : encourager les familles à s’investir dans la vie de l’école et du quartier, les élèves à se soutenir, à vivre des projets de solidarité.
Je crois au partage, à la paix, à la fraternité...
Et puis je crois en toi, Jésus-Christ, fils de Dieu. Comme sur les chemins d’Emmaüs, compagnon chaque jour, tu m’ouvres les yeux sur la vie. Tu me dis : « Confiance ! ». Tu ne t’es jamais posé comme roi, mais comme serviteur. Tu m’invites à cheminer avec ceux que je croise sur ma route, à me mettre au service de ma mission pour une école accueillante.

Alors, chaque matin, j’ouvre la porte. Même si la veille a été difficile, je crois que des solutions sont toujours possibles. Je refuse la fatalité. Je me nourris des « Bonjour ! » distribués, des traits d’humour partagés, des « Merci ! », « Courage ! », « Bravo ! »,...

Et chaque soir, en fermant la porte, je garde le souvenir des bons moments et j’imagine des lendemains qui chantent !

Olivier Hericher



 


Je me souviens... la liberté

 

31 août 2022 2022 par Jean-François Courtille

Philippe, de par ses anciennes responsabilités au sein du CCFD Terre-Solidaire, connaît bien l’est de l’Europe, en particulier l’Ukraine. Il nous partage son cri du cœur.

Je me souviens avoir partagé une couchette dans le train Bucarest-Kiev à l’hiver 1994. Le voyageur qui m’accompagne est un poète ukrainien, élu député du Roukh, parti politique démocratique d’Ukraine créé après la chute du Mur de Berlin. Il écrit toute la nuit à la lueur d’une veilleuse. Après l’arrêt du train par la 14ème armée russe qui reçut l’ordre de me contrôler en rase-campagne moldave, je lui demande ce qu’il écrit avec tant d’application. Il me répond : "Je dois présenter demain le projet de Constitution pour l’Ukraine indépendante ". À la question, "Pourquoi avez-vous la Constitution française à côté de vous ?", il sourit : "La France est pour nous le pays des libertés et c’est une inspiration évidente pour nous".

Je me souviens de Basile, ancien ouvrier d’un kolkhoze près d’Ivano-Frankivsk, à l’ouest de l’Ukraine. En 1993 il veut devenir fermier indépendant en renouant avec l’agriculture familiale. Il sera soutenu par le CCFD pour réaliser ce projet, rencontrera des agriculteurs, des éleveurs français… Alors que le kolkhoze est détruit, il se trouve seul à tenter cette aventure, seul devant d’anciens apparatchiks qui ne souhaitent que son échec. A l’approche de la première récolte, les villageois commencent à se parler, à lui parler. La confiance fait timidement quelques pas. Tout le monde est présent pour célébrer la récolte du "premier fermier libre" et la liberté retrouvée d’entreprendre et de gérer collectivement leur territoire. Des centaines de personnes suivront son exemple.
Je me souviens de Kharkiv, d’Odessa, de Marioupol, de Prypiat…

Je me souviens que vous, leaders politiques qui avez choisi le populisme comme idéologie pour conquérir le pouvoir, vous avez provoqué dans notre Histoire tant de guerres avec leurs cortèges de victimes et de destructions comme dans les Balkans, au Rwanda, en RDC, dans le Caucase, en Syrie… Aujourd’hui, en Ukraine.
Vous avez choisi cette idéologie qui abîme les esprits en les enfermant dans le ressentiment et l’inaction.

Je me souviens de vos discours outranciers qui abîment l’Europe et la divisent au point de la faire imploser. Vous envoyez à la face du monde l’image d’une Europe dirigée par des bureaucrates incapables, une Europe où il ne fait pas bon vivre alors que la terre entière nous l’envie malgré ses faiblesses. Les évolutions pour la rendre plus forte et plus solidaire vous importent peu, vous qui vous réfugiez uniquement dans son dénigrement.

Je me souviens de vos paroles violentes et excessives pour qualifier nos gouvernants. À vous entendre, la France est dirigée depuis 20 ans par des autocrates réduisant les libertés et les droits du peuple. Pendant ce temps, vous distillez des paroles complaisantes envers les populistes les plus dangereux, vous les soutenez et leur proposez des rapprochements économiques et stratégiques. Vous présentez une vision décadente des démocraties européennes, les offrant en pâture aux dictateurs du monde.

Je me souviens de vos excès concernant l’immigration, enfermant la France dans deux camps supposés incompatibles (extrême droite et extrême gauche), mais en fait concourant ensemble à transformer les émigrés en boucs-émissaires et en otages d’un débat populiste violent, médiocre et clivant. Votre entêtement à placer cette question au cœur des débats de société produit de plus en plus de Français à votre image : intolérants et repliés sur l’imposture du "tout va mal".

Philippe Pinglin



 


Une autre humanité verra le jour

 

17 mai 2022 2022

Annie Baylac vit dans les Hautes-Pyrénées. Elle milite dans un parti, un syndicat et 3 associations.



 


REALISATEUR CHRETIEN EN MISSION

 

18 novembre 2021 2021

(35) - Rien ne me prédisposait à devenir un réalisateur audiovisuel au sein d’une unité de production audiovisuelle diocésaine catholique. Après 5 ans comme éducateur socio-sportif dans un foyer de jeunes travailleurs, j’ai démissionné et commencé à réaliser des productions audio-visuelles semi-professionnelles, surtout pour des centres sociaux.

Une rencontre

Témoin_601_Réalisateur chrétien en mission

C’est la rencontre avec Benoît Vanoni, réalisateur aux "Productions du regard"*, et son départ, qui m’a permis d’y commencer ma carrière de réalisateur de magazines pour porter un regard chrétien en 13 minutes sur la société, ses problématiques, sur l’Ille-et-Vilaine.
Dans mon cheminement personnel spirituel, je me suis senti appelé en mission, tout comme l’étaient les pères Francis Méhaignerie et André Triverio respectivement fondateur et premier réalisateur.
C’est dans cet esprit, et en parallèle de mes réalisations pour TV Rennes, que j’ai mis mon enthousiasme et ma capacité de travail au service du diocèse de Rennes. J’ai alors commencé à créer des contenus institutionnels stimulants et enthousiasmants pour la communication du diocèse, notamment en accompagnant différents événements majeurs : Pentecôte 2012 et 2017, Forum en Église, Ecclésia campus et la démarche synodale.

Pour un souffle missionnaire

Je vis de belles rencontres et découvre de belles personnes dans des moments intimes où elles livrent leur intériorité avec une confiance et une simplicité incroyable. Ces moments extraordinaires j’essaye de les valoriser et de les mettre en exergue avec le plus de tact possible.
Je ne peux pas dire que cela stimule ma foi, mais cela fait de moi quelqu’un qui aime profondément les porteurs d’espérance, ceux qui ont foi dans le Christ. J’apprends à les comprendre, je chemine à côté d’eux, je les écoute et je restitue leur témoignage, qu’ils soient religieux, laïcs.
Je souhaite que ces émissions soient un souffle missionnaire, un témoignage de l’Église en mission, d’une Église audacieuse qui va à la rencontre de femmes et d’hommes animés par l’espérance, qui tendent la main, prennent en charge les plus fragiles ou font de la beauté quelque chose de constructif.
Les réalisations sont aussi bien des séquences courtes, en épousant les canons de la vidéo pour le web, que des documentaires pour la TV dans une démarche au long court d’approfondissement.

Des témoins éclairants

Beaucoup de témoins m’ont marqué lors des centaines de magazines réalisés. Il y a Franck né très lourdement handicapé mental et physique. Ses parents ont vécu un apprentissage de l’amour douloureux mais aussi accompli, ancrés dans "Foi et lumière" pour apprendre à aimer leur enfant. Je pense à plusieurs prêtres témoignant de leur vocation, de leur relation à l’Église et au monde. Il y a aussi des artistes comme Augustin Frison-Roche, peintre de la fresque géante représentant l’Apocalypse à la cathédrale de St Malo, Laurent Esquerré, sculpteur des 4 Vivants de la cathédrale de Rennes. Ils ont témoigné de leur foi et du message qu’ils souhaitent faire passer à travers leurs œuvres.
Toutes ces productions télévisuelles (documentaires, reportages, magazines), séquences institutionnelles et toutes ces personnes m’éclairent. Je ne pense pas que cela suffise à faire de moi un chrétien apaisé, mais en tout cas, un chrétien toujours en chemin, en mission...
Pour finir, je m’approprie les mots éclairants de Patrick Richard dits à l’occasion d’un tournage : « Je ne suis pas un chanteur chrétien mais un chrétien qui chante ». Moi, je ne suis pas un réalisateur chrétien mais un chrétien qui réalise…
Emmanuel MASSOU



 


Accompagner les personnes blessées

 

27 juillet 2021 2021 par Rédaction ACO

Charo Sauvage est mère de famille (3 enfants et 5 petits-enfants), mariée à un diacre (Patrice) et engagée durant sa vie professionnelle dans la formation des adultes.

Depuis une vingtaine d’années, mon occupation principale est l’accompagnement spirituel, en particulier auprès des personnes blessées par la vie.

Des personnes blessées
Ce sont des personnes qui ont vécu de graves traumatismes, pendant l’enfance ou après viol, inceste, maltraitance, abandon… Ces blessures les empêchent d’être des hommes et des femmes "debout" et de vivre une foi équilibrée. Elles ont du mal à faire confiance aux autres, à elles-mêmes et à Dieu, d’où la nécessité de faire un travail sur leur histoire personnelle pour parvenir à donner un pardon à ceux qui sont à l’origine de ces blessures. Le travail que je propose dans le cadre de la Fraternité du Bon Samaritain -association fondée par Edouard Gueydan, jésuite- n’est pas une thérapie, mais une approche psycho-spirituelle. À la lumière de la foi, il s’agit d’identifier nos blessures et de pardonner au nom du Christ à nos agresseurs. Ce processus prend du temps, soit lors d’une session de huit jours ou à travers d’accompagnements personnels sur plusieurs mois ou années.

Accompagnatrice spirituelle
Le hasard m’a amenée à accompagner pendant un an un ami en fin de vie, alors que je n’avais pas de formation en ce domaine. C’est auprès de lui, à travers une écoute sans jugement, que j’ai ressenti la nécessité pour chacun de se réconcilier avec son histoire à travers le pardon. C’est après que le P. Gueydan, qui m’avait accompagnée pendant des Exercices spirituels de St Ignace, m’a proposé de devenir accompagnatrice spirituelle et de contribuer à la fondation d’une association orientée vers les personnes blessées et le thème du pardon : la Fraternité du Bon Samaritain.

La foi est essentielle
Dans ce travail de pardon, la foi est essentielle. Elle en est vraiment la clé de voûte. La guérison des blessures ne peut intervenir qu’à travers un "tiers" : l’Esprit d’amour et de vérité qui est l’acteur principal. C’est Lui qui éclaire et donne la force de pardonner. Sans Lui certains pardons sont impossibles.

Une foi enrichie par cet engagement
Comme tout être humain, je suis aussi une personne blessée et je suis moi-même accompagnée par une personne d’expérience qui m’a aidée (et m’aide encore) à vivre une foi plus cohérente et authentique. Cette démarche m’a permis d’aller vers la Source qui était obstruée par mes blessures. Par ailleurs, cet engagement m’a rendue témoin d’expériences merveilleuses de transformation personnelle et m’a convaincue de la présence de Dieu en chacun de nous, en particulier à travers nos fragilités. Je fais souvent l’expérience que le Christ ressuscité et ressuscitant vient frapper à la porte de nos blessures pour transformer toute notre vie grâce au pardon.

Engagée dans la diaconie de l’Église
Mariée à un diacre, nous vivons ensemble en couple, des temps de prière, de méditation et de dialogue qui m’aident à avancer, car je côtoie souvent de grandes détresses existentielles. Et, je dirais que je suis, comme Patrice, engagée dans la diaconie de l’Église à travers mon attention à ce type de souffrance, qui est certes moins visible que la précarité sociale, mais qui mine tant de personnes en quête de réconciliation profonde avec elles-mêmes, avec les autres et avec Dieu.

Charo Ramos Sauvage



 


Climat et démocratie se sauveront ensemble !

 

17 septembre 2020 2020

42 (Loire) - Dominique Gillier, syndicaliste, a été secrétaire général de la Fédération CFDT Métallurgie et membre du Bureau confédéral. Il est Vice-président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), composé de 80 organisations de la société civile. Il témoigne du travail de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) dont il est membre du comité de gouvernance.

Depuis octobre 2019, 150 personnes constituent la CCC. Voulue par le Président de la République, son organisation a été confiée au CESE. Sa mission est de proposer des mesures concrètes de lutte contre le changement climatique, afin d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, dans un esprit de justice sociale. Cette initiative est une réponse politique, à l’issue du grand débat national. Elle est née dans un contexte de tensions sociales (‘Gilets jaunes’) et d’attentes fortes de la société (marches pour le climat, pétition ‘l’Affaire du siècle’…).

Des citoyens prennent les choses en main

La CCC correspond aussi aux demandes de la société civile organisée, soucieuse de replacer les citoyens au cœur de la décision publique, demandes du CESE, de Think tank, d’ONG écologistes, et de collectifs… D’autres pays ont choisi cette méthode : en Irlande sur l’avortement, au Texas sur le développement de l’éolien, en Islande sur sa constitution, actuellement en Grande-Bretagne sur le climat également…

Les membres de la CCC ont été désignés par tirage au sort, selon des critères prédéfinis afin d’assurer une « représentation descriptive » de la population française (sexe, âge, niveau de diplôme, situation socio-professionnelle, type de territoires et zone résidentielle). Ils sont indemnisés, comme des jurés d’assises. Je constate avec intérêt qu’ils sont, tous et toutes, personnellement très engagés dans cette mission, assidus, constructifs, bienveillants entre eux, et soucieux de l’intérêt général.

Un travail organisé au service du bien commun

Un Comité de Gouvernance, composé de personnalités qualifiées (dans l’écologie, la démocratie participative, l’économique et le social), organise les travaux dans le respect du mandat et s’appuie sur des animateurs professionnels. Trois ‘Garants ‘ de l’indépendance et de la sincérité des travaux ont en outre été nommés. Des intervenants de différents types et disciplines ont été auditionnés et les citoyens peuvent recourir à des experts et à des ‘vérificateurs de fait’. Les débats sont transparents, retransmis sur Internet, ouverts au public, à des observateurs, des chercheurs, des journalistes…

Cinq groupes thématiques (se nourrir, se déplacer, se loger, produire et travailler, consommer) se sont réparti le travail. L’assemblée plénière a ensuite pris le relais pour finaliser et valider les propositions qui seront publiées normalement en juin. A titre d’exemples : favoriser les circuits courts, prolonger la durabilité des objets, accompagner les évolutions professionnelles, réguler les publicités, stopper l’artificialisation des sols, favoriser les transports collectifs.

Ouverture à des possibles

À l’heure où les peurs, les colères, le repli sur soi, la recherche de boucs émissaires, les inégalités… menacent la démocratie et la cohésion sociale ; à l’heure où la transition écologique, doublée de la crise sanitaire, constitue un défi pour l’humanité, la CCC démontre que des femmes et des hommes placés en responsabilité sont capables d’intelligence collective pour le bien commun.

Dominique Gillier



 


La pauvreté, ni la solidarité n’ont de frontières

 

23 juillet 2020 2020

Conseiller travailliste dans un quartier populaire de Londres, Paul Edwards témoigne du développement de la pauvreté, de la pertinence de l’action collective si humble soit-elle et de la foi qui l’anime.

Après 10 ans d’austérité, nous voyons une progression rapide des familles qui travaillent et malgré tout sont pauvres. Le travail est de plus en plus précaire : « l’économie des petits boulots » (gig economy), c’est-à-dire avoir deux boulots, faire des doubles journées et des heures supplémentaires pour payer les factures.
Dans ma région du Nord de Londres, 25000 enfants vivent dans la pauvreté. Dans cette région, le nombre de familles dépendant de la banque alimentaire pour se nourrir a augmenté de 73% depuis 5 ans.
Dans le quartier où je suis conseiller travailliste, il y a une école secondaire où 50% des élèves ont droit aux repas gratuits, parce que leur famille est pauvre. Pour 48% d’entre eux, l’anglais est une seconde langue. Dans un système éducatif mené par des désirs de grande réussite, on laisse une école comme celle-là se débattre et échouer.

Agir avec… porte des fruits

Avec trois camarades, nous encourageons le travail et les valeurs de cette école qui croit que tous ses étudiants ont droit à l’égalité des chances et à la dignité.
Nous avons impliqué dans un travail d’équipe, une communauté dépassant le cadre de l’école. Elle travaille à atténuer, autant que faire se peut, les inégalités et les handicaps de leur situation.
Ainsi, nous avons monté une ferme communautaire où élèves et adultes, ensemble, cultivent les légumes pour l’école et la communauté de proximité. Cela leur permet d’apprendre la culture des plantes et leurs valeurs nutritives. Nous avons aussi créé une apiculture bio, d’après les écrits de l’Abbé Emile Warré.

Peu à peu, nos étudiants ont assez de confiance en eux pour s’affirmer face aux adultes sur la réflexion et l’action face au réchauffement climatique.
Nous sommes témoins de leur découverte progressive qu’en travaillant ensemble, en apportant sa petite contribution, quelle que soit son importance, les choses peuvent s’améliorer. Et qu’il vaut mieux agir avec d’autres plutôt qu’à leur place. Ainsi, ils construisent une communauté...
Rien de bien révolutionnaire dans tout cela. Mais, le résultat est la transformation de ceux qui sont impliqués. Nous avons ainsi vu la solidarité progresser dans la communauté. Beaucoup de bonnes volontés se sont engagées.

Comme Jésus nous l’a appris

Parmi eux, trois personnes m’ont inspiré. Ce sont mes camarades : Fred, Mary et Amy. Nous avons découvert des valeurs partagées. Nous avons réfléchi à notre engagement dans ces actions. Trois d’entre eux sont croyants, un ne l’est pas. Et pourtant, nous avons pu lire l’Évangile ensemble, pour voir que toute sa vie, Jésus a fait preuve d’une compassion sans limite pour les pauvres et les opprimés. Il n’a pas fait un idéal de la pauvreté. Au contraire, son souci était que personne ne soit en manque. Il incitait les gens à partager leurs possessions matérielles. Mais ceci n’est possible que s’il existe une communauté d’entraide, que ce soit au niveau régional ou mondial.

En 2009, l’ACO a accueilli l’assemblée générale du MMTC à Nantes. Grâce à l’action de nombreux bénévoles, les délégués des quatre continents ont pu se rassembler pour partager leurs engagements et raffermir leur foi grâce aux partages. Ils ont acquis la conviction qu’il n’est pas nécessaire de venir d’un pays riche pour apporter le changement. Par l’action collective, même humble, nous expérimentons la présence du Christ. Notre engagement avec les autres nous inspire confiance pour construire ensemble un monde plus juste.

Paul Edwards

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S’ENGAGER : UNE SOURCE D’EPANOUISSEMENT

 

9 avril 2020 2020

42 (Loire)- Vincent n’envisage pas sa vie, son chemin spirituel, sans engagements collectifs.

J’ai pris conscience de ce qu’est l’engagement lorsque j’étais Jociste. J’ai rejoint une équipe JOC en trainant un peu les pieds... mais j’ai vite découvert tout le dynamisme qu’apporte un engagement collectif ! Lors d’une réflexion sur l’engagement avec d’autres jocistes en enseignement sup’ j’ai décidé de m’investir dans l’aide aux devoirs auprès d’élèves de primaire et collège dans un centre social proche de chez moi. Depuis lors, je suis toujours engagé dans des collectifs.
Des engagements multiples
Si je dois lister mes engagements : je suis président d’un centre social depuis 2010. Au CCFD-Terre solidaire je suis militant à St-Etienne et membre du comité d’animation du réseau thématique « Palestine-Israël » au titre des voyages Un Pied en Palestine que j’accompagne. Je suis membre de l’équipe d’aumônerie de la maison d’arrêt. Je suis syndicaliste à la FEP-CFDT. J’aide à l’organisation et l’animation de camps d’été en langue française en Palestine. J’ai créé une association pour promouvoir l’artisanat palestinien et permettre aux artisans de vivre de leur travail.
L’importance de l’appel
Le premier point commun porteur de sens est que j’ai été appelé. Par Nabil pour candidater au CA du centre social et par Fadila pour candidater à sa présidence ; par Monique pour la maison d’arrêt ; par la JOC pour siéger au CCFD (il y a une vingtaine d’années) et par des salariés du CCFD pour accompagner des voyages en Palestine ; par les religieuses pour les camps d’été en français qu’elles ont créés en Palestine.
Ces appels signifient que je ne suis pas seul à décider, mais que mes compétences peuvent être utiles à un projet collectif. Cela m’a aidé à dépasser mes craintes et à oser vivre des aventures que je n’aurais pas tenté seul !
Ce que tu fais à ce petit qui est mon frère…
Un deuxième élément commun est que ces engagements répondent à un impératif d’ordre spirituel : ce que tu fais à ce petit qui est mon frère c’est à moi que tu le fais (Matthieu 25). Mes deux témoins sont St Vincent-de-Paul et Georges Guérin.
Le premier a une grande place dans ma famille via les Filles de la Charité qui ont élevé certains de mes arrière-grands-parents. J’ai ainsi beaucoup entendu parlé de lui et lu ces réflexions spirituelles. J’ai toujours en tête qu’il invitait chacun à accueillir toute personne comme s’il accueillait le Christ lui-même, c’est à dire que l’action est toujours un lien à Dieu, une autre façon de prier !
« Puisque le Christ est votre vie, moi je crois en vous » disait le P. Guérin. Je me sens toujours jociste, dans cette attention aux plus faibles, d’où le choix d’œuvrer au cœur du monde populaire, du milieu ouvrier. C’est valable dans mes engagements bénévoles, mais aussi dans mon travail d’enseignant (enfants du voyage, familles fragilisées) ou dans le choix de mon lieu d’habitation.

Des choix s’imposent
Je ne suis plus investi en politique, après des investissements forts : 2 campagnes municipales (Vénissieux et Rive de Gier), élu d’opposition (membre du MRC) durant un mandat. J’y ai beaucoup appris y compris par désillusions, mais j’ai fait des choix pour ménager ma vie de couple et mon équilibre perso. C’est aussi pourquoi, même si je participe à des initiatives en Mission ouvrière, je ne suis pas en équipe de RDV. Mais c’est une affaire à suivre...

Tous ces engagements sont une source d’épanouissement. Ils me vivifient dans ma vie intérieure et dans les relations humaines ! Tout comme je le vois dans la vie de plusieurs membres de ma famille.

Vincent Royon



 


« J’ai décroché un portrait »

 

9 avril 2020 2020

Orléans (45) – Face à l’urgence climatique et à l’inaction gouvernementale, des jeunes militants du collectif ANV-COP21 ont décroché des portraits présidentiels. Franzeska en était.

Je m’appelle Franzeska et j’ai 26 ans. Le 2 mars 2019, avec douze autres citoyennes et citoyens, j’ai décroché un portrait de Macron près d’Orléans dans une action non-violente dénonçant le vide de sa politique climatique et sociale. Le 13 septembre, je suis passée en procès pour « vol en réunion », jugée coupable et condamnée à 200€ avec sursis.
Urgence climatique et sociale
Déjà à l’école on nous parlait du « changement climatique », comme phénomène physique qui est politiquement connu et se discute lors de conférences internationales. Depuis, j’ai pu constater que le monde continue de tourner de travers – et que cette réalité s’imposant à ma génération met désormais fondamentalement en question mes projets de vie personnels : la fin du monde tel que nous le connaissons est non seulement décrite mais datée pour les quelques décennies à venir par un consensus exceptionnel des scientifiques au niveau mondial.
Depuis toute petite, j’essaie de me soucier de ce qui m’entoure, fais des efforts en recherche de cohérence. J’ai fini par remarquer que ces gestes ne suffisent pas. Pendant que je choisis d’avoir soif plutôt que d’acheter une bouteille en plastique, d’autres appuient sur l’accélérateur : élaborent TAFTA, CETA et APE (colonialisme 2.0), forent encore plus de pétrole en eaux profondes, regardent de haut les noyades en Méditerranée et ferment des hôpitaux. C’est bien notre système qui marche sur la tête. Avec les alertes du GIEC et le rapport de B&L évolution, j’ai commencé à comprendre l’ampleur de l’urgence : nous sommes les dernier-es à avoir encore des leviers d’action à portée de main pour empêcher ou au contraire accélérer un emballement climatique - la fenêtre pour agir est en train de se fermer à jamais. Et nous sommes les premier-es à en vivre les conséquences. Pire : des millions de personnes sont concernées déjà par des catastrophes climatiques, et nos pays occidentaux en sommes coupables, nous donnant une responsabilité historique supplémentaire à limiter encore les dégâts.

Quel pourrait être mon rôle, en tant que membre de cette génération si fatidique pour l’humanité ?

J’ai rejoint Alternatiba en janvier 2018 et j’étais enthousiaste de découvrir un mouvement politique, radical, inclusif et organisé, combinant comme une évidence climat et questions sociales. Plein d’alternatives existent déjà et ont fait leurs preuves, permettant de construire une société soutenable et même désirable, basée sur les liens et la solidarité d’une communauté renforcée.
En juin 2018, j’ai participé à une formation à l’action non-violente. Tout en respectant les personnes, la désobéissance civile me permet de sonner l’alerte d’une façon qui est plus difficile à ignorer. Avec ces deux jambes du mouvement, alternatives et résistances (avec Action Non-Violente COP21), nous essayons de construire le monde de demain tout en résistant à ce qui détruit notre vie à tou-tes et celle de toutes les générations à venir.
Le 2 mars, j’ai décroché un portrait de Macron. Macron dont la politique actuelle nous mène vers un réchauffement planétaire de +4°C, donc un monde voué au chaos, aux guerres et à la faim. Macron qui se prétend champion du climat. Cette photo qui vaut 9,90€ et qui n’est ni obligatoire, ni nécessaire au bon fonctionnement d’une mairie, m’a valu une garde à vue de 9 heures, une perquisition et un procès pour vol en réunion.

Franzeska Bindé
ANV-COP21 Orléans



 


Travailler dans le service public

 

29 juillet 2019 2019

Frédéric, ingénieur à VNF (Voie navigable de France) témoigne de son parcours et de ses convictions.

Travailler dans le service public s’est révélé progressivement comme une cohérence de ma vie depuis ces vingt dernières années.
A la fin de mes études secondaires, je souhaitais m’épanouir dans les métiers liés à l’aménagement des territoires, en lien avec l’environnement.
Du ministère de « l’équipement », actuellement « ministère de la Transition écologique et des solidarités », les différentes missions et métiers exercés m’ont confirmé dans mon choix initial. J’ai la volonté de préserver cette mission, ce service du bien commun et de l’équité pour les territoires.

Les socles du service public
La réalisation de constructions publiques, la préservation des terres agricoles, des forêts, de la ressource en eau, tout en œuvrant pour un urbanisme respectueux sont les socles d’un service public. Ils demandent de prendre soin de chacune des ressources que la terre nous offre, en lien avec les élus et les habitants des territoires.
Travailler au service du public, signifie pour moi, être ce levain dans la pâte humaine. Il est nécessaire de rester à sa place, en service, pour écouter, proposer, en vue d’améliorer la vie de chacun dans le respect de l’environnement.

Œuvrer au bien commun
Dans un contexte national d’interrogations, j’ose affirmer ce besoin d’un service public pour tous et auprès de chacun.
Travailler dans le service public est pour moi une manière de prendre soin des territoires oubliés, et des hommes. « Le service public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas », dit le proverbe.
S’engager syndicalement est une manière complémentaire pour moi de défendre, ce nécessaire « tissu de liens » que sont les services publics, quel que soit le territoire, afin que l’enjeu économique ne prenne pas le dessus.
Ce cheminement est en cohérence avec ma foi dans le Christ serviteur. Prendre soin, être présent pour apporter la fraternité humaine, s’inscrit dans l’Evangile (Mt 25, 40). Alors oui, j’aime œuvrer au bien commun, dans le service donné aux autres, comme le mentionne le pape François, en écoutant « tant la clameur de la Terre, que la clameur des pauvres » LS49

Répondre aux enjeux pour l’avenir
Aujourd’hui mes missions à « VNF » s’exercent dans le domaine de la gestion des ressources en eau et des milieux naturels.
Les modifications, ces derniers siècles, de l’utilisation de la ressource en eau, le changement climatique en cours, engendrent des conséquences importantes : périodes de sécheresse, crues violentes... L’eau, est une question transversale pour notre vie : agriculture, industrie, eau potable, énergie !
Ainsi, tout est lié, comme le mentionne le pape François dans l’encyclique Laudato Si’ [§137]. « Prendre soin » de la Création est une nécessité [LS §139]
Le service public contribue à œuvrer au bien commun vis-à-vis des enjeux actuels et pour demain.

Appelé par l’Église
Je suis appelé par l’Église au diaconat permanent. Je serai ordonné le 7 juillet. Je ressens cet appel profond de Dieu, dans une vie donnée, pour servir le Christ, l’Église, dans le monde. Mes engagements dans le service public font sens dans l’appel du Christ à son service.
Le service ou « le prendre soin » des femmes et des hommes, des milieux naturels, des créatures, dans l’amour de la Parole de Dieu, configure pour moi cet appel du Seigneur.
Frédéric Wiker



 


QUE TA VOLONTE SOIT F.Ê.T.E

 

9 avril 2020 2020

Gard (30) - Avant de découvrir l’ACO, Cécile a eu un parcours de vie marqué par le handicap où se croisent chemins d’engagements et chemins de foi.

Après avoir intégré le monde du travail, malgré la maladie, très tôt, la relation employeur-employé fut bousculée par la reconnaissance de ma qualité de travailleur handicapé (TH). Un parcours du combattant, dès l’âge de 20 ans, s’imposa qui, au fil des ans, devint combat d’espérance.
Ce parcours fut émaillé de tas d’évènements, où d’étapes en étape j’ai dû évoluer. Le Seigneur était là, me bousculant tant de fois… à tel point que le lien entre la vie et la foi m’interrogeait sans cesse. Il me fallut me battre au niveau emploi car être embauchée avec l’étiquette TH n’est pas évident ! La maladie suivait son petit bout de chemin et les traitements m’immobilisaient ; j’étais donc souvent en arrêt maladie.

Des liens qui aident à tenir bon
Faire face fut un « aller vers », notamment avec l’Association des Paralysés de France (APF) qui est venue donner un but à ma vie. Que de mains tendues au bon moment pour me relever. Bref, j’étais en lien, c’était précieux !
A l’âge de 30 ans, terrible épreuve… ! Un temps de révolte intense par cette mise en invalidité que j’avais tant repoussée. Par miracle je rencontre la FCPMH (Fraternité chrétienne des personnes malades et handicapées), la FRAT et qui donna un sens à ma vie. Ce « lève-toi et marche » de l’Évangile était moteur. J’y ai cheminé pendant 30 ans. Devenue responsable d’équipe c’était loin d’être une promotion mais un don du ciel me permettant de me mettre au service. J’y ai reçu tant de paroles encourageantes. On m’a dit « va » ou encore « ici, ça sert ton Évangile ». Et cet Évangile, on nous demande d’en vivre.
Notre équipe partageait un local avec un club du quartier et nous avions pignon sur rue. Cette présence d’Église au cœur du monde avait un côté plaisant. Ma mission en FRAT, notre mission d’équipe : être apôtre d’autres personnes malades et handicapées. C’était vivifiant quand nous créions-invitions-animions des espaces de parole, orientés vers divers groupes… où chaque fois, au contact de chacun, nous grandissions.
J’étais emballée par les dimensions du Mouvement. Je me laissais questionner par le Christ, il était dans ma vie. Mais malgré tout ce que j’y vivais, trop, c’était trop ! En effet j’étais atteinte d’une myasthénie et je devais être très prudente avec la répétition des mouvements.
Je vivais vraiment un face à face poignant avec le Seigneur. Les jours suivant, je fus appelée à agir uniquement dans la proximité et à rejoindre le CCAS. Malgré les difficultés, je m’y suis épanouie.

Faire peuple
Chaque année, aux alentours de Noël, en équipe, nous rejoignions la Mission ouvrière. Des échanges, très riches ! Nous apportions notre témoignage et affirmions nos différences. Petit à petit j’ai appris à vivre pleinement, autrement. Pour autant j’ai poursuivi le combat, tant auprès du monde médical que paramédical, afin d’y défendre mes droits. L’AFM (Association Française des Myopathes) fût, pour moi, un précieux secours.
Avec cette association tout un élan démarra avec le club du quartier pour organiser le Téléthon en partenariat avec la mairie. Motiver chacun, faire bouger, faire connaître la maladie et les recherches, informer des avancées, mettre des personnes en lien, c’était ma façon de « faire peuple » avec d’autres.
Après la Frat, j’ai rejoint l’ACO, bien présente sur le terrain et aujourd’hui, à 71 ans, je m’y sens bien à ma place. Avec Marie-Claire nous devenons responsables d’équipe en tandem. Tout au long de ce parcours, la prière m’a toujours accompagnée et le sacrement des malades fût une force intense pour propulser ici où là, en étant proche de chacun.

Chemin des hommes, chemins de Dieu
Chaque jour n’est-il pas commencement ?

Cécile



 


Engagée contre le système prostitutionnel

 

9 avril 2020 2020

Toulouse (31). Julie, militante ACO, est engagée depuis longtemps au Mouvement Le CRI.

Originaire d’un petit village des Pyrénées centrales, ayant réussi le concours des PTT, je suis « montée à Paris » en 1957. J’avais tout juste 20 ans et encore mineure à l’époque.
Ma foi est née dans une famille rurale très modeste qui m’a nourrie des valeurs de service, de partage, de dévouement et de solidarité.
Syndicaliste à la CFTC (je ferai plus tard, avec d’autres, le chemin aboutissant à la création de la CFDT), une de mes premières actions fut une pétition pour réclamer un accueil en gare pour les jeunes filles arrivant à Paris.
Le racolage des jeunes provinciales que nous étions était monnaie courante. Dans le contexte de la guerre d’Algérie, il « fallait » approvisionner les BMC (Bordels militaires contrôlés)…
Ces jeunes filles avaient de maigres finances. Les salaires étaient bas, les loisirs inexistants, les logements en hôtel ou en « chambre de bonne » étaient trop chers.

En harmonie avec ma foi

Leur méconnaissance de la capitale et leur isolement en faisaient des proies faciles pour les rabatteurs de toutes sortes : « À la rencontre » était la formule qui camouflait ces actes qui se répétaient à compter du 25 du mois rue des Archives, à la sortie du central téléphonique. Ce fut pour moi la découverte du risque prostitutionnel. Ma foi était en harmonie avec ces combats aux côté de ces êtres humains, pauvres et méprisés.
Mon engagement profond contre le système prostitutionnel s’est fait on pourrait dire « à reculons ». Mariée, deux jeunes enfants, nous habitions Toulouse. Mon mari, Roger, avait un engagement militant profond. Il s’est trouvé, dans des conditions particulières, amené à prendre la présidence du Mouvement Le CRI, à Toulouse ; Mouvement, créé en 1981, pour lutter contre l’enfermement, soit dans la prostitution soit dans les prisons. Pour la petite histoire, le CRI est né d’une rencontre dans un train Paris-Dijon de militants syndicaux interpellés par des femmes en situation de prostitution qui leur ont exposé leurs problèmes.
Durant les « journées prison » organisées à la cinémathèque de Toulouse, j’ai fait la rencontre d’une « survivante » : « Maldy bonheur ». Choc bouleversant.
Le cheminement à ses côtés une année durant pour la réalisation d’un ouvrage - « j‘ai tourné la page » - pour donner « des mots aux maux », puis les universités « lanceurs d’alertes » organisées par le CRI m’ont conduite à mon engagement d’aujourd’hui aux côtés des femmes de la Marche Mondiale des Femmes contre la pauvreté et les violences faites aux femmes.
Une des premières universités du CRI posait la question : « Au marché du sexe, client qui es-tu ? ». La focale ne se portait plus sur la femme blâmée et coupable mais sur les agents du système.

Une lutte primordiale

En 1990, s’est constitué à Toulouse, le collectif « Midi Pyrénées pour les droits des femmes ». J’ai trouvé là un lieu et des compagnes avec lesquelles nous avions des analyses communes sur l’exploitation des femmes par le patriarcat et le système capitaliste.
Ceci m’a poussée à des lectures, à des rencontres, à une réflexion, à approfondir mes analyses et à écrire des textes en commun pour dénoncer ce fléau.
Cette lutte me paraît primordiale car
- notre société de consommation et de gaspillage ne développe pas le respect de soi, de son propre corps, de son propre désir ;
- notre société a tu les violences engendrées par ce système.
Je suis frappée par le silence assourdissant qui entoure ces situations de détresse. Il me semble nécessaire d’aborder ces questions avec des femmes, des hommes, mais aussi des enfants.

L’intégralité de ce témoignage se trouve sur le site de l’ACO : acofrance.fr

Livres disponibles au Mouvement Le CRI,145 chemin de Nicol 31200 Toulouse (10 euros, port compris)

Julie



 


De la compréhension du monde à l’engagement collectif

 

19 février 2019 2019

Txetx Etcheverry est un des grands noms d’un militantisme engagé pour le climat, la paix et la justice sociale. Il est le co-fondateur du mouvement Bizi (1), à l’origine d’Alternatiba (2)

De la naissance de son engagement, à sa manière de vivre et de penser le militantisme Txetx nous offre l’occasion d’oser à notre tour nous questionner sur notre parcours militant, les moyens de le transmettre et de le faire vivre.

Comprendre le monde

« J’ai eu conscience assez tôt qu’il y avait de grandes des injustices dans le monde. Ma mère était abonnée à la Vie catholique et à Croissance des Jeunes Nations. J’étais avide de découvrir et j’ai appris là que s’il y avait des gens qui mouraient de faim c’est qu’il y avait un système économique qui répartissait inéquitablement les richesses. Ça m’a vraiment remué les tripes. A cela se rajoutait au Pays basque un problème identitaire, le fait de faire partie d’une génération dont la langue et l’identité mouraient. C’est paradoxalement dans ces années ou j’ai arrêté de croire en Dieu que j’ai commencé mon engagement avec le MRJC, à 15 ans, parce que dans ma campagne il y avait une surexploitation des jeunes travailleurs saisonniers. Nous avons organisé une permanence pour les informer qu’ils avaient des droits. Je suis allé au lycée sur la côte basque, la zone urbaine. Là, un prêtre qui faisait des clubs dans un quartier ouvrier m’a proposé de l’aider. Après sont venues les luttes lycéennes, les luttes antimilitaristes, des luttes basques… Aujourd’hui je me bats contre le réchauffement climatique car si on laisse s’emballer le climat on peut dire adieu à la paix, aux droits de l’homme, à la justice sociale... »

Un enrichissement permanent
« Mon désir de changement radical est beaucoup plus important aujourd’hui que durant ma jeunesse. J’ai toujours vécu l’engagement comme un enrichissement permanent. Je n’ai pas fait d’études. Le militantisme est une super école qui m’a fait connaître des relations humaines ultra riches que je n’aurais pas eues sans être engagé. Mon parcours, tout ce que j’ai appris je l’ai vécu de manière collective. Aujourd’hui les jeunes s’engagent mais ils veulent voir tout de suite le résultat. Cela est sain mais dangereux car c’est un engagement à base très individuelle qui ne protège pas des coups durs. Le collectif protège, enrichit, donne de meilleures idées. »

Bâtir par le collectif
« Les gens qui ont fait des études peuvent théoriser, penser… moi, je n’y arrive pas y compris sur le sens de mon engagement, si je n’ai pas des discussions collectives. Avec Alternatiba nous avons construit l’engagement sur un mode très collectif. Il y a une identité de groupe très forte.
Avec Bizi, nous avons fondé Alternatiba sur un équilibre entre un travail très sérieux, le convivial et le fait d’être à la fois radicaux et pragmatiques, déterminés et non-violents. Nous avons des réunions qui commencent et finissent à l’heure, des ordres du jour minutés et des comptes rendu systématiques… Ce cadre rigoureux est rassurant quand on s’engage. Nous accordons aussi beaucoup d’importance à la formation.
Enfin, il faut faire en sorte d’organiser les gens autour de batailles précises, à notre portée mais suffisamment ambitieuses pour que ce soit motivant. Il faut que les gens puissent prendre conscience de leur capacité à faire bouger les choses afin d’être motivés pour des objectifs plus grands.
Aujourd’hui, une de nos pistes de travail est d’aller sur les quartiers où il y a de moins en moins de présence militante ou associative et aider à l’auto-organisation des gens pour essayer de construire des réponses sociales et écologiques à leurs besoins au quotidien. Si j’avais une sollicitation à faire à l’ACO c’est de nous donner des conseils pour rejoindre les gens de ces quartiers. »

Propos recueillis par Sylvain Knittel

(1) https://bizimugi.eu/
(2) https://alternatiba.eu/



 


Père et créateur

 

4 janvier 2019 2019 par Rédaction ACO

Alexis Gruss a pris une pause en plein montage de son nouveau spectacle, pour nous témoigner de sa vie et de sa foi.

Homme passionné par sa famille, son métier, la vie, la piste, la musique, les chevaux… Il a beaucoup d’esprit et d’humour derrière lesquels il dissimule des blessures dont il nourrit ses réflexions et tire une profondeur indéniable.

La famille, un fondement

Il a des origines italiennes, alsaciennes et normandes. Des histoires de rencontres merveilleuses qui ont vaincu les préjugés. Né en 1944, dans la caravane de sa grand-mère, il a toujours vécu avec ses parents dans un univers de spectacle familial dans lequel il a aussi entraîné ses enfants et petits-enfants. Ensemble, avec d’autres, par des efforts physiques, intellectuels, financiers, de solidarité, d’entraide énormes, ils produisent de l’émerveillement et des applaudissements. Cette complémentarité fait leur force. Pour créer un spectacle, il leur faut 3 ans. Des années de travail pour produire des gestes éphémères.

Des convictions enracinées
C’est un homme qui croit à l’instruction, à l’éducation, à la transmission, au don et à la complémentarité, pas à l’égalité ni à la tolérance. Il sait qu’il faut du temps pour rencontrer, choisir, assembler. Il déplore qu’aujourd’hui on cherche surtout à prendre dans un objectif lucratif, et pas à donner.
Pour lui, éduquer c’est faire sortir de soi pour faire grandir et il applique cela à toute nature (humain, animal, matière…). Son rôle d’artiste, c’est de sublimer la nature et de la magnifier. Bien loin des positions des antispécistes (1) qui l’ont contraint à se défaire de son éléphant.
Assembler, chercher l’équilibre, l’harmonie, ainsi, tente-il de faire la volonté de Dieu en sachant que le temps ne revient pas. Tous les 15 août et les 24 décembre, des messes sont célébrées sous le chapiteau. « Si on ne fait rien, il ne se passe rien. Si les gens viennent, c’est qu’ils y trouvent ce qu’ils cherchent ».
Un univers
Le cirque, son monde, son travail, une vraie distraction dit-il. La piste, un lieu, mais aussi une forme géométrique circulaire infinie ; son outil de travail d’où on peut s’élever mais pas sortir. Découverte voilà 250 ans, d’où le thème du spectacle*, elle fait 40 m de circonférence et 13 m de diamètre ; elle est à l’échelle des dimensions de la terre. C’est un espace scénique fantastique où tout mouvement développe un sens de l’équilibre absolument extraordinaire par le magnétisme provoqué, qui attire à l’extérieur. Elle n’a jamais de fin. D’ailleurs pour lui, il n’y a pas de dernière séance, ce sont des avant-premières, puisque ça tourne. La piste est aussi universelle ; on y voit des artistes de toutes nationalités et toutes les espèces d’animaux. La terre dont elle est recouverte (la sienne, qu’il déplace), où s’enracinent profondément son histoire familiale et ses créations, est aussi fertile.
Les créations sont également inspirées de moments incroyables, dont il reconnaît le privilège. En hiver, il voit la Tour Eiffel de sa fenêtre. Il a assisté à la Philharmonie de Berlin à une répétition dirigée par Karajan, et découvert qu’il ne peut y avoir d’harmonie, sans accord et sans synchronie par l’action du maître, comme la vie. Des expériences et émotions dont la synthèse est bien l’amour.

Propos recueillis par Elisabeth Peralta

1 Militants refusant la suprématie humaine sur les animaux et luttant pour que les intérêts de ceux-ci soient pris en compte

 *Origines, spectacle du 13 octobre 2018 au 3 mars 2019à Paris, Porte de Passy
 A paraître : Les bâtisseurs de l’éphémère de Natalie Petiteau, par la Société Printteam de Nice,2018, 192 p.



 


J’adore retourner à l’école !

 

7 novembre 2018 2018

Essonne (91) Claudine est revenue à l’école pour un emploi d’Auxiliaire de vie scolaire (AVS). Elle nous partage son parcours grâce à Marie-Chantal, enseignante, membre ACO.

Un soir, pendant l’étude, elle expliquait à une élève la règle d’orthographe du a – à. Elle dit souvent aux enfants, qu’il faut travailler à l’école pour avoir un beau métier plus tard. Je me suis rappelée de l’arrivée de Claudine à l’école. Cette grande dame s’est présentée, avec dans son sac le souvenir de son parcours chaotique et l’angoisse de ceux et celles pour qui l’école a été un moment difficile. Aujourd’hui on peut regarder le chemin parcouru !

Des souvenirs douloureux
« J’ai eu un CAP d’employée de bureau. Il a fallu que je travaille tout de suite, à 16 ans, comme conditionneuse. J’ai toujours travaillé en usine. J’ai aussi eu un emploi d’étiqueteuse dans un labo de boucherie : 12 heures par jour sans pause. Un jour, un chariot de viande m’est tombé dessus, mon dos a lâché. J’ai été licenciée et déclarée travailleuse handicapée. Impossible de retrouver un emploi : je suis allée tous les jours à Pôle Emploi. J’ai passé les tests pour être AVS. »

J’adore ce que je fais !
« Enfin, j’ai reçu un coup de téléphone “Vous allez vous occuper d’un enfant handicapé. Vous apprendrez sur le tas.” C’est Martine, (une autre AVS de l’école) qui m’a tout appris. Elle m’a rassurée, formée. Je n’ai pas eu d’autre formation. Je me suis découvert une vocation. J’adore ce que je fais : retourner à l’école. »
Le travail de Claudine et des autres AVS, est d’être avec les élèves en situation de handicap dans la classe, et de leur permettre de suivre une scolarité avec les autres enfants de leur âge. Cette mission implique des relations très fortes avec les élèves. Pour les enseignants, il faut accepter un autre adulte dans la classe. C’est une relation quelque peu inédite entre l’AVS, l’enseignant ou l’enseignante, l’élève et les parents. L’AVS reçoit souvent les confidences, les câlins des élèves…
Il est inacceptable de continuer d’embaucher ces personnes sans formation, avec des salaires de misère. Ce n’est pas cette école inclusive que nous voulons. Alors même que cette expérience revalorise et fait évoluer ceux et celles qui la vive. « Mon regard a changé sur l’école. Avant, je disais comme tout le monde : “Ils ont toutes les vacances et terminent à 16h30”. Maintenant je dis : “C’est un sacerdoce !” ».

Agir pour les autres
« Martine m’a aussi “embarquée“ dans toutes ses actions sur le quartier pour les enfants (sorties avec le Secours populaire, sapin de Noël…). Je me suis mise sur les blogs. Pour signer le contrat, les AVS étaient accueillies comme des moins que rien par l’administration du lycée. C’était inadmissible de nous traiter de cette façon. Pour répondre à nos questions, en particulier sur notre temps de travail, la possibilité d’avoir un contrat de droit public… je suis allée sur les blogs et je me suis syndiquée. Les boulots que je faisais avant, ce n’était pas valorisant. T’es fière de toi quand tu rentres chez toi. Si le gamin que tu suis, réussit quelque chose ou quand les gosses disent “Merci de m’avoir aidé”, c’est un bonheur et c’est pour cela que je ne veux pas changer ».

Claudine et Marie-Chantal
Contact : loicmarie1 chez orange.fr



 


Joie et force

 

23 mai 2018 2018

RHÔNE (69) Lydia nous témoigne de la force qui la fait vivre.

Je suis née dans un milieu athée mais j’ai tout de même été baptisée à l’âge de 7 ans. À 15 ans, je suis allée à la communion de mon cousin et j’ai découvert une église autre que celle que je voyais à la télé. J’ai commencé à me poser des questions. En 1986, le pape Jean-Paul II vient à Gerland 1 : une copine me propose d’y aller. Et voilà, c’est parti. Nous rencontrons la JOC 2. Je commence la Révision de vie (RDV). Grâce à Jacques Jouham, prêtre accompagnateur de l’équipe, je découvre l’Évangile et fais alors ma communion à 20 ans.

Une vie spirituelle

Aujourd’hui, je ne vais pas souvent à l’église, mais cela ne m’empêche pas de prier pour les copains, la famille, les collègues de boulot, les voisins… Quand je le peux, j’aime beaucoup aller au 44 (notre local de la Mission ouvrière), où nous sommes un petit groupe à partager l’eucharistie avec beaucoup d’échanges et de prières, le deuxième vendredi soir de chaque mois, autour de Jojo, prêtre ouvrier. À Vaulx-en-Velin, où j’habite, il y a un partage d’Évangile (initié par des religieuses du Prado 3, actuellement assuré par un collectif aidé d’un prêtre). La RDV m’aide à prier, elle est, pour moi, une source de vie pour redémarrer surtout dans les moments difficiles. Les membres de mon équipe ACO ont toujours été là pour m’écouter et m’interpeller, au besoin. Il ne m’est pas toujours facile de m’exprimer oralement surtout au moment du Juger. J’aime beaucoup les prières qui sont dans Témoignage, Repères. Parfois, j’en écris. Au cours de ces mêmes RDV que nous sommes arrivés à équilibrer, nous essayons souvent de lire une prière ou de dire un Notre Père. À ce moment-là, je ressens bien la communion avec les autres.

Être en communion

Dans tous les temps forts, j’ai vécu des moments formidables car l’eucharistie et la prière prennent encore une autre dimension. J’ai pu communier dans des grandes assemblées lors des rassemblements. Je suis revenue de ces temps grandie dans ma foi, dans ma mission de partage avec les autres et dans mon amour pour Jésus-Christ. J’adore les récos où tu approfondis vraiment l’Évangile et où tu es en communion avec les autres. Ces temps de vie spirituelle et de prière me nourrissent chaque jour, ils m’apportent une joie de vivre. J’arrive à dialoguer plus facilement avec des gens inconnus, lors de rencontres dans la vie professionnelle ou sportive, les transports en commun… Il y a quelques années, ce n’était pas le cas. Aujourd’hui, je dépasse ma timidité et je pense être poussée par une force qui m’engage à aller vers l’autre et me donne un autre regard plus compréhensif sur certaines personnes. On me dit souvent : « Tu as toujours le sourire ! ». Je pense que cette force en est la raison. Elle m’aide aussi dans ma responsabilité au Comité de secteur ACO. Bien sûr, j’ai aussi des moments de cafard. J’ai même eu de la colère contre Dieu, mais cette force est toujours là et me pousse à me relever toujours un peu plus haut. Et puis, il y a toutes ces petites joies : les RDV avec mon équipe, mon quartier où je rencontre des gens formidables, les ami(e)s que je connais pour la plupart depuis 30 ans, mes 50 ans organisés en surprise par des copain(ine)s, la solidarité des filles au sport…Le chant Écoute, écoute me fait penser que c’est cette présence du Seigneur vers moi qui me pousse à suivre ce chemin de spiritualité, me permet de vivre la double fi délité à la fois au Christ et au monde ouvrier.

Lydia Maubert

1. Stade à Lyon.
2. Jeunesse ouvrière chrétienne.
3. Famille spirituelle (prêtres et laïcs) fondée par le Bienheureux Antoine Chevrier en 1856, ayant pour mission d’annoncer le Christ aux pauvres.



 


En mission d’Église

 

23 avril 2018 2018

GIRONDE (33) Maïté, 33 ans, est Laïque en mission ecclésiale (LEME) depuis 2016. Elle a reçu deux missions : permanente de l’Action catholique des enfants (ACE) et permanente de la Mission ouvrière (MO).

J’ai été engagée en équipe JOC, puis nous avons rejoint l’ACO. J’ai été appelée à l’ACE 33 pour être présidente avant d’intégrer ma fonction de permanente.
Un travail
Dans mon travail précédent, secrétaire dans un cabinet comptable, j’avais des difficultés ; cette mission est arrivée au moment opportun.
J’ai été accompagnée par l’ancienne permanente, par la coordinatrice laïque, et par le délégué diocésain de la MO. J’ai senti tout de suite de la confiance de leur part mais aussi de tous les bénévoles qui m’entourent. Certaines périodes de l’année sont plus difficiles (rentrée scolaire, décembre/janvier, fin de l’année scolaire) car il y a beaucoup de réunions ou temps forts. Ils se déroulent souvent le soir et le week-end : il n’est pas toujours facile de faire place à sa vie privée. Mon compagnon, athée, m’a soutenu dans mon changement de travail. Il comprend mon engagement et, grâce à lui, il a découvert les mouvements et les actions menées, soutenues par l’Action catholique. Il pense que les mouvements comme les nôtres devraient être plus médiatisés. Cela me fait chaud au cœur.
Je travaille à la maison diocésaine. Avec les autres salariés des services et mouvements, nous cheminons, construisons, partageons… Et, certainement, que cela prépare les élections des délégués du personnel qui devraient être prévues en 2018.

Un engagement

J’ai en charge un club ACE de 4 enfants (Adam, Aymen, Camilia et Héryne) sur le quartier populaire de Cenon Palmer. Trois sont de confession musulmane. Ils se confient, m’apprennent des choses, sourient, rient… C’est un plaisir de les retrouver. Leur amitié fait écho à la résolution de l’ACE Plus fort ensemble !, qui donne confiance. Ma foi se nourrit de cette confiance. L’ACE est l’apprentissage de l’Évangile par le jeu.
Ces missions m’apportent beaucoup. Le fait d’aller tous dans le même sens est très agréable. Mes compétences sont sollicitées et ensemble, avec quelques jeunes de la JOC, des adultes de l’ACO et/ou du CCFD, nous mettons en œuvre des fêtes, des temps forts et vivons des situations imprévues. Comme avec Ali et Martine, sans papiers, venus à Noël en MO, qui ont contribué à l’animation musicale et au chant. Cette ouverture me permet de sentir que nous sommes inscrits dans la mission de l’Église et que des invités peuvent se joindre à nous.

Tous deux relus

Je suis en équipe ACO. C’est important ! C’est un moment à soi qui permet de se poser, de se questionner sur notre vie, notre foi, nos actions et nos engagements. La mission est enrichissante mais parfois lourde, et donc la relire est essentiel. Je participe aux temps de formation et de relecture organisés par le diocèse pour tous les LEME salariés ou non. Cela permet de se poser sur la mission confiée, sur sa foi, et de partager avec les autres LEME qui rencontrent souvent les mêmes joies et aussi les mêmes difficultés dans leur engagement.
Il m’est souvent difficile de dissocier travail et engagement car ce qui est mon engagement est devenu mon travail. Cette dynamique est exigeante et stimulante. À la rentrée, j’ai décidé de faire du sport pour avoir un temps pour moi et j’en suis ravie. Je ne regrette pas d’avoir accepté cette mission et encourage d’autres personnes à la vivre.

Maïté Combret



 


Je ne peux pas ne pas m’engager

 

20 février 2018 2018 par Rédaction ACO

ASNIÈRES (92) Féliciano, membre ACO et militant socialiste, nous partage son état d’esprit en ces temps de doutes.

L’engagement militant dans un parti politique est une fête, lorsqu’il part d’un élan authentique venant du cœur, cohérent avec l’ensemble de nos aspirations profondes. Il est une fête quand les victoires et les conquêtes s’additionnent, mais il l’est aussi aux heures des sacrifices et des combats justes, que l’on pense perdus d’avance. Je dois avouer qu’après 17 ans d’engagement au parti socialiste (PS), je ressens moins cet esprit de fête. Je regarde aujourd’hui mon parti et me demande si j’y suis encore à ma place.

Des convictions et des doutes

Pour moi, l’engagement politique est une manière d’accomplir le « aimer son prochain comme soi-même ». Le parti semble avoir perdu de vue cet autre, plus fragile et précaire, ouvrier, étranger, femme, jeune, personne âgée… Le seul objet du parti semble être lui-même. C’est aussi un devoir pour ’les forts’ de porter sur eux la faiblesse de ceux qui n’ont pas cette force. Les conquêtes de droits nouveaux ; la consolidation de la démocratie locale, sociale ; l’opposition à la toute-puissance de l’économique sur le politique… Autant de forces à entretenir pour le parti.
Pour moi, le collectif est une dimension essentielle de l’engagement militant. Baptisé, j’ai été élevé dans l’idée que chacun est relié à tous les autres dans une dimension organique (allégorie du corps chez Saint Paul pour décrire l’Église). Or nous avons perdu le sens du collectif. Et c’est ici que réside, sans doute, mon plus grand désappointement en tant que chrétien catholique, engagé au sein d’un parti. Au PS, il me semble que nous sommes parvenus à ce moment de délitement redouté par Saint Paul dans sa métaphore, ce moment tragique où le pied dirait : « puisque je ne suis pas la main, je ne fais pas partie du corps ». Je crois toujours à la nécessité de l’engagement politique, en la puissance de l’action collective, au rôle des partis pour faire vivre et tenir ensemble les hommes et les femmes d’une même nation au-delà de leurs différences. Autant de certitudes battues en brèche aujourd’hui par le discrédit de la parole politique, la résurgence des populismes de toutes sortes, l’exacerbation des individualismes et des antagonismes de classe, de religion, de culture…

Une relecture salutaire

Plus dure sera l’action ; mais plus déterminé devra être l’engagement, plus solides les valeurs, plus claires les convictions. Je sais qu’il va falloir que je retrouve sens, c’est-à-dire à la fois signification et direction, à mon engagement politique. Parce que je sais que je ne peux pas ne pas m’engager, agir, prendre parti.
Il y a lieu, pour l’heure, de reprendre à nouveaux frais ce cheminement de l’engagement, forgé au fil de mes années en ACO : prendre d’abord le temps d’un regard lucide pour voir en vérité les choses, les situations et aussi les hommes et femmes avec lesquels je mène ou ai mené mes combats, moi compris ; juger ensuite, sans concession ni fausses excuses ce que sont nos valeurs, la sincérité de nos engagements, ce qu’ont été nos erreurs, mais aussi discerner ce qui reste de nos richesses, de nos forces, de nos possibilités de faire ensemble ; alors je pourrai à nouveau envisager d’agir, après en avoir déterminé les possibilités, les conditions et notre capacité collective à contribuer de quelque manière à améliorer les conditions de vie des plus faibles.

Féliciano Gomez



 


Chercheur de justice et de paix

 

7 décembre 2017 2017

ILE-DE-FRANCE Hisham Abu Shahla, 30 ans, Palestinien de Gaza, est doctorant en sciences politiques à Paris. Il prépare une thèse sur la question palestinienne : Une solution à un seul État.

Je suis arrivé en France en 2009, avec une bourse du gouvernement français pour étudier. J’ai fait un master en sciences politiques après une licence en économie et sciences politiques.

Concerné et impliqué

Enfant, j’ai vécu en Égypte, plus proche de Gaza pour notre vie familiale, mon père travaillait pour l’OLP , basée à l’époque en Tunisie. Nous avons donc vécu entre les deux. Je suis arrivé à Gaza à l’âge de 10 ans en ayant vu comment cela se passait ailleurs. J’ai ressenti nettement que nous vivions une situation anormale.
Je suis allé l’université islamique de Gaza après avoir été dans une école chrétienne. Mon engagement a commencé avec la fac en 2004. L’année qui suivit le décès d’Arafat , la majorité des leaders étaient assassinés. C’était la guerre ; la fin de la 2ème intifada. J’étais engagé dans un syndicat étudiant de gauche. On avait un petit journal. Je travaillais sur l’histoire du mouvement national palestinien. J’étais passionné par cela. Le plus difficile pour moi, ce fut la division inter-palestinienne. Cela a détruit mon idéal du militant engagé pour la Palestine. Je voulais partir ; j’étais un bon étudiant ; j’ai donc cherché une bourse pour poursuivre mes études.

Apprendre, informer, militer

Arrivé en France, à Nantes, j’ai rejoint l’Union Générale des Étudiants de Palestine et participé à des soirées de témoignages avec la mairie de Rezé.
Aujourd’hui, avec les autres Palestiniens que je rencontre, nous faisons des soirées pour apprendre notre histoire, loin de toute propagande, pour comprendre la réalité. Si on reste sur les slogans, ça tombe à un moment ou l’autre ; ça ne peut pas faire un projet politique. Je crois que la Palestine a besoin d’avoir un projet politique. J’organise des débats ou je suis moi-même invité. Quand il a fallu être dans la rue, nous y étions comme durant la guerre en 2014. Cela touchait aux limites du supportable, en particulier le discours du gouvernement français solidaire avec l’armée israélienne.

Refuser l’humiliation

Historiquement, la Palestine était une seule terre où tout le monde cohabitait. Mais, à partir du moment où la Grande-Bretagne a imposé un État juif, les choses sont allées vers la guerre. Pire : utiliser le discours sacré comme le fait le gouvernement d’Israël, c’est porter le conflit à l’infini. Aujourd’hui, un seul État contrôle tout : la terre, la population ; que ce soit en Palestine ou en exil. Le problème n’est pas de diviser un territoire déjà trop petit, ou de contester les espaces, mais d’établir une discrimination au plan des droits. Tant que cette inégalité subsistera, il n’y aura pas de paix. Ne pas accepter d’être humilié est inscrit dans la nature humaine.
Le conflit israélo-palestinien est un conflit politique. Vu de France, il n’est pas assez politisé. Il y a une colonisation en Palestine depuis 1948, avec une discrimination des Palestiniens (démolition des maisons, check-points…). Par mon travail, je veux essayer de proposer des bases scientifiques, pour avoir la légitimité.
J’invite chacun à chercher, à comprendre la situation et à ne pas tout voir avec les yeux franco-français ; à ne pas confondre le conflit Israël-Palestine avec les débats internes français, car cela n’aide ni en Palestine ni en France.

Propos recueillis par Sylvain Knittel



 


Un Carême de solidarité

 

21 septembre 2017 2017 par Rédaction ACO

ORNE (61) Actrice auprès de lui, Valérie témoigne du combat collectif de Patrick, son mari. Ils l’ont vécu en couple croyant.

Voilà 14 ans, Patrick intégra le groupe AMCOR Flexibles à Argentan. Nous avons quitté le Nord, famille et amis, nous nous sommes vite intégrés. Je suis devenue assistante maternelle, et catéchiste. Patrick a de nouveau été élu délégué syndical CGT. Nous avons 5 enfants.

Sacrifiés sur l’autel du capitalisme

Le 9 février 2017, le géant australien AMCOR, leader mondial de l’emballage flexible, annonce la fermeture du site argentanais avant l’été : 86 personnes concernées, âge moyen 45 ans.
Pour ce groupe, ce n’est pas une première. L’investissement en Asie est bien plus attrayant, et 446 millions d’euros de dividende en 2016 ne suffisent pas à faire vivre ’Messieurs’ les actionnaires. Il faut viser plus haut, sacrifier sur l’autel du capitalisme !
Cette fermeture, organisée en amont par la baisse des investissements, a été une grosse claque. Les salariés sont humiliés car ils entendent : « Si la situation se dégrade c’est de leur faute, ils ne connaissent pas leur travail ». Ils ont pourtant un savoir-faire reconnu puisque certains retrouveront rapide¬ment un CDI.
Pendant trois mois, les représentants des salariés négocient. Le blocage de l’usine est décidé lorsque des camions étrangers arrivent pour emmener les matières premières. Il dure 3 semaines, jour et nuit. 2 salariés sont mis en examen. Chaque jour est différent. Les rebondissements et les tentatives d’intimidation sont physiquement et moralement éprouvants. Heureusement les salariés ont sollicité dès le début, une avocate ; une vraie militante.
Sans son aide, des limites auraient probablement été franchies et c’est ce que cherchait la direction. Depuis le 16 juin, les salariés sont mis en disponibilité et attendent leur lettre de licenciement qui ne devrait plus tarder. Ils n’oublient pas leurs camarades de Déca Propreté qui intervenaient à temps complet et qui seront eux aussi licenciés de leur entreprise.
Aujourd’hui nous appréhendons la fin avec le souhait de garder les liens tissés dans les évènements qui ont permis à beaucoup de s’engager et de se défendre. Les salariés sont fiers d’avoir mené un combat digne, en restant debout sans débordement.

Nous ne sommes pas arrivés là par hasard

S’il est compliqué de se projeter, d’envisager de repartir, cette épreuve a consolidé notre couple. Nous sommes encore plus proches, nous connaissons les pensées et la réaction de l’autre. Pratiquants, nous avions prévu d’aller nous ressourcer à Lourdes. Nous y avons prié pour les collègues et déposé une bougie devant la grotte à leur intention. C’était notre mission, même si les collègues de Patrick en ont souri. Il leur rappelle : « La bougie n’est pas éteinte, et l’espoir de rebondir existe toujours ». Notre Carême a été vécu sous le signe de la solidarité. Le conflit a débuté le mercredi des Cendres et s’est terminé à Pâques. Si cela n’est pas un signe de résurrection… Les collègues ont découvert que nous sommes chrétiens pratiquants, cela interpelle certains.
Délégué syndical depuis de très nombreuses années, Patrick relie son engagement à sa foi. Aider, être à l’écoute, défendre les autres : est bien conforme aux valeurs chrétiennes. Sa vocation n’a pas été d’être prêtre mais de fonder une famille et d’être au service de l’autre dans son engagement syndical.
De ce conflit, nous sortons grandis. Dans l’épreuve et la solidarité, nous nous surpassons. Nous sommes capables de bien des choses.
L’ACO a soutenu les grévistes en participant aux manifestations et par une déclaration adressée aux salariés et à la presse (voir site acofrance.fr).

Valérie Henry



 


Passer le témoin syndical

 

9 juin 2017 2017 par Rédaction ACO

Oise (60) Nadine nous présente son parcours d’engagée syndicale.

J’ai travaillé 23 ans dans une société spécialisée dans le traitement des abonnements de la presse écrite ou audiovisuelle ; essentiellement avec des femmes de tout âge en CDI, et aussi des intérimaires. J’y ai acquis une expérience syndicale qui me sert encore aujourd’hui.

Solidarité et prise de conscience

À compter de 2004, des rachats successifs par des fonds de pension vont déposséder l’entreprise de son fonds de commerce, de son savoir-faire, de son personnel (externalisation du travail). Avec les autres délégués du personnel (DP), nous avons conduit nombres d’actions, manifestations, réunions, délégations au siège social, retardant l’issue fatale.
J’étais sensible à la solidarité entre collègues et à la prise de conscience. L’objectif du syndicat était de rendre les salariés plus actifs. Sortir de la solidarité, c’était se condamner à la précarité. Il fallait être vigilant, ne pas dramatiser et défendre des personnes vulnérables comme les femmes seules. Le personnel est fragilisé, déstabilisé, fatigué par les luttes qui ont duré, et par le ’toujours plus de rentabilité’. Quand on est renvoyé de son travail, on souffre. Il y a perte de dignité, y compris la dignité familiale.
Après plusieurs années de combat, je fus à mon tour licenciée. Il m’a fallu une année pour refaire surface, puis retrouver du travail dans le service à la personne.

Un partage d’expérience

L’association embauchait des chômeurs par contrat aidé, sur une période de 6 mois pour une durée maximum de 2 ans. Il n’y avait pas de DP. Alors, lorsqu’il nous a été remis, avec notre bulletin de salaire, une note d’information Élection des représentants du personnel, j’en ai discuté avec Corinne, une collègue. Je lui ai parlé de mon expérience de délégué dans ma précédente entreprise. Elle s’est dite intéressée mais néophyte. Je la renseignais de mon mieux et Philippe, mon mari, lui parla de ce qui se passait dans son entreprise et lui conseilla de se syndiquer. Il lui donna les coordonnées d’un délégué syndical CFDT. Quelques jours plus tard, elle me prévenait par sms qu’elle sollicitait les autres collègues en CDI : « J’aimerais savoir si cela intéresse quelqu’un de se présenter. Si oui, pourriez-vous me contacter pour faire liste ensemble… N’hésitez pas à en parler à nos collègues. Je sais que ce n’est pas évident, on ne se connaît pas tous. Mais, dans notre intérêt, ce serait bien d’avoir des délégués… ». À la suite de cela, une personne s’est faite connaître.
Elles ont été élues titulaire et suppléante. Les premières questions ont porté sur la gestion des jours de congés, les contrats de travail et l’organisation du travail, car le Conseil général voulait faire des économies sur les kilomètres effectués et le temps passé dans les déplacements. Conséquence : plus d’auxiliaires de vie intervenant chez les usagers, qui ne s’y retrouvent plus et perdent leurs repères.
Aujourd’hui, je suis retraitée. Je prends du temps pour effectuer des visites auprès de personnes âgées seules. J’ai gardé contact avec Corinne qui m’informe de l’évolution du travail ; je la renseigne quand je peux et nous entretenons un lien amical. Je la soutiens toujours car, depuis son élection, elle a subi une campagne de déstabilisation. Elle s’est accrochée à son rôle de DP, a pris de l’assurance, pose des questions, obtient des réponses et remporte des petites victoires, comme cette journée récupérée pour elle et ses collègues.

Nadine Leviel



 


J’aimerais être un passeur

 

24 mars 2017 2017 par Rédaction ACO

NORD Philippe, en ACO à Lille, vient d’être ordonné diacre. Il témoigne de son parcours et du sens qu’il donne au sacrement reçu.

Inspecteur technique dans une multinationale, j’ai 53 ans et suis marié à Geneviève depuis 1984 ; nous avons trois garçons : Romain, Simon et Nicolas.

Un appel

En 2011, le prêtre de notre paroisse nous interpelle, Geneviève et moi, au sujet du diaconat permanent : surprise, interrogation, questions, pourquoi nous, pourquoi moi ? Nous en reparlons avec lui, avec des amis diacres et prêtres. Nous concluons que nous n’avons aucune raison de dire « non », mais il reste de nombreuses questions. Nous commençons la formation, « on verra bien où cela nous mène ». Néanmoins, je me rends compte que notre profil est atypique : je n’ai pas été interpellé pour ma présence visible dans la paroisse, ni pour mon implication dans des services d’Eglise. Je me sens bizarre aux yeux des autres appelés, parfois débarqué d’une autre planète.
Jésus a été attentif aux plus petits, aux exclus ; il a accueilli, écouté tous ceux qui dérangent, ceux qui sont en marge de la société ou de l’Eglise. Accueillir l’autre, pour nous, c’est être témoin et annoncer que Dieu est amour, qu’il a donné sa vie pour tous. Sa résurrection permet aux hommes de donner un sens à leur vie, mais aussi l’espérance d’un monde meilleur. Ma foi me motive dans l’action, donne un sens à mes engagements mais c’est aussi eux qui nourrissent ma foi par les témoignages entendus, les personnes rencontrées, celles que l’on voit changer ou grandir. Annoncer l’Evangile, c’est annoncer la Parole, qui peut être assimilée à une graine que l’on sème, mais ensuite, nous ne la maîtrisons plus, elle croît d’elle-même (Luc 8,4-15). Par contre, nous pouvons lui apporter des soins, de la lumière, nous pouvons être tuteur.

Dans un quotidien

Dans mes engagements politiques et syndicaux, surtout en tant que délégué syndical, j’ai appris l’humilité, l’écoute et l’importance de la parole de l’autre ; savoir l’entendre, la comprendre pour mieux pouvoir s’exprimer en leur nom. Dans mon entreprise, je suis en position d’écoute et d’attention. Quand des clients me parlent de leur foi ou de leur rejet de l’Eglise, cela me touche, me bouscule, avant j’y étais plutôt indifférent.
Dans la vie associative, en tant que président du club de basket, je comprends mieux une remarque d’un membre du Bureau : « oui mais toi, tu es différent, tu fais attention aux autres ». Je trouvais cela évident d’être attentif aux paroles, aux gestes des autres. Aujourd’hui, j’entends un Dieu qui me parle à travers ma vie, les événements, mais aussi par les témoins rencontrés tous les jours. Sans parler de Dieu, ils en expriment quelque chose par leurs attitudes, leur écoute… C’est pour moi l’image de Dieu fait homme parmi les hommes.

Des missions confiées

Tout cela nous a mené à l’ordination diaconale en octobre 2016. Mes missions confirmées par l’évêque (accompagnement du relais enseignement supérieur de la JOC et du Comité d’agglomération Lilloise de l’ACO), mes engagements associatifs sont, pour moi, à l’image de la vie de Jésus, de faire un bout de chemin avec les gens puis se retirer pour leur permettre de continuer (Luc 24,13-34). Je pense qu’être diacre, c’est être un homme, par lequel l’Evangile passe. J’aimerais savoir parler couramment ces deux langues : celle de la Parole de Dieu et celle de la parole des hommes, afin de traduire en mots de travailleurs l’amour de Dieu pour les hommes et leur ouvrir le chemin de la rencontre avec Dieu.
« J’aimerai être un passeur. Engagé comme… Engagé avec… tout un chacun dans la vie de tous les jours » .
Philippe Plichon



 


Défenseure des droits humains

 

16 janvier 2017 2017 par Rédaction ACO

Nouvelle présidente du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD)- Terre Solidaire, Sylvie Bukhari-de Pontual nous fait l’amitié de se présenter.

Depuis toujours, j’ai été, par mes parents, au carrefour de différentes cultures et religions. Ils m’ont entraînée très tôt à vivre dans d’autres pays. Cela m’a profondément ouverte au monde et aux autres, à des réalités politiques, économiques et sociales si diverses.
Une éducation d’inspiration jésuite reposant sur la liberté, la responsabilité et le discernement, et quelques rencontres, furent décisives dans l’enracinement de ma foi en Christ et dans mon engagement pour la défense de la dignité et des droits fondamentaux des plus fragiles. Dom Helder Camara (Archevêque de Recife, une des voix prophétiques de l’après Concile Vatican II), en appelant à se mettre au service des pauvres, ou encore Guy Aurenche (avocat, ancien président du CCFD-Terre Solidaire), alors président de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), vivant concrètement sa foi chrétienne au service des plus vulnérables, m’ont amenée à poursuivre des études de droit et devenir avocate.

Contre l’injustice

Spécialiste de droit international, j’ai été une militante de terrain assumant progressivement des responsabilités dans un engagement bénévole très fort pour la défense des droits de l’homme au sein de l’ACAT France, puis de sa Fédération Internationale (FIACAT). Ne supportant pas, viscéralement, l’injustice, j’ai essayé de mettre mes compétences juridiques au service de ceux qui en sont victimes, les plus faibles, les plus démunis, les plus défigurés, les moins ’présentables’ (les détenus de droit commun, souvent victimes de traitements cruels, inhumains, dégradants).
C’est pourquoi j’ai aussi participé à la création d’un master universitaire formant aux métiers de la solidarité internationale, et je suis devenue enseignante à la Faculté de Sciences Sociales et Économiques de l’Institut Catholique de Paris.

Pour la dignité

Parce que des proches ont été licenciés dans des conditions inacceptables et m’ont sollicitée pour les défendre face à leurs employeurs, j’ai plongé dans le droit du travail et j’ai alors découvert une réalité que je ne soupçonnais pas. Comment ne pas évoquer ces femmes licenciées au retour de leur congé maternité, ces victimes de harcèlement moral convaincues qu’elles étaient les seules responsables de leur descente aux enfers, ces salariés humiliés jusqu’à se sentir inutiles, priés de quitter séance tenante leur emploi ou se heurtant brutalement au refus d’accéder à leur lieu de travail… Redonner leur dignité à ceux qui ont ainsi perdu toute confiance et estime de soi, faire reconnaître leurs droits élémentaires, est devenu un combat essentiel pour moi.
Finalement, le fil directeur de ces engagements, professionnels et bénévoles, est fondé sur une alliance indissoluble entre prière et action. Parce que ce combat pour la dignité de ma sœur, mon frère en humanité, est lourd, ingrat, difficile, avec des succès malheureusement trop limités, alors la prière me donne le courage d’agir dans la durée. L’immersion quotidienne dans la Bible (même dans le métro) est un temps de respiration. L’encyclique Laudato Si’ et les discours du Pape François aux mouvements populaires m’encouragent à aller de l’avant : le Royaume de Dieu est ici, maintenant ; nous devons ensemble le bâtir. Voilà pourquoi j’ai répondu, avec joie et espérance, à l’appel du CCFD-Terre Solidaire. Il ne se contente pas de dire que les êtres humains doivent manger à leur faim. Il se bat aujourd’hui pour le respect des droits des personnes et pour une juste répartition des biens qui nous sont communs. Il est communion d’Église : sa collégialité de 29 services et mouvements d’Église (dont l’ACO) en est le vivant témoignage !
Sylvie Bukhari – de Pontual
Présidente du CCFD – Terre Solidaire



 


Acteur de fraternité

 

3 novembre 2016 2016 par Rédaction ACO

LOIRE (42) Vincent, président d’un centre social en quartier populaire, nous partage le sens qu’il donne à son engagement.

J’ai découvert les centres sociaux grâce à la JOC en 94-98 (nombreux engagements dans l’aide aux devoirs).

Culture et mixité sociale

J’ai choisi d’habiter dans un quartier populaire marqué par l’immigration, le Grand-Pont, à Rive-de-Gier : de belles solidarités, une identité propre, un milieu vrai et généreux, une chapelle, une mosquée et le centre social Armand-Lanoux. J’y ai commencé par l’aide aux devoirs des collégiens. Un souvenir particulier : ces jeunes maghrébins médusés que je parle l’arabe sans être musulman… Ils devaient être dans mon esprit lorsque j’ai accepté de rejoindre le Conseil d’administration (CA), car ce qui doit animer ce type de structure me semble être l’accès à la culture dans toutes ses dimensions. Je voulais apporter ma pierre à cet édifice qui connaissait alors des difficultés financières et de gouvernance. Élu en 2010, lors du 1er CA, Fadila (gardienne pour l’office d’HLM) me propose de me porter candidat à la présidence. Être appelé par une habitante du quartier, militante, connaissant bien les habitants et respectée par tous, a eu beaucoup de poids.
C’est une chance de vivre cette responsabilité. Je suis témoin de l’engagement fidèle des nombreux bénévoles qui investissent animations et activités diverses. C’est être au cœur d’une action collective pour proposer des actions culturelles et innover, répondre aux besoins décelés des adhérents et aux attentes exprimées. Bénévoles et salariés forment une équipe aux talents, capacités et profils multiples. Bel atout qui attire un nombre croissant d’adhérents, eux-aussi aux profils de plus en plus variés. Cette mixité sociale des familles est une des bases de notre projet social.
Rien n’est idyllique bien sûr. La gestion du personnel, lorsque l’on est employeur associatif, peut causer des soucis. Il nous a fallu licencier deux salariés, dont un pour faute grave… J’ai ainsi découvert le tribunal des Prud’hommes. Ce n’est pas toujours facile à vivre. Heureusement, le licenciement a été validé, l’affaire est terminée et laisse place à la vie.

Lieu d’écoute et d’échange

Dans cet engagement, je m’appuie sur ma Foi (en l’Incarnation parmi nous du Tout-Autre) reçue de la famille, nourrie en ACE et JOC, réfléchie grâce aux GFO et mon volontariat en Palestine. Si je crois que Dieu s’installe dans le quartier, dans les allées des bâtiments, il me faut agir pour que le centre demeure un lieu de croisement des regards, d’écoute et d’échanges et, de ce fait, un lieu d’expérimentation du pouvoir d’agir des habitants. Car Dieu nous veut frères, libres et debout !
Le 22 mai dernier, nous avons vécu une grande journée citoyenne et spirituelle. Des musulmans avaient sollicité notre directeur pour vivre un temps de rencontre dans la différence, suite aux attentats qui ont amené des réflexions acides contre eux. En CA, nous avons accepté, à condition que l’ensemble des croyants et non-croyants puissent avoir leur place. Belle réussite : des musulmans ont assisté à la prière des chrétiens dans la chapelle, et des chrétiens à celle des musulmans dans la mosquée. Les conférences ont fait salle comble pour s’écouter et se découvrir.
Lors de l’ouverture officielle, j’ai dit que cette journée permettait de se rencontrer, d’échanger, sans cacher la différence de Foi. Notre point commun est d’être citoyens français, mais cela n’efface pas nos identités personnelles de croyants. Reconnaître en l’autre cette identité religieuse, mais surtout spirituelle, signifie pour moi reconnaître sa dignité humaine. A l’heure où les médias voudraient nous persuader que la religion se limite à des tenues ou des pratiques extérieures, sans m’afficher comme chrétien mais sans le cacher, j’essaie de vivre mes convictions : respect de la dignité de chaque personne, choix préférentiel des plus petits, souhait du meilleur pour chacun.

Vincent Royon



 


La soif d’en sortir

 

16 septembre 2016 2016 par Rédaction ACO

VIENNE (86) René est malade alcoolique guéri. Son histoire est tragiquement banale. Il témoigne d’un parcours difficile, mais au long duquel la persévérance, le respect mutuel, l’amour… ont permis non seulement de guérir mais de devenir, en couple, acteurs pour aider d’autres à s’en sortir, à retrouver humanité, dignité et liberté.

Depuis toujours, je consommais un peu d’alcool. Petit à petit, ça a commencé à dérailler. J’ai pris l’habitude de boire tout seul et de plus en plus. C’était devenu mon carburant. Il m’en fallait le matin pour partir travailler, le midi pour tenir jusqu’au soir et, en arrivant à la maison, je poursuivais ma consommation. J’étais malade alcoolique, mais dans le déni. Mon épouse voyait bien que je buvais, mais ne savait pas comment s’y prendre pour en parler au médecin. C’était une souffrance de tous les jours pour elle. Elle avait la honte, la culpabilité, le désespoir, la peur de ma violence. Nos familles savaient, mais étaient aussi démunies. Le soir, alcoolisé, je disais à mon épouse, en la prenant par le cou, « Je te promets, demain, j’arrête », et le lendemain mon cerveau en redemandait.
Un accompagnement salutaire
Après plusieurs années, j’ai enfin pris la décision, avec mon épouse, de me soigner. J’étais réellement malade alcoolique. J’ai d’abord fait une cure ambulatoire (traitement médicamenteux sans hospitalisation), puis un sevrage en milieu hospitalier suivi d’une postcure d’un mois. J’étais abstinent mais très dépressif, d’où un traitement d’anxiolytiques qui me rendait dépendant des médicaments ; je n’étais plus moi-même, j’étais comme une épave. Pour me sortir de cet état, j’ai fait une cure d’un mois de psychothérapie. Je peux dire aujourd’hui que cette cure m’a libéré d’un mal-être très grand, enfoui au plus profond de moi, dont je n’étais pas conscient et qui empoisonnait ma vie. Il m’a fallu deux ans pour sortir de l’enfer. ’La soif d’en sortir’, comme dit le Mouvement Vie Libre (VL), l’a emporté sur la bouteille. Aujourd’hui, je suis heureux avec mon épouse, mes enfants. Je suis libéré de l’alcool grâce à l’amour de mon épouse et de VL.

Aimer l’être humain

Pendant toute ma maladie, j’allais aux permanences VL, aux réunions mensuelles. Il a fallu beaucoup de patience, de bonté, de confiance, de discrétion pour m’accompagner dans ce rude chemin. Mon épouse et les militants de VL, toujours fidèles, ont été déterminants pour arriver à ma guérison. L’accueil, la convivialité, le respect de chacun, le non jugement, la confiance sont des mots clés du Mouvement qui sont très réconfortants, stimulants pour les malades. VL a été pour notre couple un moyen de rencontrer des personnes en souffrance et d’anciens malades guéris. C’est pour cela qu’aujourd’hui, ce que nous avons reçu, nous voulons aider d’autres à en bénéficier.
Je tiens à ce que VL permette aux malades de se connaître et de communiquer entre eux. L’expérience vécue dans notre foyer nous a rendus proches des malades et de leur entourage. Elle nous a appris à aimer l’être humain.
Aujourd’hui, mon épouse s’investit dans un groupe de parole Femmes. En toute confiance, chacune peut exprimer sa souffrance, ce qu’elle a vécu. Progressivement, elles se sentent soutenues, écoutées, comprises ; alors, exprimer des choses douloureuses, profondes, intimes, leur permet de libérer un mal-être enfoui au plus profond d’elles.
Toutes les semaines, une permanence dans 5 cantons différents a lieu pour des personnes concernées par cette maladie. Une réunion mensuelle à Châtellerault regroupe 20 à 30 personnes avec des échanges, des expériences, qui permettent parfois de se reconnaître dans l’expression des autres. La convivialité, les rencontres, les partages, l’amitié au sein de l’équipe sont une force pour chacun.

René et Bernadette



 


Une foi qui fait avancer

 

29 juin 2016 2016 par Rédaction ACO

MEURTHE-ET-MOSELLE (54) Brigitte est technicienne de surface. Entre le travail, l’engagement syndical et l’ACO, elle nous invite à la suivre.

J’ai 50 ans, 4 enfants, 7 petits-enfants. Je suis en ACO depuis 7 ans maintenant, après avoir fait 15 ans de JOC. Entre l’ACE, la JOC et l’ACO, ainsi que mon engagement à ATD Quart Monde, j’ai laissé passer du temps pour réfléchir. Parce que j’ai aussi été conseillère municipale à Tomblaine, ma ville, et aux parents d’élèves.
Je suis revenue à l’ACO parce que je voulais retrouver des copains. On avait fait de la JOC alors, avec mon mari, on a remonté une équipe.

Des conditions de travail qui mènent à se syndiquer

Au travail, j’ai 6 résidences à faire une fois par semaine ou tous les 15 jours. J’ai aussi des bureaux à faire chaque jour. Avec une autre entreprise, j’ai un lycée où je vais faire les entrées, et un bureau le soir. Pour faire 39 h de travail par semaine, on a à peu près 20 h de transport, non prises en compte sur les salaires. De plus, nous n’avons pas toujours le matériel pour travailler, alors on improvise.
Je suis en lien avec la CGT. C’est moi qui ai lancé le syndicat dans notre entreprise, mais c’est mon mari qui a été élu délégué du personnel. J’ai lancé la section syndicale pour avoir des réponses à mes questions par rapport à ce qui relève du contrat, de la grille des salaires et puis aussi pour arranger les conditions de travail des autres collègues.
Pour les élections, c’est une déléguée syndicale à la CGT qui a monté le dossier. Pour le premier tour, il n’y avait personne à nous opposer mais on a fait un deuxième tour, car on n’avait pas atteint le pourcentage. Alors, notre cheffe de service, qui est dans les bureaux, s’est présentée sans étiquette. Elle a dû mal le prendre et a voulu nous contrer. Le nouveau directeur essaie, quant à lui, de faire en sorte, pour l’instant, que les gens soient bien. C’est sûrement lié au fait que l’on a un peu poussé au niveau du syndicat, et il y a aussi les clients derrière nous, certains nous soutiennent.

… à lancer un relais ACO

Avec Roselyne, nous avons mis en route le relai Techniciens de surface. On en avait assez du boulot, des conditions de travail et on voulait voir si dans d’autres entreprises c’était la même chose. On voulait aussi que les gens aient un lieu pour parler car nous travaillons souvent seuls. Nous avons été rejoints par des copains et copines qui sont dans les mêmes sociétés et chez des particuliers.
Là, on donne la parole aux gens, ils parlent de leurs conditions de vie ; on parle du boulot… c’est un endroit où l’on peut s’exprimer. L’ACO peut être un lieu pour les personnes qui ne veulent pas être en lien avec un syndicat, où pouvoir exposer leur vie de travail et où avoir un début de renseignement pour se mobiliser, se mettre en route mais aussi où se dire ce qui nous fait tenir debout. C’est pour cela que nous l’avons fait et que nous allons continuer. Nous allons aussi essayer de les rencontrer pour un temps festif, il ne faut pas que ce ne soit que pour le travail. J’ai toujours eu la foi. Sinon, je ne serais plus en équipe. Surtout, c’est ce qui te permet d’avancer et de faire avancer les autres aussi, en même temps. On fait partie de l’Église mais on apporte notre pierre à nous, avec notre vécu, notre foi et aussi notre foi en l’Homme (ça en fait partie, sinon ça ne pourrait pas avancer). Si je n’avais pas la foi, je ne pourrais pas continuer ce que je fais. Ça fait partie de moi. •

Brigitte Bajoni



 


Prêtre-ouvrier, aujourd’hui

 

24 mai 2016 2016 par Rédaction ACO

LANGUEDOC-ROUSSILLON Jean-Louis, prêtre et laveur de vitres, témoigne de son quotidien et de la spécificité de son ministère.

Beaucoup de gens ne sont pas indifférents quand on emploie l’expression un peu mythique de ’prêtre-ouvrier’. Ils demandent si « cela existe encore » ; les plus anciens se souviennent vaguement du ’coup d’arrêt’ de 1954 et ne connaissent pas la suite de l’histoire ; tandis que d’autres ont connu tel prêtre-ouvrier (PO), même si c’était parfois plus précisément un prêtre au service de la Mission ouvrière qui n’avait aucune activité professionnelle. Cela existe encore mais, à vrai dire, nous ne sommes plus qu’une petite vingtaine en France dans le collectif des PO à ne pas être encore à la retraite !

Paroisse et CDD

Depuis 1993, je suis ouvrier dans le nettoyage – agent de service ou d’entretien ; j’ai travaillé dans une bonne douzaine de sociétés de ce milieu, surtout comme laveur de carreaux. En octobre dernier, après douze années dans la même entreprise d’une petite ville du sud de la France, j’ai déménagé dans une ville beaucoup plus grande, où j’ai tout de suite retrouvé un emploi à temps partiel (entre 20 et 30 heures par semaine), tout en étant le prêtre référent d’une paroisse très populaire et très marquée par l’Islam.
Ma situation professionnelle a quelque peu changé : j’étais pépère et me voici précaire ! J’étais délégué (syndical et du personnel) et me voici relégué ! Depuis le 1er novembre, j’en suis à ma deuxième société et j’enchaîne les petits CDD de remplacements. Pour avoir un CDI et pouvoir enfin dire un peu quelque chose, et peut-être m’engager de nouveau avec la CFDT, il va falloir attendre très longtemps et signer naïvement beaucoup de contrats « pas très catholiques » ! Ayant connu les conditions de travail les plus diverses, je ne me plains pas de mon sort : je suis au chaud puisque nous travaillons dans un grand hôpital. Par rapport à mon envoi dans le ministère PO et eu égard à mon âge critique (52 ans), et à la situation particulièrement difficile de l’emploi dans cette ville sans tradition industrielle, je ne trouverai pas mieux. Et surtout, le Bon Dieu m’a donné de bons collègues de toutes les couleurs ! Nous prenons la pause ensemble et l’ambiance est plutôt bonne. Pour que naissent la confiance et l’amitié, voire un peu de solidarité, il faut du temps ! Je souhaite de tout cœur prendre ce temps-là et rester avec ces collègues, même si je dois avaler quelques couleuvres !

Au service de la périphérie

Être PO, c’est un merveilleux ministère ! C’est une existence qui en vaut la peine, même s’il y a, en effet, de la fatigue et de la peine, comme dans tellement de vies de nos concitoyens exploités et précarisés. Dans les milieux ecclésiastiques, le ministère PO ne fait plus débat depuis bien longtemps. Nos chers Évêques, très occupés à boucher les trous pour ’couvrir’ le territoire des paroisses, ne sont « ni pour, ni contre, bien au contraire ». Et dans les séminaires, on ne risque pas d’en parler, si ce n’est dans un cours d’histoire de L’Église ! « Prêtres-ouvriers - prêtres oubliés », écrivait un copain PO ? Sans doute. Mais plus que jamais, justement parce qu’il y a désormais peu de prêtres dans nos régions, il serait bon que l’Église envoie en mission des serviteurs de l’Évangile qui ne seraient pas en priorité au service de la ’boutique’, mais de la périphérie. Et l’Église, dans son institution et ses ministres, n’a pas, loin s’en faut, fini d’apprendre de la vie des pauvres gens en partageant tout simplement leurs conditions de travail, leurs espoirs et leur désir d’une société plus juste et fraternelle.

Jean-Louis Cathala



 


Pèlerine du quotidien

 

2 mars 2016 2016 par Rédaction ACO

St-Etienne (42) Hélène est cadre de santé dans le secteur du handicap, elle nous propose de suivre son chemin de vie entre travail, engagement et foi.

Témoigner dans une revue n’est pas chose aisée. A l’appel de l’ACO, j’ai tout d’abord pensé qu’il interpellait le groupe ACO dont je fais partie, pour la rédaction d’un article. Que nenni ! C’est bien mon témoignage qui l’intéressait en tant que personne engagée dans un chemin de vie, de foi…

Prendre du recul

Que dire ? D’abord me présenter : à bientôt cinquante-cinq ans, je me définis souvent comme une grande ’pèlerine’ devant l’Eternel. Depuis que j’ai fait le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, en deux fois 28 jours avec la toile de tente, cette marche m’a offert une lente méditation au quotidien. Il me semble que, dans ma vie personnelle et professionnelle, j’adopte cet état d’esprit, cette prise de recul chaque fois que je le peux ; cette espèce de frein naturel à un rythme de vie toujours trop pressé. Si la vie m’a apporté mon lot d’épreuves comme chacun d’entre nous : décès de mon père, divorce, séparation… elle a aussi su m’offrir des joies précieuses : un fils, Jean-Baptiste, qui fêtera ses 30 ans pour Pâques, un réseau d’amis fidèles, des valeurs solides et une foi qui m’a toujours aidée à surmonter les obstacles.

Des valeurs et des actes

Mon engagement dans la société, pour aller plus loin dans le témoignage, provient déjà de mon éducation. Avoir comme exemple un père militant et chrétien qui, au quotidien à l’usine, se bat pour les autres, forge certaines valeurs comme le sens du collectif, la solidarité, l’altruisme, le service aux autres… Ce n’est donc pas un hasard si, à 19 ans, je débutais ma carrière d’infirmière en service de cancérologie, tout en prenant ma première carte syndicale, afin d’adhérer à un groupe de défense des droits des travailleurs. Ce n’est pas non plus un hasard si j’ai entrepris de poursuivre la réflexion chrétienne en allant à la JOC, puis dans un groupe de réflexion, puis enfin aujourd’hui à l’ACO. J’éprouve tout simplement le besoin de faire un parallèle entre les actes que je pose au quotidien et la parole de l’Evangile ; le groupe permettant à chacun de grandir encore grâce aux paroles échangées en vérité : paroles d’espoir, mais aussi de doutes, de colère parfois, de peine, de vie en somme…
Mon travail, depuis, a évolué, je suis devenue cadre de santé en 1991. Accompagner des équipes de professionnels me correspond car ça m’amène à transmettre et à faire vivre des valeurs, certes professionnelles mais tellement humaines aussi. Je travaille depuis six ans dans le secteur du handicap où, comme j’aime à le dire, " je prends soin de vies fragiles et pourtant si fortes d’enseignement ". Le changement de fonction pourtant, n’a pas été simple. Venant d’un milieu ouvrier, devenir cadre est presque, au début, une trahison à ce qui nous a structurés jusque-là. La réflexion sur sa pratique, l’échange avec d’autres, les expériences de huit secteurs professionnels différents dont la formation aides-soignantes et infirmières, m’ont permis de me construire une identité professionnelle autre, sans lâcher les valeurs fortes qui me sous-tendent.
Alors oui, je ’pèlerine’. A chaque écueil, je prends mon bâton et je cherche à aller plus loin dans ma foi, dans mon engagement, dans ma vie. Aujourd’hui, j’accompagne deux jeunes sur ce chemin de foi, de vie : l’une va vers le baptême et l’autre vers la confirmation… C’était sans doute écrit. •

Hélène Bonneval



 


Une piécette qui vaut de l’or

 

19 janvier 2016 2016 par Rédaction ACO

Lille (59) Daniel Maciel est diacre, membre depuis plus de 20 ans de l’association Magdala à Lille. Il témoigne de ce que cet engagement permet.

Pour dire mon engagement me vient l’épisode rapporté dans l’Évangile de Luc, où des gens riches déposaient beaucoup d’argent dans le tronc du trésor du temple, et où une veuve misérable met une piécette. Jésus remarque cette veuve et dit qu’elle a mis plus que tout le monde, parce que les autres ont pris de leur superflu alors qu’elle, a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. Objectivement, ce qu’elle a mis ne va pas contribuer de manière significative à l’entretien du Temple contrairement à l’argent des riches. Mais en soulignant l’importance de ce geste, Jésus nous montre le renversement des valeurs à opérer pour construire le Royaume qu’il annonce.

Un engagement qui transforme

En m’engageant dans la communauté de Magdala, je voulais aider des personnes sans logement, sans travail ou cumulant toutes sortes de difficultés. Quand je vois avec le recul le nombre de ceux et celles qui nous ont quittés, avec 20 ou 30 ans de moins que l’espérance de vie moyenne des Français, je relativise les effets mesurables de cet engagement. Mais, au fil de ces rencontres, j’ai été profondément transformé. J’ai compris que ces hommes, ces femmes ont autant apporté à l’humanité que d’autres dont les noms sont célèbres. Cet apport est certainement du même ordre que cette pièce que met la veuve dans le tronc et dont le regard de Jésus révèle la valeur.

Servir la Parole de Dieu, la Parole des pauvres

Dans l’Évangile de Matthieu (ch.25), Jésus s’identifie aux pauvres. On pourrait ajouter aujourd’hui « Je n’avais plus la parole et vous me l’avez donnée ». Dans mon ministère de diacre, j’essaie de vivre le service de la Parole de Dieu, à travers le service de la parole des plus pauvres.
Les voix qui comptent dans notre société sont souvent celles de personnes instruites, qui ont du pouvoir ou de l’argent, qui ont fait de grandes choses aux yeux du monde ou qui, simplement, savent bien manier les mots. Or, faire face à la galère, à l’échec à répétition, demande beaucoup plus d’énergie que vivre la réussite. Ceux qui vivent ces épreuves ont des choses importantes à dire pour notre humanité, mais ils n’en ont pas conscience. Pour que leur parole émerge, il faut qu’ils puissent se retrouver avec d’autres et réaliser la valeur de ce qu’ils vivent. J’ai la chance d’être en lien avec des dizaines de ces groupes à travers la France, où chacun ose, petit à petit, se dire, parce que la confiance, la bienveillance et la fraternité vécues permettent de dépasser la honte et la culpabilité. Ce qui s’y partage est d’une très grande richesse, mais qui reste le plus souvent enfouie. Les pauvres sont généralement vus comme ceux à qui il faut donner, pas comme des contributeurs.
Heureusement des espaces se créent où leur parole est attendue. Je pense par exemple au Conseil national de lutte contre l’exclusion qui fait appel à des personnes qui ont l’expérience de l’exclusion pour participer à l’élaboration des politiques publiques, ou à des diocèses qui lancent des groupes ‘Place et parole des pauvres’, dans la suite de Diaconia 2013. Pour aider ceux qui le souhaitent à mettre en place les conditions pour que cette parole émerge, nous avons créé, à quelques-uns, ‘Participation et Fraternité’. Cette petite association développe des formations-action et accompagne des structures et des groupes de tailles très diverses pour associer ceux qui n’ont qu’une piécette à apporter à la construction de la maison commune.

Daniel Maciel



 


A la croisée des chemins

 

23 novembre 2015 2015 par Rédaction ACO

Mayenne (53) Catherine, membre ACO, est présidente de ’À la croisée’, un espace de découvertes et d’initiatives. Association qui oeuvre dans la lutte contre les exclusions en accueillant des hommes et des femmes de toutes générations, de toutes origines sociales ou culturelles, en activité, en recherche d’emploi ou retraités. Catherine nous livre une belle relecture de son action auprès de personnes en fragilités.

Depuis quelques années, l’association participe à une manifestation organisée par la municipalité : Balades au jardin. Je suis témoin du cheminement de chacun.
Pour choisir le décor, il faut donner des idées, s’écouter. Cette année, les participants ont fabriqué et vendu du mobilier de jardin. Avec cette initiative, c’est toute une reconnaissance qui s’engage : accepter les femmes à l’atelier bois, se sentir connus et reconnus par les ouvriers municipaux, leur demander des outils, puis être invités à boire le café avec eux….
D’autres activités voient le jour, comme ’l’art textile’ qui a même donné lieu à une expo qui s’exporte au Mans. Il fallait partir d’une porte et la reproduire. Créer avec du tissu et différents matériaux. Ce n’est pas facile mais je les sens solidaires, je vois des transformations à chaque atelier : un homme assez ’brut de pomme’ fait une porte capitonnée, et s’apaise.

Des échanges et transformations

La municipalité de Laval s’intéresse à eux. Les œuvres ont été exposées en ville, ils en sont fiers.
Le mari d’une des exposantes vient voir le travail accompli ; lui s’active aux jardins ouvriers, elle participe à la chorale ; ils entrent dans une autre relation de couple, faite d’un regard de fierté posé l’un sur l’autre. ça métamorphose le couple !
Il y a eu beaucoup d’échanges. On était tous au même niveau. Maintenant, tout cela les fait entrer dans une autre histoire, tout ce qu’ils ont fait devient leur vécu : un beau chef d’œuvre !
Ils se sentent à l’aise et ça leur donne envie de découvrir autre chose.

Des défis relevés

Chaque activité est un nouveau défi. La chorale : c’est tenir debout plus de cinq minutes, s’exposer devant les autres… Pour le sport, il faut évaluer le souffle… du coup ceux qui participent font un bilan de santé. Maintenant ils viennent même à pied, ils prennent soin d’eux.
Tout l’art est de convaincre d’essayer. Ces activités attirent de nouvelles personnes, elles se stimulent entre elles. Je suis épatée de voir comment les choses évoluent. Un des participants confie que c’est cet espace qui lui permet de se maintenir en vie.
C’est phénoménal le progrès, ça donne une leçon de vie, ça les sort de leurs problèmes, ça les met debout, leur vie est transformée. Mais cela me transforme aussi. Je donne du temps mais quand je vois le résultat, toutes ces choses positives, ce ne sont pas des miracles, mais… « si les aveugles voient, les boiteux marchent », c’est l’évangile ! ’Nos participants’, si je n’étais pas dans cette association, je ne suis pas sûre que je les aurais remarqués, ni même salués. Si je suis là, c’est grâce à eux. Je n’aime pas qu’on les appelle les ’bénéficiaires’. Je réagis tout le temps quand j’entends cela. Je tiens à ce mot : PARTICIPANTS ! Ils éclairent ma vie, on s’éclaire ensemble.
Catherine C.



 


Humanisme et militance

 

18 septembre 2015 2015 par Rédaction ACO

Pau (64) D’une famille d’agriculteurs, 6 frères et sœurs, Pierre est allé à l’école « où il n’a rien fait, mais a assumé ». Il a commencé à vivre à 19 ans avec le parachutisme qui lui a donné envie de sauter dans la vie et se prendre en charge. Père de 5 enfants, syndicaliste et engagé politique, il témoigne.

Engagement syndical

D’où m’est-il venu ? 4 fois licencié, 3 fois en conseil des prud’hommes, 18 mois de chômage. Mes parents étaient engagés dans l’action catholique rurale et dans le syndicalisme agricole : ils m’ont imprégné de leur combativité contre l’injustice et de la solidarité. J’ai vite pris goût à me défendre, à ne pas accepter la fatalité.
J’ai appris le droit du travail puis je me suis syndiqué à la CFDT pour défendre l’intérêt des salariés, en priorité au conseil des prud’hommes. Tout en donnant des conseils à certains petits employeurs pour trouver, si possible, une solution qui permette à chacun de sortir la tête haute.
Cet engagement fait suite à des rencontres tout à fait inattendues d’Hommes et de Femmes qui sont pour moi des référents, des témoins remplis d’un Humanisme débordant et troublant. Pour certains, c’est leur foi qui agit et qui parle ; pour d’autres, c’est un cœur généreux, rempli d’Amour. Ce que j’ai reçu m’a donné le goût, la faim de l’autre. Ils m’ont donné cette passion du combat collectif pour plus de justice, dans l’intérêt des salariés, du bien commun. J’ai donc fait consciemment le choix de la solidarité au service de l’Homme. Cet engagement m’a apporté l’épanouissement personnel, l’équilibre mais aussi l’ouverture d’esprit, cette curiosité positive et la compréhension des autres.

Au CMR

L’équipe, omniprésente depuis 35 ans, m’a permis d’être ce que je suis et je ne remercierai jamais assez mes coéquipiers ! C’est très important de savoir qu’on n’est pas seul, qu’on peut s’exprimer, partager librement, sans être jugé, surtout quand on est en difficulté ! C’est même vital, un privilège d’avoir un lieu de ressourcement où la confiance règne. J’ai toujours voulu que mon engagement serve à quelque chose, aux salariés, à mes proches, aux jeunes, à l’Homme tout simplement.

Engagement politique

Secrétaire de section PS… je me devais d’apporter aussi mon identité d’humaniste dans ce milieu très particulier, fermé, plutôt personnel, carriériste, moins généreux où le bien commun n’est pas toujours au rendez-vous. Mon engagement a été d’interpeller l’ensemble des élus pour partager leur travail, leurs mandats. Beaucoup de grands élus (député, sénateur, président de région ou de département), ont du mal à rendre compte et à parler de ce qu’ils font, de ce qu’ils vivent. L’exemplarité n’est pas forcément de mise. Le travail collectif est plus difficile, pas forcément la priorité, l’intérêt est ailleurs. Cela crée une ambiance moins humaine, moins chaleureuse, tout est à faire ou à refaire à chaque élection, contrairement au syndicalisme
où il y a une continuité. Le sens donné à cette vie militante ? Interpeller, améliorer, changer les choses pour un monde meilleur, au service de l’Homme.
J’ai grandi et suis devenu ce que je suis avec l’apport des autres. Seul on n’est rien. Même le Christ a choisi le travail collectif, le groupe des 12.
Selon Montesquieu, « lorsqu’on veut faire de grandes choses, on ne se place pas au-dessus des hommes, on se place au milieu d’eux ». La valeur d’un Homme ne réside pas dans ce qu’il a, mais dans ce qu’il est et vit, dans ce qu’il dégage en valeur ou énergie positive.
On ne dépend pas du destin, mais de notre esprit qui est la fenêtre par laquelle nous voyons le Monde, l’Homme et notre Mission sur cette terre. Notre esprit n’a pas de limite. Notre vie n’a pas de limite. Mon combat ? Aimer et être aimé. Vaste programme !

Pierre Camgrand
CMR : Chrétiens dans le Monde Rural.



 


S’engager en politique

 

24 juillet 2015 2015 par Rédaction ACO

Vaucluse (84) Françoise Petot, nouvellement engagée politique, nous partage son cheminement jusque là.

Après avoir travaillé aux ponts et chaussées de Dôle (Jura), puis comme secrétaire de direction dans une entreprise privée, Françoise rejoint son mari muté dans le secteur d’Apt en Vaucluse. Elle s’accorde une pause professionnelle avec la venue de son deuxième enfant. Réussissant son concours d’entrée à l’hôpital d’Apt, elle va pendant 30 ans assumer des fonctions la conduisant, en fin de carrière, au poste de responsable des ressources humaines pour la gestion des médecins et de secrétaires médicales. Très professionnelle, elle n’a cependant rien oublié de sa solidarité acquise dans sa jeunesse avec la JEC et la JOC, puis exprimée dans son engagement d’élue aux parents d’élèves FCPE. Comme "dame catéchiste", elle réalise que le "mélange des genres" forge son ressenti et son ouverture d’esprit. A l’hôpital, cette solidarité s’exprimera avec la CFDT des hospitaliers comme élue au comité paritaire, puis avec l’UNSA au conseil d’administration de l’hôpital.
A la retraite, Françoise s’engage en politique, la revue de l’ACO du Vaucluse l’interroge :

Françoise, une vie d’engagée peut-elle inévitablement développer une conscience politique ?
En tout cas la mienne s’est développée au travers de rencontres riches, mais aussi perturbantes et déstabilisantes, eu égard aux problèmes parfois aigus que les personnes vivent et sur lesquels tu dois chercher des solutions. Bien des fois tu piétines et tu butes : les chemins sont truffés de pierres ! Mais il faut toujours avancer en s’accrochant à ses valeurs personnelles, éthiques, de justice. Je ne renonce jamais quand il s’agit de défendre l’idée que nous serions plus heureux si nous travaillions ensemble pour l’ensemble. La foi, elle, transpire !

Aux dernières élections municipales, tu as accepté d’être sur la liste du maire sortant socialiste et tu as été élue. Quelles sont tes premières impressions dans ce début de mandat ?
Les obligations municipales, c’est un autre genre ! D’autres rencontres ! L’équipe comporte des sortants de la précédente mandature et le sens du partage a du mal à prendre ! N’étant pas prête à faire de la figuration, je m’investis beaucoup et participe à de nombreux groupes de travail, en dehors de mes missions d’élue. Cela me permet de croiser les informations, de comprendre le fonctionnement et de m’intéresser au travail des autres élus. J’apprends beaucoup et je reçois beaucoup.

Tu es membre de l’équipe ACO d’Apt. Comment vois-tu au sein de l’équipe ce vécu d’élue ?
Nous échangeons sur mon engagement et le vécu de chacun, avec ses différences, nous permettant de rester fidèle à l’esprit de l’évangile. La révision de vie, je la vis au quotidien, au rythme des participations aux réunions de travail, des dossiers à faire évoluer pour le bien collectif et aussi, peut être plus encore, des insatisfactions. Mais il faut rester "droit dans ses bottes" ! Je sais pouvoir compter sur l’aide de tous les membres de l’équipe. Dans cette équipe, les différences sont un atout précieux.

Enfin, dans ta paroisse, comment a été perçu ton engagement en politique ?
Assurant le secrétariat de la paroisse une fois par semaine, le père Aurad, curé d’Apt, connaît bien mon opiniâtreté, de même que les membres intervenants sur la paroisse à des titres divers. En fait je ne sais pas trop comment "on me voit", mais est-ce important ? Ma règle : rester moi-même.

Propos recueillis par Daniel Rauch



 


ACO et vie sacramentelle

 

20 mai 2015 2015 par Sandrine Souprayen

Témoignage d’Isabelle qui, en cheminant vers le baptême, a rencontré l’ACO.



 


Petite soeur de l’ouvrier

 

13 mai 2015 2015 par Rédaction ACO

Pas-de-Calais (62) Il y a 40 ans, Odile s’engageait à « suivre Jésus-Christ à la manière des Petites Soeurs de l’Ouvrier ». Bien sûr, son ‘OUI’ initial s’est transformé. C’est chaque jour qu’elle est appelée à le renouveler.

Durant 13 ans sur Paris, j’ai partagé les conditions de travail des caissières en ‘magasin populaire’. Travail rude, décapant en périodes de pointe, au moment des fêtes… Pourtant, avec mes collègues et tout spécialement l’équipe des caissières, nous avons vécu des moments inoubliables. Joie d’un vivre ensemble qui a soudé l’équipe, créé une section syndicale avec l’amélioration de certaines conditions de travail, même si, 30 ans après, il y a remise en cause… Une amitié demeure, bien présente au-delà du temps, des distances.
Je pense à Guilaine qui est retournée à la Martinique, à qui j’avais demandé d’être témoin à mon engagement définitif. Il lui arrive de téléphoner pour prendre des nouvelles et me demander : « Dis, tu es toujours fidèle ? N’oublie pas que j’ai été ton témoin, que j’ai signé le registre ! ».

Dans le chômage

En 1984, après un changement de communauté où je suis envoyée dans le Pas-de-Calais, je bascule dans le chômage… Même avec une communauté, une congrégation, qui vous soutient, la désespérance s’installe très vite… Finalement, la parole d’un psaume -« Mais la ténèbre n’est point ténèbres devant Toi, et la nuit comme le jour illumine… »- m’a donné de comprendre que le Seigneur m’attendait ‘vivante’ avec les demandeurs d’emploi, partageant comme eux, avec eux, cette galère…
Miracle de la Parole priée qui apporte Lumière, Vie. Véritable renaissance avec la création d’un comité chômeurs, puis, en 1988, celle de l’association Pour le Droit au Travail à Lens, née d’une poignée de demandeurs d’emploi que je rejoins à l’appel d’un copain.
L’association adhère au Mouvement National des Chômeurs et Précaires.

Rencontrer l’autre nourrit de manière mystérieuse

En 1990, grâce à tout un élan de solidarité, l’association peut bénéficier d’un local sur le quartier de la Grande Résidence et d’un poste de permanent.
Les copains voteront à l’unanimité mon embauche. Je ne pourrai jamais oublier que je suis sortie du chômage par leur proposition, leur confiance, leur humilité « Nous, on ne saura pas faire. C’est pour toi ». Alors qu’ils avaient charge de famille, parfois sans ASSEDIC, et le RMI se mettait juste en place.

Toujours engagée

Aujourd’hui, à la retraite, je reste engagée, tout particulièrement avec les demandeurs d’emploi, et dans les différentes structures que nous avons mises en place pour tenter de créer de l’emploi. Je continue à être témoin de gestes de solidarité, de combativité, de fraternité, de fidélité, d’espérance… ‘Terre sacrée’ à cultiver !
Dans la prière personnelle et communautaire, dans la relecture du vécu, je recueille cette vie comme un trésor, comme lieu de Sa présence et de communion à Sa vie donnée.
Chemin de vie passionnant… au sens de ‘passion-souffrance’, le réel est quand même, certains jours, lourd à porter, et ‘passion-amour’ par tout ce qui donne du ‘lien’, dans ce quotidien fait de relations, de rencontres (voisinage, courses, transports…), d’engagements. Ma joie n’existerait pas sans toutes ces relations !
Rencontrer l’autre, les autres, nourrit d’une manière ‘mystérieuse’, parfois même apporte plénitude et laisse sans voix… Cette vie contemplée me révèle ‘l’Innommable’ qu’il m’est donné d’adorer au cœur du monde !

Odile Maréchal
Contact : odilemarechal chez orange.fr



 


Assemblée régionale Aquitaine 2012

 

23 avril 2015 2015 par Rédaction ACO


Assemblée Régionale Aquitaine 2012 par acobearnpau64



 


Témoignage ACO n° 609 - La paix pour le monde

 

12 juillet 2023 2023 par Jean-François Courtille

Nous, membres de l’ACO, voulons être « co-créateurs d’un monde meilleur ». Cela passe par des actes de paix.

Nous, membres de l’ACO, voulons être « co-créateurs d’un monde meilleur ». Cela passe par des actes de paix. Le CCFD Terre solidaire a intitulé sa récente campagne de carême « Pour tous ceux qui rêvent de se nourrir en Paix ». Nous voulons suivre le Christ et nous soucier des plus vulnérables comme il l’a fait. C’est aussi ce que nous demande le Pape François. Notre Foi au Christ doit être notre moteur pour agir là où nous vivons aux côtés des personnes que nous rencontrons chaque jour.

Avec les syndicats, les associations et notre partenaire du CCFD TS, travaillons pour construire une vraie solidarité entre les peuples ici et là-bas. Prenons le temps de chercher une vraie information. Ouvrons nos yeux. Ecoutons ceux qui souffrent et qui ont besoin de nous pour continuer à croire que la paix est possible malgré les conflits. Participons à des débats sur ce sujet. Et voyons comment, malgré le drame vécu, ces peuples, ces personnes résistent et gardent espoir en l’avenir. La faim, la dégradation des conditions de vie sont souvent les premiers effets d’une guerre. Et les plus pauvres sont les premières victimes.

Chaque être humain doit se sentir frère ou sœur d’un autre humain afin de créer la paix et le « vivre ensemble » dans ce monde. Soyons créatifs et convaincants pour vivre un avenir de paix.

Nicolas Emmenecker, élu du Conseil national ACO, région Alsace

Construire la paix ici et là-bas


 


Témoignage ACO n°607 - La jeunesse éclaire le monde

 

21 décembre 2022 2022 par Jean-François Courtille

Découvrez Témoignage ACO 607

Témoignage 607

Septembre-octobre 2022

Poème
- D’un seul coeur

D’un seul coeur

Opinion
[- Le soleil de Noël

Le soleil de Noël

Visages

Témoin
- Paul, militant d’ATD Quart Monde

Paul militant à ATD Quart Monde

Initiative
- La dignité au travail

Bible
- L’exil, une réalité toujours actuelle 10/10

Bible

Humeur
- Le droit des femmes en 2022

Portrait
- Véronique (64) une élue qui prend soin de ses concitoyens

Culture
- Une photo pas comme les autres

Dossier
- La jeunesse éclaire le monde

Dossier

Prière
- Prière pour mon quartier

Prière pour mon quartier

Priorité
- Les jeunes ont quelque chose à nous dire (50)
- Déficients visuels mais lucides (92)

Responsable
- Frédéric Kempf

Mouvement
- Au service du mouvement, le Conseil national
- L’ACO et le CMR Coloc’ensemble

Eglise}
- Les aides à domicile et le travail décent (44)

Monde
- Les 50 bougies de la LOAC de l’Ile Rodrigues
- Changer le monde du travail avec le MTCE

Lecteurs

Prochain dossier
- La synodalité



 


Témoignage ACO n°605 - Le soin, notre société en a tant besoin

 

20 décembre 2022 2022 par Jean-François Courtille

Téléchargez Témoignage 605 en intégralité ou choisissez dans le sommaire cliquable

Témoignage 607

Mars-avril 2022

Poème
- La fragilité peut être source de vie

Opinion
- Co-créateurs aujourd’hui et demain
Visages
- 

Témoin
- Olivier Hericher (76) - Contre vents et marées, assurer la mission
Initiative
- Changer nos vies ... sans se prendre la tête !

Bible
- L’exil, une réalité toujours actuelle 8/10

Humeur
- Déforestation, non !

Portrait
- Anne et Aubin (33) - Un couple riche de ses différences ...

Culture
- Un Festival de Gavarnie en mode danse

Dossier
- Le soin, notre société en a tant besoin

Prière
- Jésus, notre guide, notre frère

Priorité
- Vœux de bonne année (76)
- Continue, recommence (13)
- ACO et sacrements (61)
- Rencontre autour des Présidentielles (93)

Responsable
- Danielle Beauchet - Une responsabilité est une chance

Mouvement
- Parole aux chômeurs et précaires !

Communication
- Retraite d’été
- Le don, un outil pour soutenir l’ACO

Eglise
- Apôtres aujourd’hui

Monde
- La HOAC, Eglise plantée au cœur de la vie ouvrière espagnole
- Faire face à la crise alimentaire

Lecteurs

Prochain dossier
- Co-créateurs d’un monde meilleur



 


Témoignage ACO n°604 - Le service public en danger

 

31 août 2022 2022 par Jean-François Courtille, Rédaction ACO

Tous les deux mois, retrouvez le sommaire cliquable de la revue Témoignage ACO.

Janvier-février 2022

Poème
- Parce que nous sommes désarmés !

Opinion
- Co-créateurs ?

Visages

Témoin
- Philippe Pinglin (93) : Je me souviens ... la liberté

Initiative
- Votre lutte est notre lutte

Bible
- L’exil, une réalité toujours actuelle 7/10

Humeur
- Touche pas aux urgences !

Portrait
- Fredi Forato (11) Un militant au cœur d’or

Culture
- La précarité pour tout bagage

Dossier
- Le service public en danger
Prière
- Prière pour la Journée de la femme, le 8 mars

Priorité-Résolution
- Tracter pour un travail décent (76)
- Les murs sont-ils la solution ? (62)
- Abstention et citoyenneté (34)

Responsable
- Brigitte Blanc Ruat (95)

Mouvement
- Rencontre nationale 2022
- Intrassoc

Publications
- Témoignage Hors-Série : abonnez-vous !

Eglise
- Lire la Vie, Lire la Bible

Monde
- Brésil, un "pays en miettes"

Lecteurs

Prochain dossier
- Le soin, notre société en a tant besoin



 


Témoignage ACO n°603 - Nous sommes tous migrants

 

17 mai 2022 2022

Tous les deux mois, retrouvez le sommaire cliquable de la revue Témoignage ACO.

Novembre - décembre 2021

Poème

Opinion

Visages

Témoin

Initiative

  • Métiers formidables, reconnaissance fort minable (33)

Bible

  • L’Exil, une réalité toujours actuelle 6/10

Humeur

  • Un affront à l’urgence sociale et environnementale

Portrait

  • Gwendal – Viens avec nous pour changer le monde (27)

Culture

  • Anne Franck vit aujourd’hui

Dossier

Prière

  • [Extraits de prières de retraites nationales d’été>doc2149]

Priorité-Résolution

  • Le travail doit donner du bonheur (77)
  • L’ACO sur les ondes (61)- Porteurs de paroles (35)
  • Trois femmes battantes (59)

Responsable

  • Guy sylvain Dan (33)

Mouvement

  • Rencontre nationale 2022

Finances-Publications-Communication

  • Cocréateurs d’un monde meilleur
  • Kit développement
  • Appel aux dons pour 2022

Eglise

  • JOC – Du neuf en 2021

Monde

  • Les travailleurs chrétiens de l’Inde face au Covid

Lecteurs

Prochain dossier
- Les services publics



 


Témoignage ACO n°602 - Numérique

 

16 mai 2022 2022

Tous les deux mois, retrouvez le sommaire cliquable de la revue Témoignage ACO.

septembre-octobre 2021

Poème

Opinion

Visages

Témoin

Initiative

  • La Chapelle Darblay » (UPM) site pionnier de l’économie circulaire. (76)

Bible

  • L’Exil, une réalité toujours actuelle 5/10

Humeur

  • Elles, nous, notre histoire

Portrait

  • Sandrine – Donner du sens aux engagements (44)

Culture

  • Plateau de jeux à ciel ouvert (79)

Dossier

Prière

  • [Du cœur à la bouche>doc2135]

Priorité-Résolution

  • Initiatives dans le Nord
  • Politique et citoyenneté (65)
  • Accueil en quartier populaire « Les Passerelles » (95)

Responsable

  • Béatrice Normandin (17)

Mouvement

  • En route vers la rencontre nationale

Finances-Publications-Communication

  • Partenariat pour l’avenir avec le CMR
  • Gestion des archives de l’ACO
  • Au service de la vie en mouvement

Eglise

  • Rapport Sauvé
  • Pour une Église synodale : communion, participation et mission

Monde

  • Avec les "poètes sociaux" des mouvements populaires

Lecteurs

Prochain dossier
- Nous sommes tous migrants



 


Témoignage ACO n°601 - Luttes sociales dans le monde

 

18 novembre 2021 2021

Tous les deux mois, retrouvez le sommaire cliquable de la revue Témoignage ACO.

mai-juin 2021

Poème

Opinion

Visages

Témoin

Initiative

  • En mouvement quand tout s’arrête (62)

Bible

  • L’Exil, une réalité toujours actuelle 4/10

Humeur

  • L’indécence des riches

Portrait

  • Philippe – Fidèle au collectif (77)

Culture

  • Angelo Branduardi fait revivre Hildegarde de Bingen

Dossier

Prière

Priorité-Résolution

  • « La sociale » toujours à défendre ! (44)
  • Des comités de fondation (71)
  • Prendre soin du travail sans y laisser la santé (77)

Responsable

  • Laurent Potenza (59)

Mouvement

  • Notre rapport d’activité

Finances-Publications-Communication

  • Communication !
  • En route vers la rencontre nationale

Eglise

  • Grandes promesses du Grand débat des enfants (ACE)

Monde

  • Face à la crise, des réponses européennes et mondiales

Lecteurs

Prochain dossier
- Autour du numérique



 


Prière pour la Journée de la femme

 

31 août 2022 2022 par Jean-François Courtille, Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°604 de Janvier-février 2022.

DIEU D’AMOUR,
nous savons que homme et femme, tu nous créas
que homme ou femme, tu nous aimas,
dès le début de la Création !

DIEU DE RESPECT,
nous savons que depuis la nuit des temps
tu nous respectes chacune et chacun
avec nos différences et de nos complémentarités !

DIEU DE JUSTICE,
nous savons que que ton Fils Jésus a su
être à l’écoute des femmes rejetées,
abîmées, exploitées, mal aimées.
Et nous savons qu’en agissant ainsi,
il a étonné , il a même scandalisé !

DIEU DE VIE
Donne-nous le courage
de suivre les pas de ton Fils.
Donne-nous la force
pour témoigner du respect de toute vie.
Et en toutes occasions.

Nous te le demandons à toi DIEU : notre PÈRE et notre MÈRE
pour les siècles et pour toujours ! Amen.



 


Seigneur, viens parler à mon cœur

 

18 novembre 2021 2021

Prière parue dans Témoignage n°601 de mai-juin 2021.

Seigneur, viens parler à mon cœur,
Il est fermé par la peur.
Trop de chagrins, de douleurs
S’y sont entassés cette année.

Seigneur, viens parler à mon cœur,
Pour que la vie reprenne ses couleurs.
Ensemble, bâtissons un monde meilleur,
Solidaire, juste, généreux.

Seigneur, viens parler à mon cœur
Pour qu’une nouvelle vie s’y dépose.
Qu’elle soit optimiste, responsable, engagée
Et qu’elle ne laisse personne de côté.
Ensemble, bâtissons un monde solidaire
Qui changera la terre.

Paulette DUFOURNET

Prière_601_Seigneur, viens parler à mon cœur



 


Prière du chômeur

 

27 juillet 2021 2021 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°600 de mars avril 2021.

« Qui donc est Dieu que nul ne peut aimer
S’il n’aime pas l’homme ?
« Qui donc est Dieu qu’on peut si fort blesser
En blessant l’homme ? » (Servel)

Chômeur ? Oui, je suis chômeur. Toi Seigneur tu le sais. Toi, Seigneur, tu connais ma souffrance. Elle est profonde.

Quêter du travail ! Le travail serait-il devenu objet de mendicité ?

C’est de cela que naît le sentiment de ne plus exister comme homme dans la société. Même dans ma propre famille, certains parfois s’interrogent.

Oui, Seigneur, je me sens humilié. Suis-je encore reconnu et aimé ?

Je suis tellement blessé dans mon cœur.

Mais toi Seigneur, tu es toujours là. Tu ne peux te résigner à mon mal être. Je ne suis ni un instrument, ni un engrenage mais un homme créé à ton image.

Donne-moi la force d’âme pour ne pas céder à la désespérance.

Donne-moi de vive le sacrement de la vraie rencontre, décapante pour tous ; la vraie rencontre appelle chacun à devenir solidaire.

C’est alors, qu’ensemble, il devient possible de construire un monde nouveau, sans laissé pour compte.

C’est alors qu’il nous est donné de nous reconnaître et de vivre dans une égale dignité, fils de Dieu dans le Christ et frères en humanité.

Guy Herbulot



 


Une spiritualité de communion

 

17 septembre 2020 2020

Prière parue dans Témoignage n°596 de mai-juin 2020.

Après le Jubilé de l’an 2000, le pape Jean-Paul II nous lançait cette invitation : « Faire de l’Église la maison et l’école de la communion, tel est le grand défi qui se présente à nous dans le millénaire qui commence. Il s’agit de promouvoir une spiritualité de communion ».
N’est-ce pas un APPEL à entendre aujourd’hui ?

Au cœur des événements de notre monde, nous sommes témoins :

de ces temps de communion
• Mercis de reconnaissance à tous les soignants, sauveurs de vie
• Présences de travailleurs, en des lieux indispensables sur nos routes quotidiennes
• Gestes de soutien, de collaboration dans les engagements du monde entier
• Rencontres créées par différents réseaux, pour soulager les blessures de toutes souffrances
• Services quotidiens de personnes et d’organisations, en réponse aux nombreuses attentes

de ces temps de partage du pain, reçu et donné, symbole et réalité :
• Pains, partagés aujourd’hui, pour nourrir les faims des corps
• Initiatives organisées en réponse aux soifs et aux faims au-delà des frontières
• Paroles échangées, nourriture de vie, pour combler les isolements

Seigneur tu as partagé du pain aux foules affamées, qui venaient vers Toi,
Tu as pris du pain pour nous donner ta vie : « ceci est mon Corps »
Tes Apôtres ont communié à cette nourriture, don de ton amour.

Seigneur, que ton Esprit nous aide à participer, de manière nouvelle, aux rassemblements eucharistiques, lieux de communion à ton corps livré et à tous nos frères.

Que la table de nos autels soit réellement la table de l’offrande de tous les pains partagés au cours de ces mois écoulés  : « Toi qui nous donnes ce pain fruit de la terre et du travail des hommes »

Que nos voix résonnent en action de grâce pour tous les signes qui ont été source d’espérance  : « Vraiment il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce … »

Puissions-nous proclamer le NOTRE PÈRE, avec une vraie présence de nos cœurs, unis dans un même esprit de communion : « Notre Père, que ton nom soit sanctifié …Donne-nous notre pain de ce jour. »

Que cette parole : « Heureux les invités au repas du Seigneur » soit entendue comme une invitation nouvelle, à recevoir en nos mains, ce pain de vie, à recevoir dans une foi plus grande ce pain eucharistique, mémoire de la cène, célébrée en ce jour.

Que notre amen soit accueil de la grâce reçue dans ce sacrement, en cette nouvelle rencontre avec le Christ.

Croyons aussi que dans nos attentes de repas eucharistique, Dieu est présent par son amour et sa grâce.

Blanche Legendre



 


Psaume pour les soignants

 

16 juin 2020 2020

Prière parue dans Témoignage n°595 de mars-avril 2020

Seigneur,

Merci d’avoir semé dans le cœur de certains Le don, le talent et la force de prendre soin. Ce désir étonnant de remettre debout
Ceux que la maladie avait mis à genoux.

De celui qui nettoie à celle qui opère,
De celle qui rassure à celui qui transfère. Tu as placé dans le cœur des soignants
Un trésor plus précieux que l’or et l’argent.

Mon Dieu, bénis ceux qui jour après jour Affrontent la souffrance avec tant de bravoure. Maudis les puissants qui depuis des années
Sur l’autel de l’argent les ont tous sacrifiés.

Donne à nos soignants la force de tenir
Contre cette épidémie dont nous craignons le pire. Donne à chacun de nous d’agir avec raison Pour ne pas rendre impossible leur mission.

Que cette épreuve soit une prise de conscience, Que leurs cris d’hier étaient plein de bon sens.
Aujourd’hui, chacun d’eux est pour nous un exemple. Demain, nous chasserons les marchands du temple.

Prière réalisée par la Mission Ouvrière du diocèse de Lille

595_PRIERE_Psaume pour les soignants


 


Prière pour mon sacerdoce

 

9 avril 2020 2020 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°591 de juillet-août 2019

Monseigneur Enrique Angelelli, évêque de La Rioja (Argentine) a reçu des menaces de mort à cause de son engagement pour la défense des pauvres avec notamment le Père Longueville, prêtre ardéchois et un autre prêtre argentin. Mgr Angelelli a été assassiné. Il a écrit cette prière quelques temps avant sa mort.

Dans cette Rome pécheresse et fidèle,
un jour, une onction a fleuri en moi :
"Prêtre pour toujours"
m’as-tu dit alors, Seigneur.
Vingt-cinq ans vécus sur ces routes de Dieu,
avec les matins de Pâques et les après-midi de douleur,
avec les fidélités de fils et les faiblesses du pécheur,
avec les mains dans la terre des hommes,
de ce peuple que tu m’as donné, Seigneur.
Ma vie était comme le ruisseau :
annoncer l’alléluia aux pauvres et le polir de l’intérieur.
Je partage ma joie avec ce peuple
et ces silences de rencontres avec toi, seul, Seigneur.
Ma vie était comme ces saules
juste au bord de la rivière,
pour donner de l’ombre sans plus.
Ma vie était comme un chemin
le long d’un lieu couvert de sable,
pour que le peuple puisse le traverser
en pensant : « Nous devons continuer
juste à marcher sans plus ».
Ma vie était comme plante épineuse
secouée par les vents et accrochée à toi, Seigneur…
gardien de nuits d’étoiles pour chuchoter à chacun :
"Quand la vie se cache parmi les épines,
Une fleur fleurit toujours. "
Ma vie aujourd’hui chante de joie pour toi, Seigneur.
C’est un mystère qui a fait son chemin
dont j’ai déjà parcouru une bonne distance, Seigneur…
Ma vie est une table qui accueille et célèbre
Les grappes mûres que ton sang a fécondé, Seigneur…

Bienheureux Mgr Enrique Angelelli (1923-1976)



 


Transmettre la vie

 

10 juillet 2019 2019

Prière parue dans Témoignage n°590 de mai-juin 2019.

L’Évangile prié et médité en slam

TRANSMETTRE LA VIE
Jour de Pâques année B Jean 20, 1-9

Les femmes, ce sont elles qui reçoivent la vie
Elles portent la vie, et donnent la vie
Elles transmettent la vie !
C’est toujours un miracle pour elle …
Une incompréhension et un émerveillement
Donner la vie !
Et rester fidèle à cette vie…
Rester fidèle à son enfant, quoi qu’il arrive !

C’est une femme aussi qui reçoit la vie de Dieu,
Qui porte la vie de Dieu,
Qui porte et enfante Dieu lui-même !
C’est aussi une incompréhension pour elle …
« Comment cela va-t-il se faire, je ne connais pas d’homme »
Mais elle est confiante et fidèle à la Parole de Dieu.

Ce matin-là, c’est une femme, Marie-Madeleine
Qui va au tombeau de grand matin
Elle découvre le tombeau vide
Mais le tombeau n’est pas vide de sens…
Il est rempli de la résurrection !

Elle ne comprend pas tout
« On a enlevé le Seigneur »
Mais elle reste fidèle et court voir Pierre
Elle annonce le tombeau vide
A travers ce tombeau vide elle annonce…
La résurrection !
De la naissance à la résurrection
Fidèlement la femme transmet la vie
Vie terrestre, vie éternelle !

Dominique Auduc



 


Psaume pour les migrants

 

19 février 2019 2019

Prière parue dans Témoignage n°588 de janvier-février 2019.

Psaume pour les migrants

Vois Seigneur, mes frères et sœurs migrants que je rencontre, que j’accompagne, mais aussi ceux que je ne connais pas, qui traversent les déserts, enfermés dans les camps libyens, turques, qui traversent les mers pour fuir la faim, la guerre, la violence… les inondations, la sècheresse.
Seigneur, Jésus, tes parents étaient des réfugiés, tu as fui comme tant d’enfants aujourd’hui, tu as ouvert ton cœur à la Samaritaine, aux étrangers.
Aide tous ceux qui sont solidaires à continuer leur combat, change le regard des politiques français et européens pour construire une Europe accueillante, fraternelle.
Change le regard des gens de l’OFPRA, des avocats, juges de la CNDA, des médecins de l’OFFI, des policiers… qu’ils fassent leur travail avec humanité pour tisser des fils d’humanité.
Oui, je t’ai appelé pour que tu changes le regard de la juge pour l’appel en CNDA des deux enfants demandeurs d’asile. Mais ça a été « débouté ». L’espoir peut-il renaître sur la mobilisation du médecin, de personnes de la communauté protestante ?
Soutiens nos actions pour défendre les droits de l’enfant.
Babeth



 


Je suis petit et tu l’es aussi

 

4 janvier 2019 2019

Prière parue dans Témoignage n°587 de novembre-décembre 2018.

Seigneur Jésus,
je suis petit et tu l’es aussi,
je suis faible et tu l’es aussi,
je suis homme et tu l’es aussi.

Toute ma grandeur n’est que petitesse,
toute la force n’est que faiblesse,
toute ma sagesse n’est que folie devant toi !

Je courrai vers toi, Seigneur,
toi qui guéris les infirmes,
fortifies les faibles
et redonne joie aux cœurs affligés.

Je te suivrai, Seigneur Jésus.

Saint Aelred de Rievaulx 1110-1167



 


A ceux qui leur ressemblent

 

7 novembre 2018 2018

Prière parue dans Témoignage n°586 de Septembre-octobre 2018.

A CEUX QUI LEUR RESSEMBLENT

Jésus,
En ouvrant l’Évangile, je découvre que « ON » te présente des enfants pour que tu leur imposes les mains et que tu les bénisses !
Mais qui est ce « ON » ?
Personne ne le sait bien !
Une foule d’inconnus aux mille visages ?
Les gens du peuple !
Moi, l’un, l’autre, mon voisin, mon collègue…
Qui est ? Ce « ON » !
Nul ne le sait ! Nul ne l’a su !
L’Évangile ne le dit pas !
Peut-être que ce « ON » est un peu chacun d’entre nous !
Alors « ON » présente des enfants !
L’enfant, à l’époque, il est celui qui est mis de côté
Au banc de la société, il n’a pas droit à la parole.
Il est le petit, le faible
Celui qui a nécessairement besoin des autres !
Besoin des autres…
Pour apprendre…
Apprendre à marcher
A manger, à se laver
A lire, à écrire, à compter…
L’enfant est celui qui a besoin des autres.
Et toi Jésus,
Tu t’adresses à tes disciples
Qui une fois de plus n’ont rien compris !
Tu leur dis :
Le Royaume appartient à ceux qui leur ressemblent !
Jésus, tu nous invite à « ressembler » à ces petits enfants.
Tu nous invites à reconnaître que l’on a besoin les uns des autres
Comme l’enfant a besoin de ses parents, de ses éducateurs Pour apprendre, pour grandir
Jésus, tu nous invites à être comme ces petits enfants
Tu nous invites à reconnaître que l’on a besoin de Dieu
Un peu comme l’enfant a besoin de ses aînés.
Alors, Jésus,
S’il te plaît, aide-moi à ressembler
A ces petits enfants
J’ai tant besoin des autres,
J’ai tant besoin de toi.

Dominique Auduc
contact : aumonerie chez acofrance.fr



 


Des chemins de lumière

 

24 juillet 2018 2018

Prière parue dans Témoignage n°585 de juillet-août 2018.

Vite hier, on a filé
Pour rentrer, jeter nos filets
Puis pour sortir de nos nuits,
De peur, d’hésitation, la lanterne qui luit
L’espérance s’invite
Accueillons là bien vite
Pour inventer demain
Construire avec les copains
Seigneur, au cœur de nos vies
Tu nous as envoyé durant ce week-end l’Esprit
Temps festif, de réflexion, de partage, de prière
Ouvrons, comme à Saint-Etienne, partout, des chemins de lumière
Merci Seigneur, merci aux copains
Ensemble donnons-nous le pain
Ensemble, solidaires, donnons-nous la main
Invitons, partageons, inventons demain

Didier Boury,
délégué RN de l’Oise
Contact : bouryd chez wanadoo.fr



 


Entre Dieu et les autres, il y a toi

 

23 mai 2018 2018

Prière parue dans Témoignage n°584 de mai juin 2018.

Dieu seul peut donner la foi,
Mais tu peux donner ton témoignage.
Dieu seul peut donner l’espérance,
Mais tu peux rendre confiance à tes frères.
Dieu seul peut donner l’amour,
Mais tu peux apprendre à l’autre à aimer.
Dieu seul peut donner la paix,
Mais tu peux semer l’union.
Dieu seul peut donner la force,
Mais tu peux soutenir le découragé.
Dieu seul est le chemin,
Mais tu peux l’indiquer aux autres.
Dieu seul est la lumière,
Mais tu peux la faire briller aux yeux de tous.
Dieu seul est la vie,
Mais tu peux rendre aux autres le désir de vivre.
Dieu seul peut faire ce qui paraît impossible,
Mais tu pourras faire le possible.
Dieu seul se suffit à lui-même,
Mais il préfère compter sur toi.

Anonyme



 


Nous croyons

 

23 avril 2018 2018

Prière parue dans Témoignage n°483 de mars avril 2018

Nous croyons en Jésus-Christ
Que le Dieu-Père a envoyé dans notre monde,
Pour marcher sur des chemins où personne n’allait plus,
Pour trouver des hommes et des femmes que personne ne regardait plus,
Pour parler à des hommes et des femmes à qui personne ne parlait plus,
Pour donner la main là où on fermait le poing.
Nous croyons que nous sommes ces gens vers lesquels Il est venu, qu’II regarde, auxquels Il parle, auxquels Il donne la Paix.
Nous croyons en Jésus-Christ que nous avons rencontré et qui à présent nous envoie.
Par Son Esprit,
Nous sommes Ses pieds pour marcher sur des chemins de rencontre, Ses yeux pour regarder les hommes et les femmes, Sa bouche pour dire la parole qui relève, Ses mains pour apporter la paix.
Amen

Auteur inconnu,
Adaptation Unité Chrétienne



 


Prier avec le Notre Père

 

20 février 2018 2018

Prière parue dans Témoignage n°582 de janvier-février 2018

Seigneur, toi que l’on m’a dit d’appeler ’Père’, aujourd’hui, je te dis « ne nous laisse pas entrer en tentation » car je ne peux pas croire que c’est toi qui « nous soumets à la tentation », qui nous enverrais des tentations comme pour nous tester ou pour affermir notre foi !
Non, seule ta foi en l’homme, seul ton amour de l’humain peut affermir notre foi.
Si tu nous soumettais toi-même à la tentation, tu ne serais pas un Père ’plein d’amour et de tendresse’, tu ne serais pas le ’Dieu de miséricorde’ qui nous offre son Fils, mais tu serais un dieu punisseur et vengeur.
Si c’était le cas, nous ne serions que des marionnettes entre tes mains, où serait notre liberté ?
Non, c’est moi qui malheureusement me mets trop souvent en position de tentation, c’est moi qui joue avec ma liberté comme un enfant joue avec des allumettes, cette liberté un si beau cadeau ! Cadeau parfois difficile à gérer, mais un cadeau signe de notre grandeur d’homme, signe de ton amour de l’homme.
Pour ce présent je te dis « Merci »
Et veux te prier simplement :

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses.
Comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal.

Dominique Auduc



 


Prière pour la paix

 

7 décembre 2017 2017

Prière parue dans Témoignage n°581 de novembre 2017.

Dieu de miséricorde regarde notre pays, notre monde, secoués par la violence -violence des guerres, violences économiques, violences des attentats-hier comme aujourd’hui. Envoie ton Esprit de justice et de paix, qu’il guide nos dirigeants dans les décisions qu’ils doivent prendre et qu’il aide chacun d’entre nous à être artisan de paix.

Dieu de miséricorde il y a un siècle des hommes sont venus de l’autre bout du monde aider nos parents à retrouver la liberté ; beaucoup sont morts, pour nous, très loin de chez eux. Envoie ton Esprit de force et de courage qu’il nous aide à secouer notre indifférence, à vivre la fraternité et à savoir accueillir les étrangers, les migrants, qui sont dans la détresse.

Anonyme, 11 Novembre 2016



 


Ces habitudes qui m’empoisonnent, me freinent...

 

21 septembre 2017 2017 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°580 de septembre-octobre 2017.

Ces habitudes qui m’empoisonnent, me freinent…
Pardon pour cette peur qui m’empoisonne et qui me rend…
• Timide alors qu’autour de moi, on a besoin de témoins audacieux ;
• Satisfait du peu que je fais, alors que tout reste à faire.
Pardon pour cette habitude…
• De me trouver beaucoup d’excuses, de raisons de ne pas bouger « pour ne pas blesser » alors qu’autour de moi des copains attendent des signes pour à leur tour se lancer, se dépasser.
• De me protéger, de penser d’abord à moi, alors que les copains attendent que je vienne vers eux.
• De protéger l’autre, de faire à sa place en me donnant bonne conscience alors que les copains attendent qu’on les bouscule, qu’on croit en eux pour se mettre en mouvement.
• De rester seule, dans ce que je connais alors que les copains sont plein de ressources étonnantes qu’ils nous feraient partager si je m’aventurais auprès d’eux, si je me mettais à leur écoute.
Anonyme



 


Un peu d’air

 

6 juin 2017 2017 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°578 de mai juin 2017.

S’il te plaît, mon Dieu,
Je viens chercher un peu d’air de ressuscité.

Je ne sais pas comment c’est,
Mais tout le monde me dit que cela ne me ferait pas de mal !

Il paraît qu’à la sortie des messes, Les chrétiens c’est vraiment pas ça, Ils ont trop l’air fermé et triste.

S’il te plaît, mon Dieu,
Un peu d’air de ressuscité,
Les autres comptent sur mon air
Pour vérifier que tu es vraiment ressuscité !
Anonyme



 


Il faut se lever gens du peuple de Dieu

 

15 mars 2017 2017 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°577 de mars-avril 2017.

Il faut se lever ! gens du peuple de Dieu,
Vous pensiez vous installer ici,
Dans la serre chaude de cette rencontre ?
Vous prétendiez vous établir dans la maison de Dieu ?
Mais Dieu n’a pas de maison !
Il est toujours en déplacement,
Sans domicile, sans pierre où reposer la tête.
Ici, c’est le campement d’un instant,
Le lieu du transit,
Où Dieu et l’être humain s’arrêtent avant de reprendre la route.
Sortez ! gens du peuple de Dieu.
Vous êtes en partance,
Votre terre n’est pas ici,
Vous êtes le peuple du mouvement,
Étranger jamais fixé, gens de passage
Vers la demeure d’ailleurs.
Sortez ! gens du peuple de Dieu,
Allez prier plus loin !
La tendresse sera votre cantique,
Jésus sera votre parole,
Votre vie sera louange,
Allez, vous êtes la maison de Dieu,
Les pierres taillées à la dimension de son amour.
On vous attend dehors,
Gens du peuple de Dieu.
Et vous le savez : Christ est sorti devant vous….•
Anonyme



 


Lumière

 

24 mars 2017 2017 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°576 de janvier-février 2017.

Qui présentera la lumière de la paix, Seigneur,
aux humains de la terre exclus des droits élémentaires,
interdits d’expression et de foi,
condamnés à l’indécence des riches,
Pleurant dans les prisons,
Fuyant leur pays de pauvreté.
Qui apportera la lumière de l’espérance, Seigneur,
aux humains de la terre,
luttant avec obstination pour installer respect et tolérance ?
Qui donnera ta lumière plus forte ?
Mais nous, Seigneur ?
Nous qui sommes tes disciples !
Nous en qui chante ton Évangile !
Nous voici, Seigneur, pour donner ta main à nos frères de la terre
afin qu’ils puissent sentir ta présence et recevoir ta lumineuse tendresse.
In Le journal de la Paix, Pax Christi



 


Frère en devenir

 

3 novembre 2016 2016 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°575 de novembre décembre 2016.

Je crois au petit bonjour du matin, au sourire sincère du voisin
dans l’ascenseur ;
Je crois à la mixité des populations dans les quartiers, qui nous enseigne le bien vivre ensemble ;
Je crois que la différence est la plus belle chose que nous ayons en commun ;
Je crois que cette différence nous rend complémentaires et solidaires
les uns des autres.
Je crois que cette différence est à la fois source d’humilité et de richesse.
Oui, je crois que bien vivre ensemble est possible,
Parce que dans le quartier, des grands frères font le soutien scolaire aux petits,
Parce que des collègues au boulot sont attentives à l’une d’elles qui a des problèmes de santé.
Je crois que l’Homme a la capacité de bâtir la paix et la justice pour un bien vivre ensemble.
Parce que c’est Toi, Seigneur qui me donne cette force de croire.
Je crois que les Hommes ne doivent pas avoir peur les uns des autres, mais au contraire chercher à apprendre de l’autre. L’Homme n’est pas un loup pour l’Homme mais un frère en devenir. Par le bien vivre ensemble, nous participons à humaniser notre terre, pour construire ensemble un monde d’amour de justice et de paix.
Je crois que nous pouvons nous permettre de croire à la force de l’humain, car des fraternités sont inventives : elles rallongent les bras de chaque acteur, elles invitent à l’inattendu de croire en tout homme et des tentes s’élargissent. […]
Seigneur, notre prière commune est force pour mettre l’Homme au centre de nos convictions. Tu nous as choisis pour servir ta présence.
Je crois que nous sommes appelés à faire fructifier l’amour que Dieu nous porte.
Je crois que Tu nous appelles à construire une terre plus humaine, une terre avec plus de justice, une terre où tous auront leur place.
Je crois que nous sommes appelés à lutter pour plus d’amour entre nous, plus de solidarité. […]
Je crois que nous sommes tous fils de Dieu et aimé de Lui.
Je crois que nos rencontres sont des moments où nous faisons l’expérience du vivre ensemble : nous n’apportons pas la vérité, nous nous découvrons avec nos richesses, nos différences et nous donnons sa place à chacun. Nous leur permettons de comprendre, d’être clairvoyants et de devenir acteurs.

Révision de vie du CN du 11 et 12 avril 2015 « Bien vivre ensemble »



 


Regarde l’ouvrage de mes mains

 

16 septembre 2016 2016 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°574 de septembre octobre 2015.

Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps
Que tu me donnes pour travailler,
À bien l’employer sans rien en perdre…
Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur,
La sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.
Aide-moi au départ de l’ouvrage,
Là où je suis le plus faible.
Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré
Et surtout comble toi-même
Les vides de mon œuvre.
Seigneur, dans tout labeur de mes mains,
Laisse une grâce de toi pour parler aux autres
Et un défaut de moi pour me parler à moi-même.
Garde en moi l’espérance de la perfection,
Sans quoi je perdrais cœur.
Garde-moi dans l’impuissance de la perfection,
Sans quoi je me perdrais d’orgueil.
Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains,
Rappelle-moi que l’ouvrage de mes mains
T’appartient et qu’il m’appartient
De te le rendre en le donnant.

Prière dans la tradition des Compagnons au Moyen-Age



 


Prière pour le temps des vacances

 

29 juin 2016 2016 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°573 de juillet-août 2016

Merci, Seigneur,
de me donner joie d’être en vacances.
Donne au moins quelques miettes
de cette joie
À ceux qui ne peuvent en prendre
Parce qu’ils sont malades, handicapés,
Ou trop pauvres ou trop occupés…
Donne-moi la grâce de porter,
partout où je passe,
Le souffle léger de Ta paix
Comme la brise du soir
qui vient de la mer
Et qui nous repose de la chaleur des jours.
Donne-moi la grâce d’apporter,
partout où je passe,
Un brin d’amitié,
comme un brin de muguet,
Un sourire au passant inconnu
Un regard à celui
qui est tout seul et qui attend…
Donne-moi la grâce de savoir redécouvrir
Ceux qui vivent à mes côtés
et que je ne sais plus voir
Parce qu’ils font ’partie des meubles’ !
Que je sache les regarder
avec émerveillement
Parce que Toi Tu les aimes
et qu’ils sont Tes enfants.
Donne-moi la grâce d’être serviable
et chaleureux
Pour mes voisins de quartier
ou de camping,
Et que mon ’Bonjour’ ne soit pas
une parole distraite,
Mais le souhait véritable
d’une bonne journée
Si possible remplie de Toi,
mon ami, mon Seigneur,
Qui es toujours auprès de moi,
même lorsque je l’oublie
Parce que Toi Tu ne peux pas
cesser un moment
De m’aimer au cœur même de la liberté,
Au cœur de ce temps de vacances
qui devrait être rempli de Toi.

Auteur inconnu



 


Esprit Créateur

 

29 juin 2016 2016 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°572 de mai juin 2016

Esprit-Saint, comment Te nommer,
Toi qui n’as pas de visage,
Toi qui n’es ni le Père ni le Fils mais leur amour.
Les mots dont on Te désigne
sont ceux qui m’ont toujours séduit :
Esprit de vérité, Esprit d’amour.
Toi qui les unis en Toi,
donne-moi de chercher à les unir en moi.
Esprit-Saint, Toi qui es l’inspirateur de tout ce qui commence,
Toi qui donnes la patience dans les délais et les retards,
Toi qui nous aides à recommencer sans cesse,
Toi qui nous permets de finir, sois l’hôte invisible,
l’hôte inconnu de toute l’histoire humaine.
Toi qui es la douceur de ce qui est fort
et la force de ce qui est doux,
Toi qui agis dans le secret des profondeurs,
Toi qui sais ce qu’est dans nos cœurs
un espoir déçu, un amour trahi,
une séparation entre ceux qui se sont aimés,
Toi qui as si bien fait ce qui fut fait,
refais ce qui a été défait.
Toi qui es la voix de nos silences,
le gémissement de nos prières,
viens, Esprit Créateur, re-créateur.

Jean Guitton



 


Mains des hommes... mains de Dieu

 

29 juin 2016 2016 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°571 de mars-avril 2016.

Et le jour de ta Résurrection, Jésus
tu as fait pour l’humanité entière
le geste du Père.
De ta main puissante, tu as remis le monde sur ses pieds
tu attends maintenant nos cœurs et nos mains,
pour continuer ce grand travail inachevé.
Oui, avec Toi, des mains par millions sont à l’œuvre.
Deux m’ont cueilli dès ma naissance.
D’autres m’ont pris dans leurs bras.
D’autres encore m’ont, avec patience, appris à écrire.
Merci pour celles qui m’ont enseigné le travail quotidien
et celles qui m’ont indiqué le chemin.
Je ne veux pas oublier toutes ces mains invisibles
qui ont tissé, dans le secret,
les liens d’une mystérieuse et belle solidarité.
Toutes ces mains, celles que j’ai serrées
dans les bonjours et les au-revoir de cette journée
dans la rue, ce matin,
à la poste, à la sortie de l’église ou à la mairie.
Dans les moments heureux et les moments de peine.
Et ces autres mains vides qui ont besoin de se remplir
et ces mains pleines qui ont besoin de faire le vide.
Mains des hommes et mains de Dieu
mains de Jésus-Christ qui rassemblent les deux.
Tends-nous la main, quand il le faut.
Et aide-nous à aller, avec la force de l’Esprit,
notre chemin. •

Jacques Lancelot



 


Le sourire de Ta paix

 

29 juin 2016 2016 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°570 de janvier février 2016.

Seigneur Jésus,
aux jours de ta vie terrestre,
Tu as été le visage de la Paix de Dieu
parmi les hommes.
Maintenant que Tu t’es rendu invisible,
c’est à nous, tes disciples
qu’il incombe de montrer
ton visage de lumière,
d’espérance et de Paix.
À l’heure où Tu m’envoies prier
pour tous ceux qui vivent la folie
de la violence
je t’adresse cette prière :
Habite-moi, Seigneur Jésus,
efface-moi en Toi,
rends-moi transparent à ta présence.
Inspire-moi constamment
l’attitude à prendre,
les paroles à dire,
les silences à observer.
Apprends-moi à être le sourire de ta Paix.
Alors ma prière deviendra
pour les torturés, les tués, les disparus,
leurs familles ainsi que les bourreaux
un chemin qui les conduit vers Toi.
Amen

ACAT, Luxembourg



 


Seigneur, merci pour ta confiance

 

29 juin 2016 2016 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°569 de novembre décembre 2015.

Chaque jour, Seigneur, tu nous confies
De grandes choses : des enfants à aimer,
Des jeunes à entourer d’affection,
Des parents et des grands-parents à soigner
Tu nous confies un coeur déchiré à rapiécer,
Une peine d’amour à soulager,
Une faim à combler, une soif à apaiser.
Tu nous confies un bonheur à partager,
Une fête à célébrer,
Une naissance à annoncer,
Une réconciliation à souligner.
Tu nous confies un environnement à protéger,
Des collègues à respecter,
Des injustices à dénoncer,
Des malentendus à dénouer.
Merci, Seigneur, pour ta confiance,
Merci de nous aider à voir plus clair
dans nos décisions,
Merci de nous guider vers le bien véritable,
Pour que nous soyons, chaque jour,
Un peu plus dignes de cette confiance.

Jean Grou



 


Donne-moi

 

29 juin 2016 2016 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°568 de septembre-octobre 2015.

Seigneur, quand je suis affamé,
Donne-moi quelqu’un qui ait besoin de nourriture.
Quand j’ai soif,
Envoie-moi quelqu’un qui ait besoin d’eau.
Quand j’ai froid,
Envoie-moi quelqu’un à réchauffer.
Quand je suis blessé,
Donne-moi quelqu’un à consoler.
Quand ma croix devient lourde,
Donne-moi la croix d’un autre à partager.
Quand je suis pauvre,
Conduis-moi à quelqu’un dans le besoin.
Quand je n’ai pas de temps,
Donne-moi quelqu’un que je puisse aider un instant.
Quand je suis humilié,
Donne-moi quelqu’un dont j’aurai à faire l’éloge.
Quand je suis découragé,
Envoie-moi quelqu’un à encourager.
Quand j’ai besoin de la compréhension des autres,
Donne-moi quelqu’un qui ait besoin de la mienne.
Quand j’ai besoin qu’on prenne soin de moi,
Envoie-moi quelqu’un dont j’aurai à prendre soin.
Quand je ne pense qu’à moi,
Tourne mes pensées vers autrui.

Anonyme



 


M’aimes-tu ?

 

29 juin 2016 2016 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°567 de juillet août 2015.

Un jour Jésus a demandé à Pierre :
« Est-ce que tu m’aimes ? »
Et Pierre lui a répondu :
« Mais oui je t’aime,
Enfin je t’aime bien, t’es un bon copain »
Mais Pierre n’avait pas compris
la question.
Jésus voulait dire :
« Est-ce que tu m’aimes comme je t’aime ?
Est-ce que tu m’aimes d’amour ? Est-ce que
tu m’aimes gratuitement ? Est-ce que tu es
prêt à mourir d’amour ? »
Mais Pierre n’avait pas compris
la question.
Alors Jésus lui a demandé à nouveau :
«  »
Et comme Pierre n’avait toujours pas
compris la question.
Il a répondu :
« Mais oui je t’aime
Tu me l’as déjà demandé
Tu le sais, je t’aime bien ! »
Comme Jésus avait bien compris
Que Pierre n’avait rien compris,
en bon pédagogue,
Cette 3e fois il lui a redemandé :
« Est-ce que tu m’aimes bien ?
Est-ce que t’es mon copain ? »
Pierre était un peu vexé de sa question,
Il l’a presque engueulé :
« Arrête un peu ! Je t’ai déjà dit que
j’avais de l’affection pour toi ! »
Alors dans sa finesse Jésus a dit :
« Tu verras un jour,
Tu m’aimeras comme je t’aime,
Tu m’aimeras d’amour,
Tu m’aimeras ‘à la vie, à la mort !’ »
Ce jour-là, Pierre n’a pas tout compris !
Mais il était si heureux de revoir Jésus
Qu’il ne voulait pas le perdre à nouveau
Et il s’est dit :
« Quand je serais vieux,
Je comprendrai peut-être ! »
Mais cette question de Jésus
Aujourd’hui, elle est pour moi
Je ne peux plus…
Ne pas l’entendre
Ne pas la comprendre…
Je ne peux plus me mentir à moi-même !
Me boucher les yeux et faire
la sourde oreille.
Des fois je me dis que ce Jésus,
je l’aime bien.
Grâce à lui j’ai vécu plein de belles choses
Grace à lui j’ai plein de bons souvenirs
Grace à lui j’ai une belle vie
Une vie que j’aime
Même si parfois
Certaines choses ne tournent pas très
rond. Mais je lui dois tout !
Alors avant qu’il ne soit trop tard
Il me faut peut-être bien répondre
à la question :
« Est-ce que tu m’aimes ? » •
Slamgosse,
août 2014 entre la Salette et Lourdes



 


Paix !

 

29 juin 2016 2016 par Rédaction ACO

Prière parue dans Témoignage n°565 de mars-avril 2015.

Seigneur Dieu de paix, écoute notre supplication !
Nous avons essayé tant de fois et durant tant d’années
de résoudre nos conflits avec nos forces et nos armes.
Mais nos efforts ont été vains.
À présent, Seigneur, aide-nous !
Ouvre nos yeux et nos coeurs
et donne-nous le courage de dire :
« Plus jamais la guerre » ; « Avec la guerre tout est détruit ! »
Infuse en nous le courage d’accomplir des gestes concrets
pour construire la paix.
Seigneur, Dieu d’Abraham et des Prophètes,
Dieu Amour qui nous appelle à vivre en frères,
donne-nous la force d’être chaque jour des artisans de paix ;
donne-nous la capacité de regarder avec bienveillance
tous les frères que nous rencontrons sur notre chemin.
Rends-nous disponibles pour transformer nos armes
en instruments de paix
et nos peurs en confiance.
Maintiens allumée en nous la flamme de l’espérance
pour accomplir, avec une patiente persévérance,
des choix de dialogue et de réconciliation.
Et que du coeur de chaque homme
soient bannis les mots division, haine, guerre !
Seigneur, désarme la langue et les mains,
renouvelle les coeurs et les esprits,
pour que la parole qui nous fait nous rencontrer
soit toujours ‘frère’,
et que le style de notre vie devienne :
shalom, paix, salam !
Amen.

Pape François à Jérusalem, 2015



 


Parce que nous sommes désarmés !

 

31 août 2022 2022 par Jean-François Courtille, Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 604 de Janvier-février 2022

La guerre a éclaté à nos portes, dans l’est de l’Europe.
Notre communauté ne peut rester silencieuse. Que sa voix rejoigne bien d’autres cris !
Le président russe a donné l’ordre d’envahir l’Ukraine, de bombarder le pays,
de tuer la population, de détruire les infrastructures, de violer la souveraineté d’un État.
Nous condamnons ces crimes.
Parce que nous sommes désarmés, nous disons toute notre solidarité à l’Ukraine
et à son peuple qui souffrent !
Parce que nous sommes désarmés, nous admirons le courage des citoyens russes qui,
en dépit de la répression, protestent contre leur gouvernement et réclament le retour à la paix !
Parce que nous sommes désarmés, nous prenons au sérieux l’appel au jeûne et à la prière
lancé par le pape François et d’autres responsables religieux.
Parce que nous sommes désarmés, nous nous engageons à construire une Europe
animée par le respect de la dignité et des droits des personnes et des peuples.
Nous demandons à nos responsables civils et religieux d’agir en ce sens.
Parce que nous sommes désarmés, nous ne nous laisserons pas gagner par le découragement.
En bousculant nos habitudes, nous contribuerons, là où nous vivons et dans la mesure de nos moyens,
à construire un monde de confiance.

La communauté de Saint-Merry Hors-les-Murs

Poème : Parce que nous sommes désarmés !


 


Ils étaient trois

 

18 novembre 2021 2021 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO n°601 de mai juin 2021

Ils étaient trois

Ils étaient trois,
Arbres fraternels
Mêlant leurs branches
Lourdes de larmes, d’espoirs et de joies,
À celles
De l’humanité tout entière

Ils étaient trois,
Arbres fraternels
Aux branches tournées
Vers ce Père
Dont l’unique dessein
Est de rassembler ses enfants

Ils étaient trois,
Arbres de la Croix
Bras tendus vers le ciel
Pour implorer la paix
Bras ouverts sur la terre
Pour embrasser chacun
Dans un même pardon

Ils étaient trois,
Arbres de vie
Plus forte que toute mort
Arbres de vie
Femmes et homme relevés
Disciples désormais
Configurés au Maître

Ils étaient trois,
Nous serons des millions
Nous serons des forêts
À croire, encore et encore
Et malgré tout
Et malgré nous
À la fraternité

Colette Hamza, xavière
Texte écrit au lendemain de l’attentat de Nice qui a coûté la vie à un homme et deux femmes
Poème intégral sur xavieres.org

Poème_601_Ils étaient trois


 


Le chômage, c’est la mort !

 

27 juillet 2021 2021 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 600 de mars-avril 2021

Il faut être vivant pour faire quelque chose !
Et le chômage, c’est la mort !
La mort qui te prend en traître, par derrière, en coup de vache.
La mort à petit feu, attisée parfois de faux espoirs et de désillusions…
La mort, quelquefois même, à coups de feu,
Quand le chômage a tout brisé et qu’il a claqué sa dernière cartouche !...

Il faut être vivant pour tenir debout !
Et le chômage c’est la mort !
Par le vide, le vide dans la tête…
Et ça te sert comme un étau.
Et ça te fatigue à ne rien faire.
Et ça te vide de la tête aux pieds.
Ça te donne le vertige du néant, du gouffre,
Du demain à ne rien faire encore de ton réveil
Dont personne n’a besoin !

Il faut être vivant pour se rassembler
Et le chômage c’est la mort par la solitude !
Les autres, ils s’en foutent…
S’ils te regardent, ils te jugent.
S’ils t’ignorent, c’est qu’ils te jugent encore.
Ca y est ! Ils vont dire, encore, que je suis un fainéant,
Que je prie le Bon Dieu de ne rien trouver,
Que, si je voulais…
Alors, tu te barricades dans ta solitude !

Il faut être vivant pour lutter !
Et le chômage, c’est la mort !
Pure violence,
La violence sourde qui ne fait pas de bruit,
Sauf dedans, à l’intérieur,
Où elle explose
Dans un vacarme d’inutilité et de ras le bol.
La violence blanche
Qui fait venir les cheveux blancs.
La violence blanche des nuits sans sommeil
La violence blanche… comme la mort !

Il faut être vivant pour aimer !

Il le disait ce croyant des débuts de l’Eglise :
« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant ! »

Joël (35)



 


Ode à la classe ouvrière

 

17 septembre 2020 2020

Poème publié dans Témoignage ACO 596 de mai juin 2020

Ode à la classe ouvrière

Ils sont venus du fond des âges.
Ils n’ont jamais perdu courage.
On les a longtemps baladés ;
Ils ne se sont jamais démontés.
Obstinément, ils progressaient
Fiers et heureux de leur passé
Bâti sur la fraternité.
Parfois pourtant ils ont sombré
Pour encore mieux se relever,
Avancer, toujours avancer.
Pensons à eux qui ont construit
Ce qu’ils avaient toujours promis
Espaces de paix et de bonté,
Pôles d’amitié et de respect.
Qui nous dira les ans passés
À lutter pour les opprimés ;
Desmoulins, Jean Jaurès, Jules Guesde,
Leur premier mot, toujours, entraide !
De résistance en résistance,
Ils ont produit pour nous la France.
Nous puisons dans leurs convictions
De quoi ensemble bâtir nation.
On nous dit : obsolètes les classes,
Pourtant voyez comment on passe
De l’exploitation à l’union,
Si nous savons d’où nous venons.
N’oublions pas les invisibles,
Les anonymes, irréductibles,
Ils sont le cœur et la raison
Ils sont demain notre horizon.
Bâtir des ponts, construire des ports
C’est un appel toujours plus fort ;
N’ayons pas peur et militons
Demain nous serons des millions.

Christian, dans l’esprit du 1er mai - fête des Travailleurs

signature

596_Poème


 


SOLITUDE

 

16 juin 2020 2020

Poème publié dans Témoignage ACO 595 Mars-avril 2020

SOLITUDE

L’isolement m’a fait revenir mon ennemie
Amie fut elle à un moment de ma vie
Madame la solitude
Elle est arrivée comme à son habitude
Sans me prévenir, sans m’écrire
J’en connais bien la cause
Et je suppose
Que cette venue
Impromptue
En est le seul responsable
Et inexcusable, virus
Je ne peux rien faire
À part ranger mes affaires
Je me sens inutile
Je suis comme immobile
Je ne suis pourtant pas seule
J’ai mes enfants, Google
Mais je tourne en rond
Et bonjour les jurons
Je me fais trop de soucis
Je ne vois plus mes amies
Je m’inquiète pour ma formation
Je m’étais fait tellement d’illusions
J’en ai perdu ma motivation
Je me pose trop de questions
Et je n’en ai pas les réponses
Et je m’enfonce
Dans l’incertitude
Dans l’inquiétude
J’avais besoin de toi solitude, aujourd’hui
Pour intégrer les événements de ma vie
Et ne pas les intérioriser
J’avais besoin de toi, solitude
Pour m’aider à reprendre pied
À écrire sur cette feuille de papier
Des mots qui me ressemblent
Des mots qui s’assemblent
Solitude
Tu peux partir
Même si je suis seule à écrire
Seule, à panser mes maux
Je ne suis pas solo
Mes doutes et mes inquiétudes
Laissent pas à des certitudes.
L’événement réparateur
L’Événement déclencheur
Qui a fait s’envoler mes peurs
Je le cherche encore en moi
Ou peut-être pas
Trop de questions tuent la question
Ma foi serait-elle plus forte que la solitude ?

Emmanuelle ALENNE
24 mars 2020

595_POEME


 


Le premier venu est plus grand que nous

 

9 avril 2020 2020

Poème publié dans Témoignage ACO 591 de juillet-août 2019

L’humain est ce qui va ainsi, tête nue, dans la recherche jamais interrompue de ce qui est plus grand que soi. Et le premier venu est plus grand que nous : c’est une des choses que dit cet homme. C’est l’unique chose qu’il cherche à faire entrer dans nos têtes lourdes. Le premier venu est plus grand que nous : il faut détacher chaque mot de cette phrase et le mâcher, le remâcher. La vérité, ça se mange. Voir l’autre dans sa noblesse de solitude, dans la beauté perdue de ses jours. Le regarder dans le mouvement de venir, dans la confiance à cette venue. C’est ce qu’il s’épuise à nous dire, l’homme qui marche : ne me regardez pas, moi. Regardez le premier venu et ça suffira, et ça devrait suffire.
Il va droit à la porte de l’humain. Il attend que cette porte s’ouvre.

Christian Bobin
Extrait de « L’homme qui marche »



 


Demain

 

29 juillet 2019 2019

Poème publié dans Témoignage ACO 588 de janvier-février 2019

Demain
Je suppose que le monde soit une forêt. Bon !
Il y a des baobabs, du chêne vif, des sapins noirs, du noyer blanc ;
je veux qu’ils poussent tous, bien fermes et drus, différents de bois, de port, de couleur,
mais pareillement pleins de sève et sans que l’un empiète
sur l’autre,
différents à leur base
mais oh !
que leur tête se rejoigne oui très haut dans l’éther
égal à ne former pour tous
qu’un seul toit
je dis l’unique toit tutélaire !

Aimé CESAIRE



 


Éternelle jeunesse

 

4 janvier 2019 2019

Poème publié dans Témoignage ACO 587 de novembre-décembre 2018

Vers la fin de l’automne, assis près du chalet,
le doyen fatigué, toujours bien guilleret,
racontait les récits dont sa mémoire est pleine,
souvenirs des beaux jours, comme des soirs de peine.

Son regard et ses mains parlaient comme sa voix.
Il avait avec lui son vieux bâton de bois.
Ils avaient traversé tous les deux, tant de vallées
et ne se quittaient plus, le soir, à la veillée.

Il sait que les saisons ne durent que des mois.
Le souffle en lui s’essouffle, en montant vers la croix.
Et la fuite du temps peut donner la tristesse.
Mais son cœur garde en lui la plus belle promesse.

Qui regarde la vie, avec beaucoup d’amour,
trouvera des merveilles, à chaque carrefour.
Qui traverse l’hiver, voit le printemps éclore.
Dans l’attente du jour, on recherche l’aurore.

Il fera jour demain, comme après le sommeil.
L’avenir donnera le plus beau des réveils.
Comme le blé semé, la vie monte en promesse.
La moisson portera l’éternelle jeunesse.

Marcel Perrier
“Feuilles d’automne” 2015 L’Edelweiss



 


Fais du neuf aujourd’hui

 

23 octobre 2018 2018

Poème publié dans Témoignage ACO 586 de septembre-octobre 2018

Fais du neuf aujourd’hui
Fais du neuf dans ta vie
Fais du neuf en équipe
Fais du neuf en ami
Comme la parole prime,
Le texte prime
Et tu t’exprimes.
Des coups de cœur pour accueillir
Des coups de gueule demandent asile
Lorsqu’ils se rencontrent c’est une autre vie.
Tu es employé, ouvrier ou d’emploi tu es privé !!!
Mais tu veux construire ta vie, ton avenir…
Construire ta vie comme un avenir !!!
Construire ta vie professionnelle
Pour bâtir ta vie de famille,
A tes enfants, donner un avenir…
Construire ta vie professionnelle
Pour bâtir une vie sociale, relationnelle.
Avec l’ACO, avec les copains…
TU veux bâtir ta vie !!!
Migrants, réfugiés, avec ton humanité
Je dois t’accueillir en toute dignité
C’est mon devoir !!!
Réfugié politique ou réfugié économique
D’être respecté nul ne peut faire l’économie.
L’accueil n’est pas « à la va vite »
L’ACO, acteur de collectif…
Avec les migrants… dans le même bateau !!!
Personnes en situation d’handicape… Vous êtes bien vivants
Travailleur en ESAT… vous valez plus que tout l’or du monde !!!
Avec vos différences… vous valez plus que tout l’or du monde !!!
Faisons vivre nos différences, additionnons nos différences !!!
Ensemble faisons peuple
Osons !!!
Nous dire des mots d’amour et d’amitié
Si j’ai du mal à parler
Je t’offre au moins un sourire, juste du coin de l’œil.
Vivre en retraite,
Sans se mettre en retrait…
Ni sur ses valeurs, tirer un trait…
Ni de ses convictions être traitre…
Vivre en retraite !!!
Pour être un trait d’union…
Entre générations !!!
Vivre en retraite !!!
Pour souligner, pour surligner… l’écoute !!!
Si tu kiffes le dialogue ?
Viens en ACO !!!
Quand la santé va, tout va !
La santé c’est le bonheur
La santé n’est pas un enjeu financier
Pour la santé : l’humain d’abord !!!
Nous dénonçons :
L’accès aux soins de plus en plus difficiles !!!
L’accès aux soins de plus en plus cher !!!
Les soignants n’ont plus le temps…
De prendre du temps avec les malades !!!
Nous voulons :
Agir au sein des conseils locaux !!!
Agir pour rompre la solitude !!!
Nous voulons :
Une bonne prise en charge des malades
Marchons ensemble
Dans la confiance !!!
Le respect !!!
L’écoute !!!
Extrait du Slam de Dominique Auduc écrit à partir du travail des forums de la RN pour la restitution de la Priorité



 


A toi mon ami, mon camarade...

 

23 juillet 2018 2018

Poème publié dans Témoignage ACO 585 de juillet-août 2018

A toi mon ami, mon camarade...

ACO - Saint-Etienne - 21 mai 2018

A toi, mon ami, mon camarade...


 


Les sans-papiers

 

23 octobre 2018 2018

Poème publié dans Témoignage ACO 584 de mai juin 2018

Tu as débarqué chez nous
avec dans ton maigre bagage
une grande espérance,
tu sais que si on te renvoie chez toi,
tu seras emprisonné, torturé
peut-être ou bien tu disparaitras
et plus personne, peut-être,
n’entendra parler de toi.
À peine es-tu arrivé chez nous
qu’on t’enferme,
parfois avec femmes et enfants.
On te tabasse, on te refait
ce que tu as déjà enduré chez toi.
Tu supplies qu’on te donne un laisser-passer,
un visa pour la vie plutôt que pour l’éternité,
tu es un demandeur d’asile,
si tu ne trouves pas asile ici,
tu trouveras asile de l’autre côté,
tu attends un billet pour la mort ou pour la liberté.
Mon voisin me dit :
« Qu’est-ce que tu racontes ?
Ce que tu dis ça se passe ailleurs, pas ici ? »
Hélas mon voisin ça se passe tout près,
à deux pas de chez toi et toi,
tu marches libre dans le soleil.
Sais-tu que rien n’est sûr sur cette boule ronde,
sais-tu que ce qui est certain
c’est que rien n’est certain
et que nous pourrions devenir
toi comme moi des sans-papiers ?
Que sait-on de l’avenir dans le tohu-bohu de ce temps ?
Si cela arrivait par malheur,
alors il ne faudrait pas nous étonner
que nous soyons traités comme nous avons traité
chez nous les sans-papiers. •

Julos Beaucarne

Fais du neuf aujourd’hui


 


Le bonheur

 

23 avril 2018 2018

Poème publié dans Témoignage ACO 583 de mars avril 2018

Tout le monde court après le bonheur !
Tous, nous voulons être heureux
C’est humain et naturel.
La possession, le pouvoir,
La consommation, le paraître,
L’envie du toujours Plus.
Rien n’y fait.
Le vrai bonheur se vit de l’intérieur.
Une miette de patience
Une goutte de simplicité
Ajoute à cela une grande « potée d’humour »
Pour se contenter d’être et d’exister.
La parole étant d’argent et le silence d’or
Avec calme et patience, reste ’zen’
La vie te donne le pouvoir de créer toujours et encore,
Ce qui est possible en différents domaines.
Le bonheur d’être, aux autres tu fais profiter
Et vis avec optimisme le fait d’exister.

Marie-Jo de Brouwer (85)



 


Humanité

 

20 février 2018 2018

Poème publié dans Témoignage ACO 582 de janvier février 2018

La vie change
Pas à pas
De Calais à Saint-Brévin
Ce changement est miraculeux et plus fort qu’on ne l’imaginait.
En peu de temps, nous sommes témoins de grands changements, et notre vie s’est soudainement améliorée.
Et ces changements sont :
- un hébergement,
- des vêtements,
- l’éducation,
- du sport,
- des divertissements,
- internet,
- de la nourriture,
- des soins médicaux,
- des moyens de transports (vélo).
Vraiment, je ne peux exprimer toutes mes émotions, je suis très reconnaissant et heureux. De plus, nous avons beaucoup de problèmes et de douleurs dans nos cœurs, mais vous nous redonnez courage.
On ne passera pas ça sous silence, j’en oublie même toutes mes douleurs, mes souffrances, et tous mes problèmes, tant je suis émerveillé.
Qui me donne tant de choses ? Qui me rend heureux comme mes parents ? Qui me donne des vêtements comme ma mère ?
Gens de Saint-Brévin, je n’ai pas de mot plus fort que merci à vous dire.
Nous n’oublierons jamais votre humanité, votre amour, votre hospitalité, votre gentillesse, votre bonté, vos sourires, votre amitié, votre accueil, votre respect, votre sympathie.
Dans des circonstances difficiles, vous nous avez tendu la main.
Vous essayez toujours de combler nos manques.
Nuit et jour, vous prenez soin de nous.
Nous prions Dieu et que Dieu vous tende la main et comble vos besoins.
Nous apprécions vos efforts et votre travail.
L’humanité est plus forte que chaque religion.
Un grand merci à vous français !
Sincèrement.

Nassir, migrant, Saint-Brévin (44)

Humanité


 


Cette nuit-là...

 

7 décembre 2017 2017

Poème publié dans Témoignage ACO 581 de novembre-décembre 2017.

Cette nuit-là
Toute la création était en émoi
L’air se fit plus doux
Le vent plus léger
Les fleurs parfumaient
La terre embaumait
Les étoiles scintillaient
Les nuages couraient vers la crèche
Les oiseaux en orchestre chantaient un chœur céleste

Cette nuit-là
Toute la création était en émoi
Les bébés se blottissaient
Les amoureux se délectaient
Les vieux se sentaient jeunes
Les malades reprenaient courage
Le pauvre se sentait riche
Le riche se sentait pauvre

Cette nuit-là
Toute la création était en émoi
A cause de ce petit d’entre les petits
Qui venait apporter la joie et la paix
Ce petit qui venait partager notre humanité
Le cœur de l’homme s’ouvrait à des dimensions nouvelles
Les larmes devenaient perles pour la Bonne Nouvelle
Les mains se joignaient pour adorer
Cet enfant qui venait nous sauver

Claude Champs



 


Peuple de France

 

22 septembre 2017 2017 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 580 de septembre-octobre 2017

Je suis née sur cette terre
Que l’on appelait la Gaule
Je marche, je cours sur tes velours
Je foule tes verts parterres
Oui, je porte ton auréole
Fraternité, je suis veilleur de jours

En moi, coule du sang transalpin
L’Italie irrigue mes veines
Mes aïeuls, des migrants clandestins
Furent accueillis, quelle veine !

Je suis la France d’aujourd’hui
Je serai l’hebdo de demain
Charlie ton étoile luit
Rappelons-nous le chemin
Prônons la démocratie, la Liberté
Reprenons notre droit de cité
Bâtissons une nouvelle agora
Où l’Égalité recouvrera son aura.

Oui, soyons unis, à nouveau
Pour nos générations futures
Érigeons vers le haut ce renouveau
Que cette entente, visage de couleurs
Résiste et ne soit pas un leurre
Face à l’avidité qui nous capture.

Agnès DLG (AZ)
Extrait, Toulouse, mars 2017

poème taco 580


 


T’en penses quoi des élections ?

 

6 juin 2017 2017 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 578 de mai juin 2017

C’est la grande lessive du printemps.
Chacun met, dans la machine, sa couleur préférée.
Bleu, rose, vert, rouge,
et même la couleur à la mode : bleu marine.
Comme c’est une couleur tendance aujourd’hui,
c’est donc neuf et ça risque de tâcher le reste.
Et surtout, il faut aller à l’économie,
alors on y ajoute du blanc.

Quand on sort le tout, ça ne doit pas être beau à voir !

Avec la magie, le blanc reste blanc,
On le met de côté et on n’en parle plus.

Par contre pour le reste,
La semaine suivante, on remet tout dans la machine
en essayant de rassembler quelques couleurs.
Tient, on dirait que la poudre de perlimpinpin a fait de l’effet.
Il y a de la couleur qui est carrément passée au blanc.

Ce n’est pas gênant, tu l’as dit, le blanc va au placard !
C’est pour dormir dessus.

Par contre le bleu marine est devenu bien gris, ça craint
Le rose est bien défraichi
le bleu a pris le dessus
le vert a déteint parfois sur le rose, parfois sur le bleu
et le rouge, il a disparu à l’essorage.

J’vous dis, dans l’temps y’avait point tout ça avec les lavoirs.
Une brosse de chiendent et du savon noir et c’étot fin propre.

Ce qui est sûr,
c’est qu’à force de rajouter de la poudre de perlimpinpin,
il n’y aura bientôt plus que du blanc

Et dire que la tendance pour l’hiver sera noir…
Pour notre porte-monnaie.

Groupe Théâtre
quartier populaire, Lille, déc. 2015

Poème 578


 


L’eau vive de nos torrents

 

15 mars 2017 2017 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 577 de mars avril 2017

Se reposer près d’un ruisseau, le regarder qui va son chemin,
serpentant la mousse jolie des sommets,
puis,
balloté de rivage en rivages,
freiné de rocher en rochers,
bousculé de cascade en cascades pour traverser les terres habitées,
chargé des souillures des cités, avant d’entrer dans le grand océan…
Murmure constant
tracé fidèle
marche persévérante
rien n’arrête
ni son courant
ni sa chanson.
Le suivre, le regarder, l’écouter,
n’est-ce pas recevoir de l’eau qui passe et repasse
une invitation,
à la durée de nos efforts
à la fidélité dans nos choix
à la persévérance dans nos affections
à la ténacité dans nos engagements ?
Une femme de nos montagnes :
famille nombreuse, épreuves de tous ordres,
avouait dans une lettre :
« Je regarde le ruisseau qui passe devant le chalet,
rien n’arrête ni son chant ni son mouvement.
Il avance, il arrivera un jour dans l’océan.
Comme lui, j’essaie de suivre mon chemin, en regardant devant.
Il faut filer…
J’arriverai bien moi aussi dans l’océan de vie qu’on appelle DIEU. »•
Marcel Perrier,
Paroles et paraboles



 


Parez à la manoeuvre !

 

23 mars 2017 2017 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 576 de janvier février 2017

À surfer sur le net, il a tissé sa toile :
univers et planètes…
tel est son nouveau Graal !
À courir les comètes, il en oublie l’Étoile…
Et le ciel s’inquiète quand le soleil se voile !
À brûler son gasoil, surchauffer sa maison,
l’Homme finira à poil…
« des plumes sur le goudron » !
De fines particules tapissent, ainsi,
ses bronches ;
il frise le ridicule…
à n’en plus voir sa tronche !
Écolo, à ses heures… pour le reste tant pis ;
il dit croire au bonheur, mais,
sans payer le prix !
Si les abeilles meurent, il disparaît aussi
et sa tombe, sans fleur,
sombrera dans l’oubli !
Il méprise la banquise qui se brise en morceaux
Et l’ourson qui s’épuise… y déchire son manteau !
Surprise la mer monte… s’enlise la Riviera ;
n’en restera que honte,
noyée sous ses blablas !
« Serions-nous embarqués pour l’unique Croisière ? »
« Orchestre, allez, jouez ! Cette heure,
est-ce la dernière ? »
« Allons, réveillons-nous, ce n’était qu’un cauchemar ! »
« Ce monde n’est point fou… mais qui tient donc la barre ? »
« Alors, peut-on rêver, à d’autres lendemains,
Pouvoir se ressourcer comme au premier matin ? »
« La terre n’est pas à nous…
nous sommes ses habitants
et l’Homme n’est pas un loup…
s’il garde un cœur d’Enfant ! »
Jean Chirat (St-Chamond)

Poème 576


 


Aujourd’hui Noël se renouvelle !

 

8 décembre 2016 2016 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO n°575 de novembre décembre 2016

Au milieu de toutes nos querelles, des femmes et des hommes construisent un monde de paix. Ils choisissent de rejoindre les personnes dans leurs différences, leur handicap, leurs diversités sociales, culturelles, religieuses.
Aujourd’hui Noël se renouvelle !
Pour construire un monde fraternel, des associations et des personnes luttent contre l’exclusion, les inégalités. Des femmes et des hommes s’engagent pour défendre leurs droits et avoir accès à un travail digne.
Aujourd’hui Noël se renouvelle !
Comme les bergers, il y a plus de 2 000 ans, nous sommes témoins de la Bonne Nouvelle.
À la suite des anges, chantons notre foi :
« Gloire à Dieu dans les cieux, et paix sur la terre pour ceux qu’Il aime ! »

Extrait du Message de Noël 2016 de la Mission ouvrière



 


Pour qui ?

 

15 septembre 2016 2016 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 574 de septembre octobre 2016

Pour qui la lumière,
Dis-moi,
Sinon pour ceux qu’écrase
La nuit ?
Pour qui l’éclat du jour
Sinon pour les veilleurs ?
Car pour l’homme endormi
Il n’est ni jour ni nuit.
Mais c’est comme un voleur
Que viendra le soleil !
Pour qui l’espoir de joie
Sinon pour ceux
Que la tristesse afflige
Et le deuil si cruel
Et la porte fermée ?
Mais pour que cela soit
Il faut qu’à bout de bras
La flamme soit portée
Il faut qu’au son des pas
Le moribond se lève
Et que ton coeur ouvert
Ne cesse pas d’aimer.

Georges Mougeot,
décembre 2011

Pour qui ?


 


Ma vie

 

29 juin 2016 2016 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 573 de juillet-août 2016

A.C.O.
Partage de ma nouvelle vie
Le cadeau de la vie
Confiance en moi
Vivre ensemble
Aide-toi et le ciel t’aidera
Resto du cœur
Secours catholique
Qui suis-je ?
Fidèle
Accueillir Parents bébés
Ils m’ont acceptée comme je suis
Foi et Lumière
Lueur et Foi
Découvrir Jésus
Partage du goûter
Échange de nos vies
Je prie Jésus, Marie et mon ange gardien Gabriel.

Blandine Lefèbvre,
Équipe ESAT à Montluçon

Ma vie


 


L’arbre

 

24 mai 2016 2016 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 572 de mai juin 2016

L’ARBRE, symbole de la VIE,
M’a séduit...
Lui, si fort, si beau à chaque saison
A conquis mon cœur avec raison...
Lorsqu’Il s’éveille à la vie au printemps,
Dans ses branches, les oiseaux le saluent en chantant.
Tout mon être tressaille alors d’espérance
Les hommes ont peut-être une nouvelle chance...
Lorsqu’en été, sa couronne verte resplendit au soleil,
Quand les fleurs, à son pied, m’émerveillent,
Je respire le bonheur, la joie et la gaîté.
Je pense à tous mes frères et sœurs épris de liberté...
En automne, dans son habit flamboyant,
Il miroite son dernier manteau resplendissant.
J’admire ses couleurs de feu et de passion
Il me transporte vers les hommes en révolution...
Lorsqu’il se dresse tout nu dans le ciel d’hiver,
Quand ses branches se cassent comme du verre,
Mes pensées vont vers ceux qui souffrent
Malades, exclus, tous ceux dans le gouffre...
Mais, le printemps reviendra…
Ainsi va la VIE…
Et, c’est l’ARBRE qui me l’a dit...

Sylvie Leininger

Poème TACO 572


 


Ton visage mon frère...

 

2 mars 2016 2016 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 571 de mars avril 2016

Ton visage, mon frère, est le voyage
Qui me porte sur les rives de ta vie.
Il me plonge dans les vallées
de tes souffrances ;
Il me découvre le jardin de tes joies.
Ton regard est le soleil de tes rêves ;
tes rides les sentiers de tes faims,
Tes rires les sommets de tes secrets ;
tes larmes les nuages de ton cœur.
[…]
Ton visage, mon frère, est le paysage
Qui me sort de chez moi.
Il ouvre une brèche pour que je voie ;
Il offre à ma vue le pays de l’Autre.
Ton regard est habité de l’amour de Dieu ;
tes rides de la souffrance de Dieu ;
Tes rires de la joie de Dieu ;
tes larmes de la bonté de Dieu.
En ton visage, mon frère,
Je pars pour l’aventure.
Je deviens peuple en marche
Traversant les déserts,
Gravissant les montagnes,
Naviguant sur les mers.
Heureux de cheminer avec toi,
De boire aux puits de la fraternité
L’eau dont nous trouverons la source
Au pays qui nous est promis
Par Celui qui est Amour… •

Jean-Marie Brossard

Poème intégral Ton visage mon frère


 


A l’impossible on est tenu

 

20 janvier 2016 2016

Poème publié dans Témoignage ACO 570 de janvier février 2016

Oui je sais que
La réalité a des dents
Pour mordre
Que s’il gèle il fait froid
Et que un et un font deux
Je sais je sais
Qu’une main levée
N’arrête pas le vent
Et qu’on ne désarme pas
D’un sourire
L’homme de guerre
Mais je continuerai à croire
À tout ce que j’ai aimé
À chérir l’impossible
Buvant à la coupe du poème
Une lumière sans preuves
Car il faut très jeune
Avoir choisi un songe
Et s’y tenir
Comme à sa fleur tient la tige
Contre toute raison

Anonyme



 


Noël est planétaire

 

13 novembre 2015 2015 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 569 de novembre décembre 2015

Heureux les artisans à l’écoute de VENT
Heureux les amoureux de l’EAU et des rivières
Bienheureux les gardiens du FEU de l’enfant Dieu
Heureux ceux qui voudront l’allumer sur la TERRE
Soyons tous dans la joie
Noël est planétaire !
(son souffle élémentaire)•

Extrait du message de Noël proposé par la Mission ouvrière
(retrouvez l’intégralité du message sur www.acofrance.fr)



 


Que sera demain ?

 

21 septembre 2015 2015 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 568 de septembre-octobre 2015

Que sera demain
pour l’enfant qui vient de naître ?
Des bras se tendront-ils pour l’accueillir,
des mains pour le chérir ?
Que sera demain
pour le jeune en quête d’avenir ?
Verra-t-il devant lui des portes s’ouvrir ?
Osera-t-il les franchir ?
Que sera demain
pour le mal-aimé, l’opprimé ?
Trouvera-t-il sur son chemin des frères pour le libérer ?
Que sera demain
pour l’étranger, l’émigré, l’exilé ?
Qui lui offrira
un coin de terre où poser le pied, un toit pour s’abriter ?
Que sera demain
pour l’affamé errant de par le monde ?
Qui lui offrira un coin de table
et lui apprendra à cultiver son jardin ?
Qui l’aidera à pétrir son pain ?
Que sera demain
pour les peuples en guerre ?
Embarqués dans la même galère,
où puiseront-ils sagesse et courage
pour se reconnaître
habitants du même village ?
Que sera demain
pour les banlieues de nos cités ?
Qui en fera
des havres de paix, de beauté,
de fraternité ?
Que sera demain
pour les croyants divisés ?
Sauront-ils découvrir sous un même visage
celui qu’ils nomment
Dieu, Allah, Eloïm, l’Eternel ?
Sauront-ils voir en tout homme
un frère bien-aimé ? •

Augustin Lebreton,
Regards d’amour (éd. Siloe, janv. 2002)



 


Soyons fiers

 

24 juillet 2015 2015 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage ACO 567 de juillet-août 2015

L’année entière à travailler,
Le mois d’août était pour eux espéré.
Installé au milieu des valises et d’un tas d’ustensiles,
Nous partions pour une longue traversée difficile.
Les voitures étaient souvent des Peugeot,
Et à l’époque il n’y avait pas de clim ni de turbo.
Fallait bientôt sortir les pesetas du porte-monnaie
Et ne pas compter faire d’arrêts.
Enfin à la frontière du Portugal,
Leurs visages chantaient déjà leur terre natale.
Ils revenaient avec fierté,
Pour se ressourcer mais surtout encore travailler.
L’été terminé fallait repartir,
La boule au ventre, ils n’osaient le dire.
Leur terre d’accueil qui était la France,
Ils y ont désormais résidence.
Nous les enfants d’immigrés,
Pour eux cette fierté on doit conserver.
Nos parents ont beaucoup trimé,
Leur corps fatigué et usé est là pour l’attester.
Eux qui ont trop vite quitté l’école
Sont tout de même bilingues grâce aux week-ends de ‘bricoles’
Soyons fiers de nos racines et de nos vieux,
Chérissons-les avant qu’ils ne partent vers Dieu. •
Zè da Fonte



 


Un autre monde

 

13 mai 2015 2015 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage n°566 de mai juin 2015

Osons les étoiles dans les yeux et les papillons
dans nos coeurs,
les désirs de vivre chaque instant
comme si c’était le premier
Osons ouvrir les portes de l’inconnu,
franchir leurs seuils
pour suivre son véritable chemin,
nous dépouiller du superflu pour aller à l’essentiel,
Osons les brins de folie pour savourer
les tranches de vie avec délice,
ne pas se prendre trop au sérieux, rire et faire la fête…
Osons être des passeurs de fraternité, de justice, de liberté…
Et si nous osions un autre monde,
devenons des humains, aimons !

Anonyme


 


Révolution

 

13 mai 2015 2015 par Rédaction ACO

Poème publié dans Témoignage n°565 de Mars avril 2015

Une main
Plus une main
Ne sont pas deux mains
Mais des mains unies
Unis ta main
À nos mains
Pour que le monde
Ne soit pas entre quelques mains
Mais
Entre toutes les mains.

Gonzalo Arango


 


Fidélité

 

3 février 2015 2015 par Sandrine Souprayen

De nos jours, nous avons bien souvent tendance à restreindre la fidélité au seul domaine de la vie de couple. Pourtant, ce mot vibre d’une joyeuse polyphonie chatouillant une époque chargée d’un pragmatisme à sens unique.

Etre fidèle, c’est oser

Etre fidèle, ce n’est certainement pas s’enfermer dans de vieilles méthodes mais, appuyé sur ses valeurs, « partir du réel pour aller vers l’idéal (1) ». C’est, en ayant conscience de la réalité, ne pas être dans le renoncement, mais fidèle à ce peuple qui, dans une espérance de changement, avait accordé sa confiance.
Etre fidèle, c’est aussi renouveler nos manières de lutter.
C’est se laisser bousculer par une jeunesse qui se ressaisit de nos valeurs de solidarité, de partage, de bien commun… et ouvre de nouveaux fronts. Oui, être fidèle, c’est faire du neuf au service de l’essentiel.
Etre fidèle, c’est respecter la Terre qui nous est confiée et qui porte nos pas dès nos premiers jours. Prenons au sérieux les combats pour notre « sœur Terre Mère (2) », arrêtons d’en faire un objet de spéculation, ne l’utilisons pas comme une simple réserve de matière première. Une occasion nous en sera tout particulièrement donnée à nous, Français, lors de la Conférence sur le changement climatique COP 21 en décembre prochain à Paris.
Etre fidèle, finalement, c’est oser. Oser une espérance qui nous parle de juste et de dignité. Oser être présent auprès des personnes, des travailleurs en situations de précarité, de fragilité, eux qui subissent de plein fouet la brutalité d’un libéralisme toujours insatisfait.

Une fidélité prophétique

C’est lorsqu’elle est prophétique que l’Eglise est fidèle. Lorsqu’elle ose sortir d’elle-même et prendre la parole pour dénoncer ce qui dévisage l’Homme. Espérons, en cette nouvelle année, voir notre Eglise de France endosser cette dimension prophétique et dénoncer le chômage qui déshumanise, une économie qui ne voit les travailleurs que comme une variable d’ajustement, ces lieux de travail où l’on essore les personnes pour ???… Le prophète c’est celui qui dénonce mais aussi celui qui annonce un monde de justice, un monde où chacun a du prix et non un prix.
Cette fidélité, c’est aussi celle de Dieu envers son peuple. « J’ai entendu la plainte des fils d’Israël réduits en esclavage par les Égyptiens, et je me suis souvenu de mon alliance » (Ex 6,5). Une fidélité qui va jusqu’à la promesse d’une libération. Une fidélité concrète et incarnée.
Pour l’ACO, cette fidélité fait partie de notre identité, fidélité à Dieu et à la classe ouvrière. Une fidélité qui se conjugue au présent, qui se renouvelle à chaque instant car elle se vit avec et pour les femmes et les hommes d’aujourd’hui.
Pour conclure, je vous souhaite bien sûr une bonne année, mais je vous souhaite surtout de la faire bonne, cette année, car elle ne le sera pas sans nous, sans nos luttes, sans nos combats au sein de la classe ouvrière.



 


Retrouver notre chemin intérieur

 

8 avril 2015 2015

Faire un édito, c’est figer un instant l’actualité et s’y inscrire avec ce qui fait l’instant T de notre mouvement. Or, deux sensations s’entrechoquent dans mon esprit, la souffrance, la désillusion, le découragement ambiant de cette rentrée et la joie d’avoir vécu notre Rencontre nationale, rassemblés en peuple.

Dans le contexte actuel, la stigmatisation des chômeurs nous révulse, coincés dans une réalité économique où le plein emploi est plus que jamais inaccessible, où avoir un CDI devient un Graal ; pourquoi agiter encore plus de division ? Plus facile de diviser que répondre au défi ?

L’assurance chômage est le retour de la cotisation de chaque salarié, pas un droit illégitime. Insidieusement, cette sensation d’être englués dans des contraintes économiques qui nous font glisser vers toujours plus d’insécurité et plus de flexibilité, nous amène à penser que, désormais, plus rien ne sera stable. Me vient alors à l’esprit le choc de la phrase de Laurence Parisot, alors patronne du MEDEF : « La vie, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi, la précarité est une loi de la condition humaine ».

Dessin de rue

Tous les extrémismes sont issus du lent détricotage de cette stabilité, forgée par des hommes de bonne volonté.

Alors tout est dit ? Nous serions alors irrémédiablement condamnés à la déconstruction de tous les repères stables qui fondent notre modèle économique et garantissent aux hommes, aux femmes, aux enfants une vie sereine où chacun libéré de l’oppression, peut donner à sa mesure le meilleur de lui-même ?

Chemin de vie

Ce qui nous divise, c’est le diable (diabolon), ce qui nous unit, c’est le symbole (symbolon), ce qui nous rassemble, c’est l’amour. En ACO, nous pensons que NON, rien n’est irrémédiablement fichu.
Alors voyons ce qui nous rassemble : toutes ces solidarités vécues à quelque niveau que ce soit, quel chemin l’ACO propose pour arriver jusqu’à cette envie de solidarités ?

Ce qui nous rassemble, c’est l’amour

Nous pensons que tout commence avec des espaces où les copains qui vivent ces exclusions peuvent prendre la parole. Notre priorité est au cœur de ce peuple. Cela peut sembler banal mais c’est au cœur de ces partages, fête de Noël en Mission Ouvrière, où le regard fraternel posé sur l’autre lui fait découvrir la capacité qu’il a, que nous avons, à redonner sens à nos vies, à revivre, à ressusciter pour ne pas dire re-susciter.
Il ne s’agit pas de bons sentiments ; c’est toute une démarche, celle de se laisser atteindre par l’autre différent de moi, de reconnaître en lui certaines de mes propres fragilités, de mes traversées de désert qui nous font entrer dans un chemin de conversion car, comme le dit St Paul dans la 1ère lettre aux Corinthiens (15,36) :

Insensé, ce que tu sèmes ne reprend pas vie, s’il ne meurt auparavant.

C’est toute la force de ce chemin de vie, de solidarités, de fraternité avec nos frères que nous propose le Christ ressuscité. Cela nous demande de quitter nos certitudes, mais c’est ce que nous permet notre mouvement, aller là où nous ne pensions pas. C’est à travers toutes ces rencontres, guidés par notre priorité, qu’ensemble, en peuple divers mais rassemblé, que nous pourrons relever le défi de solidarités communes.

Réfléchir ensemble

  • Partageons ce que nous constatons du contexte actuel.
  • Comment sommes-nous en lien avec d’autres face à ce constat ?
  • Prenons le temps de relire le texte de la Priorité. Que nous dit-elle d’actions à entreprendre, ou déjà entreprises ?
  • À travers la lecture du texte de St Paul, éclairons-nous sur les étapes de notre vie de croyants.


 


Conception et développement : bonnenouvelle.fr

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